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THRASH METAL  |  STUDIO

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1988 The First Defiance
 

 Metal Archives (split-up) (4)

AGONY - The First Defiance (1988)
Par CANARD WC le 6 Juillet 2010          Consultée 4061 fois

Maintenant que le Thrash est mort, enterré et pourrissant, on mesure un peu mieux la puissance de frappe des vieux standards du genre ("Ride", "Reign", "Rust" etc.). Tous ces albums flottent dans notre esprit comme autant de souvenirs émus (« merde, c’était quand même des putains d’albums ») et sans le dire trop fort on paierait cher pour retrouver le plaisir de cette redécouverte exaltante, de fusionner avec ce talent flagrant et éclatant. Si c’était possible, on se referait un petit coup de « Back to the Future » (avec option « effaçage de mémoire ») pour mieux se remanger dans la gueule un bon "Master of Puppets", pour mieux replonger dans cette exquise fascination, ce petit bonheur exclusif, égoïste et illusoire qui vous laissait croire que tout était encore possible en Metal.

Mais c’est pas possible justement. Poisse, crotte et flûte.

Reste l’autre option : réécouter un vieux machin passé inaperçu, faire abstraction du reste et prendre son petit plaisir coupable en poussant des petits gémissements de satiété.

C’est à ce moment précis que rentre en scène mon "First Defiance" d’AGONY le mal-nommé que je vous enjoins d’accueillir à bras ouvert, sans réserve, dans la joie et la bonne humeur. Si tant est qu’on aime le Thrash à poil dur façon vieux METALLICA & Co.

Car oui, AGONY pompe fortement le METALLICA des débuts (1). Plus discrètement qu’un OVERKILL ou un TESTAMENT, AGONY y va avec parcimonie et multiplie les clins d’œil avec juste ce qu’il faut de décence (« cachez moi ce riff que je ne saurais voir »). C’est tout à son honneur (les groupes suce-non-mais (2) s’en sont pas privés et s’en sont bien portés). Cet art du pompage permettra à certains de nuancer la force d’AGONY sous couvert de mots comme « influences illustres » ou « références directes ». Pour ma part je dirais sobrement qu’AGONY a au moins le mérite de sortir ses propres riffs, avec un « son » à lui et un chanteur dans un registre plus couillu à mi-chemin entre OSEGUEDA et BILLY (3).

Puis, il y a le gros du dur : des compos qui arrachent, des riffs qui tuent, des accélérations qui donnent envie d’headbanguer et un chant assez réussi. Bref, du Thrash sans gros point faible, agressif juste ce qu’il faut pour effrayer ceux qu’aiment pas le genre, accrocheur juste ce qu’il faut pour que les autres s’ennuient pas. Ce rendu homogène presque irréprochable cache toutefois un problème (le problème de fond selon moi), celui de la différence fondamentale entre un album « bon » et « excellent ». "The First Defiance" n’innove pas, n’est pas réellement inspiré, ne fulgure pas « pan dans ta gueule » contrairement à toutes les bombes Thrash cités en introduction de cette chronique fantastique.

Non, "The First Defiance" s’écoute avec plaisir. Un plaisir honnête et simple. On se plait à reconnaître quelques séquences par si par là, on fait le lien avec le fameux passé glorieux que l’on connaît et on comprend du coup pourquoi AGONY n’a pas percé en cette époque bénie où le Perfecto clouté représentait le summum du raffinement vestimentaire. C’était juste « bon », les autres étaient excellents. Faut dire qu’ils sont suédois et produits localement (donc mal distribués). En cette époque (1988), valait mieux être ricains pour faire du Thrash. Ou allemands éventuellement.

Reste que pour un petit « flashback » Thrash 80’s, AGONY est juste parfait. Le groupe s’est même fendu d’un skeud au format idoine : 8 titres / 40 minutes / aucun filler. Difficile de pas prendre son pied à l’écoute de "Shadow of Fear" - très « Bondedbybloodien » dans l’esprit (4) – ou de se laisser aller sur "Madness Reign". Cinq minutes de cavalcades furieuses avec solos dingues, break qui arrache tout pour un titre qui justifie à lui seul la possession de cette relique. On termine de façon TESTAMENT-esque avec ce "Deadly Legacy" impeccable et saignant juste à point, comme pour faire ressortir tout ce qu’on a dans le ventre, comme un dernier riff jeté en pâture et cet espoir fou de se faire une place parmi toute la smala Thrash de l’époque. Malheureusement non. Faute de succès, de moyens, de persévérance. Peu importe. AGONY trépassera dès le premier album, laissant cet avorton de Thrash – hautement recommandable. Et fatalement jouissif pour tous les amateurs de vieux Thrash en manque de classiques.

Note : 4/5

Morceau préféré du Canard : "Madness Reign"

(1) Écoutez un peu le break mélodique du morceau éponyme, ça vous rappelle pas une instrumentale très connue de METALLICA ?
(2) Susnommé = suce non mais (salope). Je me permets un astérisque « explicitatif » parce que bon devant tant d’humour aussi délicat et sibyllin je me doute que j’ai perdu 90 % de mon lectorat en une vanne.
(3) Respectivement chanteur de DEATH ANGEL et TESTAMENT. J’ai pas précisé dans le corps de ma chronique qui ne s’adresse qu’aux Thrasheurs qui savent ce genre de choses, les autres vous n’êtes rien que des putains de Falses.
(4) Plus précisément : une astucieuse combinaison entre "Metal Command" et "Another Lesson in Violence". Oui en plus d’être drôle, je suis précis dans mes références. C’est ce qu’on appelle la classe.

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   CANARD WC

 
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- Pete Lundstrom (chant)
- Magnus Sjolin (guitare)
- Pelle Strom (guitare)
- Nappe Benchemsi (basse)
- Tommy Moberg (batterie)


1. Storm Of The Apocalypse
2. The First Defiance
3. Execution Of Mankind
4. Mass Manipulation
5. Night Of The Emperor
6. Shadow Of Fear
7. Madness Reigns
8. Deadly Legacy



             



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