Il n’y a pas tant de perles méconnues du Thrash qu’il faut « absolument que vous écoutiez parce que cet album inconnu est magnifique ». Sans déconner, la plupart des petits groupes de Thrash des années 80 sont plutôt médiocres et sans imagination. Ca pompe du METALLICA et du SLAYER dans les grandes largeurs. Donc autant en rester aux cadors et basta. C’est précisément pour cette raison que je me suis laissé aller à un bon 4/5 mérité pour le premier album de CYCLONE TEMPLE, parce qu’à force de se bouffer des tonnes d’albums nuls ou sans intérêt, on a envie de s’exciter un peu quand on découvre un truc bien. Je suppose que paumé en plein désert de Gobi la moindre flaque de pisse ressemble à de l’Evian.

Bref, si vous aimez le Thrash façon « And Justice », faut écouter « I Hate Therefore I Am » de CYCLONE TEMPLE. Vous allez « kiffer la vibe » comme le déclame une grande chanteuse Folk populaire. Quand vous aurez constaté l’évidente qualité du premier album de CYCLONE, vous vous demanderez logiquement ce que vaut leur second (et dernier) album. J’anticipe avec cette chronique. Heureusement que je suis là. Vous avez de la chance.

Trois petites années plus tard, CYCLONE TEMPLE a sorti dans l’indifférence intersidérale ce « My Friend Lonely » qu’on pourrait traduire par « mon ami seul » d’après Google. Sur cet album qui n’est pas merveilleux mais pas nul (je ménage le suspens comme personne), le groupe a décidé de faire évoluer sa musique en alourdissant notablement ses riffs et en ralentissant le tempo. Rappelons qu’on est en 1994 et que c’est la mode PANTERA / MACHINE HEAD. Ceci explique cela. Cette évolution reste au final de l’ordre de la nuance, tant CYCLONE TEMPLE reste globalement Thrash.

Mais il y a cette volonté de faire différemment, de proposer d’autres choses et là je suis sceptique. Prenez l’intro « reggaeisante » de My Friend Lonely ou encore l’intro scandé de « Me, Myself and I ». CYCLONE ne veut pas faire du Thrash comme tout le monde et tente des trucs plus Heavy, plus Power, plus je sais pas trop quoi. On cherche à se donner un peu d’air, alors on ouvre des portes qu’on referme tout de suite parce que c’est pas terrible. Il semble à peu près évident que le groupe n’est pas toujours à l’aise et se démerde bien mieux en restant dans les clous rouillés du Thrash (un titre comme My Friend Lonely est au final plus soporifique qu’autre chose).

Que leur a-t-il manqué ? Certainement pas grand-chose. Un zeste de talent, quelques vraies bonnes idées, un soupçon de feeling et peut être un chanteur plus performant (à noter les intonations à la ANSELMO). Heureusement que les riffs sont solides, heureusement. Faut dire qu’en pompant allègrement un titre comme « Damage Inc » sur « Drug of the Masses », le risque de se planter est minime. Ce qui fait que globalement, on peut pas saquer méchamment ce « My Friend Lonely » sans pour autant s’emballer outre mesure.

Quelques années plus tard , le groupe splittera définitivement, laissant derrière lui un excellent album, un EP sans grand intérêt et cet album assez moyen. Pas de quoi s’en relever la nuit, sauf éventuellement si vous avez des problèmes de sommeil.


Note : 2,5 / 5


Morceau préféré : Drug of the Masses
Beurk : My Friend Lonely, Me Myself & I.