La météo est mauvaise en ce moment. Tornades, tempêtes, intempéries cataclysmiques. Des crashs à répétition, les morts qui se lèvent de leurs tombes. Tel est le futur qui nous attend sur notre monde, selon la vision des ricains de PATHOLOGY (et de Par Olofsson bien sûr).

PATHOLOGY c’est du Brutal Death comme on pourrait en voir par milliers. Bien trempé dans la graisse, la frappe en contreplaqué et la mitraillette à Muesli pétaradent joyeusement dans la lourdeur et la putréfaction. L’intérêt premier de cette entreprise c’est d’abord sa localisation géographique, à San Diego. Ah la Californie, ce fief de formations aussi brutales que linéaires et qui pourtant, développent un charme certain pour la grosse brute que je suis.

Né en 2006, PATHOLOGY représente un tout petit engrenage dans la machine Death US mais c'est surtout un lieu de rendez-vous pour la grande famille des aficionados du son plein de graisse. Avec pas moins de trois vocalistes différents, ce combo a niché quelques perles dans ce domaine dont Levi Fuselier (sur le fulgurant "Incisions Of Perverse Debauchery"). Ici les intérimaires ont de la gueule et du coffre !

En ce qui nous concerne, aujourd’hui c’est au tour du bourru Matti Way de prêter ses glaires aux bouchers californiens (très heureux de son arrivée). Tout le monde se souvient de la profondeur de chant du monsieur au sein de DISGORGE (US) dans le tétanisant "Cranial Impalement", de cette bouillie de muqueuse rougie par le souffle nauséabond de ses tripes. Avec une telle référence vous pouvez être sûr de la mixture qui vous attend, une bonne portion de glaires bien fumantes préparée comme chez maman, mmmm…

Roulant sa bosse entre Amputated Vein et Grindhead Records, PATHOLOGY signe en 2009 chez Comatose Music et dans cette écurie, on met le paquet. Sauf que là, ça ne claque plus. Hormis l’invité de marque, la musique des Californiens hésite entre l’ébrouffe et l’assurance du travail bien fait. Devenu timide et légèrement complexé, le combo veut rester intraitable et fourmille en studio pour nous concocter cette année un nouveau disque qui s'intitule "Age Of Onset".

Un tour d’horizon sur le bousin : 10 titres pour 29 minutes. Bien. L’esthétique classique de cet opus n’est pas très encourageante ; de l’intro horripilante sur "Symptoms Of Bleeding" en passant par des plans pompés chez SUFFOCATION ("Methods Thru Divination") en singeant au passage l’équipe à Kerry King (assez flagrant sur le début de "Rid Of Womb"), le couple de musiciens (et growleurs) : Tim Tiszczenko et Dave Astor (fondateurs du furieux BEING KILLED) ne savent plus quoi inventer pour faire vibrer de bonheur nos oreilles. Eh bien, le bonheur ça ne sera pas pour tout de suite. En comparaison avec leurs précédents opus dont le dantesque "Surgically Hacked" (ultra efficace et bien baveux), là c’est plus comme avant et effectivement la météo est dégueulasse, le temps est infect et les gens puent tout comme cet album malheureusement.

Malgré les quelques moments headbangants assez plaisants disséminés sur "Emesis" ou "Cyst Excise" et le pilonnage de Dave qui reste correct, notre cher Matti s’englue tout seul en mâchonnant ses glaires dans son coin et tente encore de faire vivre le passé par un sursaut éphémère ("Gestation Begins"). De plus, les six cordes de Tim s’éclaircissent d’une lumière artificielle où ses harmoniques sifflent mais sans grand succès. Le bâillement se fait sentir, on regarde le ciel par la fenêtre… quel temps de merde.

Quand on se nomme PATHOLOGY et que l’on m’a fait bander en deux disques, je suis en droit d’attendre un peu plus que cet exercice bateau. Malgré le soin apporté à l’œuvre, qui est propre et agréable à l'ouïe (tiens donc ?!), il faudrait que ça tourbillonne, que ça explose, que ça nous emporte. Il faudrait au moins ça pour y croire.