Rapport aux albums que j’ai déjà chroniqués sur ce site, vous comprendrez que je n’ai pas de préjugés négatifs sur le Neo Metal. Et a fortiori, je n’en ai pas non plus en particulier pour HEDPE, bien au contraire. Son "Blackout", sorti il y a quelques temps déjà, m’avait même plutôt plu, à bien des égards. Je ne considère donc pas HEDPE comme un mauvais groupe. Ni le Neo comme un mauvais genre. Aucun a priori d’aucune sorte, donc…

Toutes ces précautions pour prévenir que cette chronique (même en considérant sa note) n’est pas un énième déversement de fiel sur un style fortement sujet à la vindicte populaire, mais bien un avis mûrement réfléchi et rationnel au possible (comme d’habitude, me direz-vous avec sagesse).

On connaissait HEDPE comme un groupe mélangeant plus ou moins savamment des influences très metal à d’autres franchement R’n’B. Première constatation qui nous avoine la tronche, la partie metal semble ici réduite à sa plus simple expression. Tout au mieux quelques accord saturés pour relever si besoin est le chant, quasi systématiquement rappé. Et quand les guitares tendent le bout de leur nez, c’est pour imiter les trop nombreux groupes de punk rock californiens dans leur immobilisme musical (cf… à peu près tout l'album).

HEDPE a donc forcé le trait sur son côté Rnb. A la rigueur, pourquoi pas, si tant est qu’ils s’étaient appliqué un minimum. Mais voila, Only In Ameria est un des albums qui se rapproche le plus du grand vide musical. Il atteint avec une facilité déconcertante le firmament de la nullité artistique. Il tutoie les étoiles de l’exécrable dans une galaxie d’ennui. Tout ça pour dire qu’on a beau écouter cet album sous toutes ses coutures, le verdict sera sans appel : il est nul.

Brouillon, peu imaginatif, aux mélodies insipides et au chant inexistant, rien ne retiendra notre attention d’auditeur assidu. On en vient à maudire notre curiosité pour nous avoir poussé à poser les oreilles sur ce que l'on peut considérer comme une entourloupe, et perdre un temps ô combien précieux.

De ce marasme, on ne ressortira finalement que "Raise Hell", seule chanson pouvant lorgner sur le passé teinté de talent du groupe. Riff bien trouvé (bien qu’un poil redondant à la longue), chant hargneux, morceau bien construit, et surtout solo de guitare du meilleur gout. Pas si courant sur un album de Neo. Malgré ses paroles légèrement douteuses, voila une excellente rénovation de façade pour le Neo Metal à l’américaine.

Mais si la chanson nous ferait presque reprendre espoir en une musique meilleure, bien vite, l'excitation retombe. HEDPE aurait encore pu miser sur sa puissance. Même un clone basique de "Blackout" aurait été préférable à cet étron. Avec le recul, cet album n’est pas seulement nul ; il décrédibilise carrément le groupe aux yeux des quelques personnes qui l’avaient en estime.

Une chanson, une étoile, ils s’en sortent finalement plutôt bien, car au prorata du talent délivré ici, ils n’auraient pas eu grand-chose, croyez-moi bien.