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HARD ROCK MODERNE  |  STUDIO

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2010 Audrey Horne
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AUDREY HORNE - Audrey Horne (2010)
Par POWERSYLV le 15 Mars 2010          Consultée 9636 fois

Après avoir été le champion ultime du Black Metal le plus virulent dans les années 90 - avec les débordements que l’on sait -, force est de constater que la Norvège des années 2000 a été propice pour les plus illustres protagonistes du Metal noir du pays pour mettre à contribution leur talent au sein d’une toute autre forme de Metal, voire de rock music. Etrange de voir ainsi un Ihsahn (ex-EMPEROR) revendiquer des influences progressives, un ENSLAVED prendre une direction musicale plus éclectique ou encore Abbath (IMMORTAL) ou un Shagrath (DIMMU BORGIR) se mettant à vénérer MOTÖRHEAD au sein de projets parallèles, respectivement I et CHROME DIVISION. Dans ce contexte, l’apparition de cet ovni qu’est AUDREY HORNE trouve donc toute sa justification.

Le patronyme du groupe évoque instantanément ce personnage féminin énigmatique, héroïne de la série Twin Peaks (David Lynch). Et de ce fait, un sens à la fois du mystère et du glamour. Car depuis ses débuts, ce quatuor aime à cultiver justement les ambiguités et l’éclectisme et chacun de ses albums peut être perçu comme un jeu de piste. Pas étonnant du coup qu’on ait pu par le passé les comparer à FAITH NO MORE, TOOL ou encore ALICE IN CHAINS. AUDREY HORNE est le projet commun du chanteur Toschie (évoluant autrefois dans une scène plus hardcore), du guitariste Ice Dale (ENSLAVED, I) qu’on ne présente plus, du guitariste Thomas Tofthagen (SAHG) et du batteur Kjetil Greve (DERIDE). Joli meting-pot en vérité, et c’est encore plus rigolo quand on sait que King Of Hell (des intransigeants GORGOROTH) a fait partie de l’histoire du groupe. Quand on lit tout ça, on se demande à quoi s’attendre à l’heure de se lancer pour une première écoute dans un album du groupe. Plouf !

Et on comprend pourquoi le groupe est qualifié de « post-grunge » dans le sens où les musiciens se replongent dans les racines du Hard Rock (l’ombre de DEEP PURPLE plane souvent au tableau avec cet orgue Hammond, instrument indémodable et que j’adore tout particulièrement, mais aussi AEROSMITH et LED ZEPPELIN) mais avec une tessiture sonique très « rock moderne » qui fleure le gros son des SOUNDGARDEN ou ALICE IN CHAINS, l’honnêteté en plus. Ces références sont plus que jamais sur ce disque les dénominateurs communs des 4 membres du groupe. On parlait de gros son… normal lorsqu’on on a un certain Joe Baresi derrière les manettes. Parce que lui, ses références, c’est TOOL, KYUSS, QUEENS OF THE STONE AGE et compagnie.

Le résultat est à la hauteur de l’éclectisme des musiciens, tout en ayant un propos plus concis et moins éparpillé que les 2 efforts précédents. Normal du coup que les 4 musiciens enthousiastes aient décidé de l’auto-intituler. Du gros rock varié, jamais ennuyeux et des musiciens talentueux, que demande le peuple ? Après une petite intro champêtre, les mélopées de "These Vultures" (1’46’’ au compteur) se déroulent telles des volutes de fumées, rappelant ALICE IN CHAINS : incroyable comment les vocaux dédoublés semblent être sortis du gosier du regretté Layne Staley et ses sbires. La machine est lancée avec "Charon", ses voix trafiquées et son refrain entraînant, un "Circus" plus imposant et un remuant "Down Like Suicide". Mais le meilleur est à venir car je trouve pour ma part la suite de l’album encore plus succulente.

Il y a ce riff d’intro de "Blaze Of Ashes", grandiose, soutenu par cette batterie qu’on croirait venue d’une autre dimension (le batteur, il a combien de bras ?). Le groupe trouve vraiment sa pleine mesure ici, sur ce titre à fort potentiel qui a été le premier à être mis à disposition sur le Myspace du groupe. D’ailleurs, sur les 4 titres de l’album en écoute sur ce site qu’on ne présente plus, 3 sont issus de la deuxième moitié de l’album (je viens de le remarquer en écrivant la chronique, sans dec’). Comme quoi, j’avais pas tout à fait tort. Et tant mieux car j’aime bien les albums où la qualité des titres va crescendo. Mention spéciale à "Sail Away", ballade vibrante qu’on n’attendait pas… et qui me fait penser à une version moderne du "Dream On" d’AEROSMITH. Si vous aimez les ballades composées avec les tripes, vous allez être servis… et pour être honnête, je ne m’attendais pas à une ballade sur cet album. "Bridges & Anchors" possède également une ligne mélodique forte, soutenue par un riff véloce mais pas agressif et un refrain accrocheur. "Pitch Black Mourning" possède une ambiance assez singulière avec des percussions originales, limite tribales et une connotation orientale. "Firehose" fait penser quelque part au BLACK SABBATH de l’époque "Sabbath Bloody Sabbath / Sabotage", avec quelques orchestrations en fond.

Chaque musicien abat un boulot vraiment professionnel sur ce skeud, depuis les vocaux plus pop rock du tatoué Toschie (loin des poncifs Metal, mais sans tomber dans le style pseudo-punk « gnan gnan » à la GREEN DAY) et en passant par les riffs et soli des duellistes Ice Dale et Thomas Tofthagen. Pas de bassiste à plein temps dans le groupe. Mais personnellement, c’est le batteur Kjetil Greve qui m’impressionne le plus avec son jeu subtil bien que puissant et les percussions. C’est le cas encore sur "Darkdrive". L’album se termine avec "Godspeed", titre confidentiel (presqu’intime) qui invite à renouveler l’expérience.

« Farewell, farewell, we will see you again … » chante Toschie sur ce dernier titre. Le chanteur ne croit pas si bien dire car on a envie de reboucler au début de l’album. Entre Rock et Metal, entre passé et présent, AUDREY HORNE vient de sortir en ce qui me concerne un de mes coups de cœur de ce début d’année. D’excellente tenue, ce disque risque fort de faire partie de ceux qui, comme le bon vin, feront sentir leur bouquet encore bien longtemps après. Intemporel.

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   POWERSYLV

 
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- Toschie (chant)
- Ice Dale (guitare)
- Thomas Tofthagen (guitare)
- Kjetil Greve (batterie)


1. These Vultures
2. Charon
3. Circus
4. Down Like Suicide
5. Blaze Of Ashes
6. Sail Away
7. Bridges & Anchors
8. Pitch Black Mourning
9. Firehose
10. Darkdrive
11. Godspeed



             



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