Allez, aujourd'hui je dois tenter de réparer une foutue injustice sur NIME : celle de l'absence de DISPARAGED...

Ok, l'intro "sociale" pourra en faire sourire certains, en consterner d'autres mais je vais l'assumer, pour une fois ! Quand vous interrogez Tom Kuzmic, ce dernier à la franchise de vous dire que "nous n'atteindrons jamais ce statut, à savoir vivre de notre musique" mais ce n'est pas un souci. Ce qui est sûr, c'est que nous voulons continuer à grossir de toutes les façons possibles comme tout groupe... Chacun à son boulot et la musique reste un second job pour lequel nous ne sommes pas payés... ! "

C'est sur ces fondements que DISPARAGED nous fait découvrir en provenance de sa Suisse natale son troisième opus en 10 années d'existence. "The Wrath Of God" ne laisse pas planer plus d'une demi seconde le doute : nos p'tits Suisses officient dans un Death pur jus, tendance "brutal à testostérone". Du bon Death de derrières les fagots, mettons-nous d'accord. Pas un truc avec une étiquette "-core" bien à la mode. Non, un truc avec des poils, bien burné et qui saccage les cervicales dans les règles de l'art.

Mais ce qui fait le charme de cette galette, c'est sa diversité. Car nos lascar sont des p'tits cachotiers. Ils s'engagent sur des pentes bien différentes : sorte de patchwork de ce que le Death sait faire de mieux, on va d'un Brutal Death ("Dying Seed") dans un océan de sonorités extrêmes typiquement européennes. Il faudra noter la présence derrière les consoles de Jacob Hansen, ceci expliquant sans doute cela... C'est ainsi qu'on peut s'extasier devant un putain de solo sur "Under Foreign Flag" à la mélodicité exacerbée, rester méchamment bluffé par la frappe du nouveau batteur du groupe (putain comme ce gringalet envoie la sauce, écoutez-moi cette double !) qui avait fort à faire pour atteindre le rendu de Heinz qui a quitté le groupe depuis quelques temps ou savourer des growls de chez growls. Pour cette nouvelle satisfaction, force est de constater que Tim ne fait pas semblant de posséder, le saloupiot, un sacré coffre et une dose de vociférations qui ferait bien rougir un paquet de soi-disant "chanteur" Death.

Ce qui habille enfin parfaitement ce "Wrath Of God" sont les murs de grattes aux riffs efficaces, chiadés et dosés avec une précision chirurgicale ! Et comme dans le Death, tout est bon (comme le cochon !), c'est finalement le tout dernier titre qui aura fini de me faire fondre pour nos Helvètes : "Bringer Of Death" n'aurait en aucun cas à rougir sur un des opus d'AMON AMARTH (groupe très cher à mes oreilles), car après une grosse minute en mode "ravage", les guitares se font plus épiques proche d'un Death Viking (à base de riff lead tellement typique). Le choc des voix growl/hurlée Death est sidérant de force et de rage et le travail des guitaristes dans la construction de ce titre est impressionnant. Un hymne du groupe, que dis-je, un tube ! Et oui, même dans le Death élevé en plein air, 100% bio, on est capable d'une telle férocité mélodique.

Vous l'aurez donc compris, DISPARAGED et cet opus m'ont enthousiasmé et réconcilié avec un genre qui ne me laissait pas entrevoir beaucoup de choses "originales" ces derniers temps. Quand on sait que l'album était près depuis plus d'un an avant d'être enfin distribué, il y a de quoi se dire que l'avenir ne peut qu'être plus dégagé pour ce combo que je vais suivre de très près !

Si les albums de Death pur jus vous semblent trop homogènes, genre de gros bloc "in your face" et que vous aspirez à un album chamarré (!) flairant bon la fraîcheur, la spontanéisme et l'éclectisme, alors sachez d'ores et déjà que "The Wrath Of God" pourrait bien constituer une des très jolies surprises de cette fin d'année 2009(*)...

La bombe de la galette : "Bringer Of Death" mais dégustez le reste !

(*) parler de la Suisse en ce moment pour autre chose que Polanski, donc en bien, c'est pas monnaie courante, alors ne faites pas la fine bouche, nom de dieu !