J'ai mis la main sur HEAVEN SHALL BURN à l'époque où je vous causais d'un groupe de Death Mélo aux sonorités Core répondant au doux nom de FALL OF SERENITY.
En effet, ces deux groupes allemands avaient à leur début réalisé un split CD.
Pourtant, depuis, nos germaniques ont pris leur envol et nous délivrent ici leur nouvel effort. N'y cherchez pas un quelconque rapport avec le dernier Eastwood, "Invictus" ne laisse pas la place au hasard. Nous sommes bien dans un domaine connu, reconnu et archi vu, en l'occurrence celui du Metalcore. Pourtant, les premières minutes de la galette sauront semer le trouble en vous à l'aide une fois de plus du coup de l'intro dépressivo-pianotique avant de lâcher les chevaux en furie !
Et comme un concept archi vu n'arrive pas seul, devinez par quoi tout cela se termine ? Une bonne vieille outro reprenant le thème principal initial pour achever l'ambiance atmo ! "Invictus, Iconoclast part III" peut désormais s'ouvrir officiellement...

Reste 10 titres pour convaincre... ou non...
Depuis quelques temps déjà, je remarque que nos voisins d'outre Rhin semblent vouloir s'imposer en tant que référence dans le genre. HSB pour bien faire et donc exister en tant que tel, se devait de reprendre le chemin du taff pour se mettre sérieusement à se remuer le cul.
Si on pouvait parler de Metalcore brutal, on est désormais dans un Deathcore sans grosse ambiguïté, avec des relents de plans proches du Death Mélo que IN FLAMES ne saurait renier par exemple ("Sevastopol").
On navigue donc entre du Metalcore typé ricain et du Death Mélo scandinave : on pense à un plan à la DARK TRANQUILLITY sur certains refrains.
Mais attention, on parle d'une production germanique, ce qui sous-entend une absence totale de voix claire (eh oui !) et une putain de grosse énergie de tarés. A ce titre, je me demande comment Marcus Bischoff peut assurer live une prestation aussi plaisante que sur ce "Invictus", sachant qu'il est évident que ses lignes de chant sont doublées. Cette technique donne une telle densité au chant, ainsi qu'une rage, que l'aspect "agression" est quasiment immédiat ("The Lie You Bleed For"). De toute façon, pas trop de mystères derrière tout cela : un seul nom et tout est défini avec celui de Tue Maden...
Côté texte, on retrouve les poncifs du genre : la guerre ("Combat" et ses enfants soldats, "Sevastopol"), les meurtres ("I Was I Am I Shall Be"), l'histoire récente (Pinochet et ses déportations sur "Buried In Forgotten Grounds"), j'en passe et des... classiques !

Histoire d'apporter une (légère) touche d'originalité, on peut noter la présence de Sabine Weniger (DEADLOCK) qui n'est pas ma copine si vous avez jeté une oreille rapide sur leur opus (mal noté par mes soins) : on a le droit au coup de la « Belle et la Bête » version Metalcore. Une voix suave sur un mid-tempo foutrement quelconque (elle parle elle même de "routine" dans le texte !). Gentillet mais tellement kitsch car une voix monotone transpirant le manque de conviction... Je ne vous fais pas un dessin non plus, hein !!
On pourra se surprendre à patienter sur les plans intégrant des claviers et autres samples dispensables ("The Lie You Bleed For")

HEAVEN SHALL BURN nous balance le troisième volet de la trilogie "Iconoclast" et semble avoir repris du poil de la bête. Même si le mixage place beaucoup trop en avant à mon goût les instruments au détriment du chant, il est indéniable que ce "Invictus" est un sacré défouloir, sans concession si ce n'est un final plus posé... Pas véritablement raté, encore moins une franche réussite, ce nouvel album navigue dans les eaux calmes et ronronnantes de la galette quasi trop formatée et sans réelle surprise.
Difficile de cacher que c'est plaisant à l'écoute mais il faut bien vous avertir que vous n'y reviendrez pas sur le long terme...

Note réelle : 2,5/5.