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THRASH METAL  |  STUDIO

Commentaires (3)
Lexique thrash metal
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- Membre : Inmoria
 

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ARTILLERY - Fear Of Tomorrow (1985)
Par CANARD WC le 19 Juillet 2009          Consultée 4111 fois

On ne peut pas parler de chef d’œuvre sans un minimum d’enrobage. Au cinéma par exemple, vous avez beau foutre un réalisateur génial derrière la caméra, si le scénario est bancal ou les acteurs insipides, ça ne peut pas être un chef d’œuvre. Même ce qui pourrait a priori ne sembler être qu’un détail (comme une prise de son défectueuse ou un mauvais grain d’image, de photo) handicape fortement la force d’une œuvre et minore le génie existant et sa puissance inhérente. On n’aura alors au mieux qu’une semi-réussite.

Je pense que ce principe s’applique aussi au Metal (et à la musique en général). Un super album doté d’une production catastrophique, de paroles grotesques ou d’une technicité déficiente ne peut accéder de facto aux plus hautes marches du podium (1). Cette posture m’oblige personnellement à ne noter que sur 4 ou sur 3 (voire pire) certains albums qui, s’ils n’avaient pas été grevés de certains défauts, auraient obtenu de bien meilleures notes. C’est précisément ce point qui me gênent quand je lis certaines chroniques d’albums modernes ultra Raw à tendance True quelque chose produit dans un garage humide un soir de pleine lune. Aussi « pure » que fut-ce la démarche, on ne peut pas - tant concrètement qu’intellectuellement - attribuer une note maximale à de telles « œuvres ». Ne serait-ce que par respect pour les groupes qui ont réussi à tout mettre sur la table et qui ont sorti de « vrais » chefs-d’œuvre.

Avec ce premier album d’ARTILLERY, je me retrouve confronté à ce problème. Celui d’un album aux qualités « thrashistiques » indéniables, mais alourdi de défauts assez repoussants qui empêchent toute notation sur 5. Au chapitre des doléances, une production crado, étouffée (un son définitivement Raw diraient certains) et un mixage défaillant (ce problème de « moyens » sera résolu sur les albums suivants). Sur le fond, les compos s’avèrent elles aussi assez défectueuses pour un rendu quelque peu « hétérogène ». On passe d’ennui à des moments purement jouissifs en quelques minutes. Bref, la routine.

Reste la particularité qui tue : l’anti-mélodie. Les lignes de chants sont tellement aberrantes, les airs tellement « horripilants » que paradoxalement on retient assez bien les morceaux. D’un certain point de vue même, cette nullité mélodique devient presque « accrocheuse », ce qui m’a pas mal fasciné lorsque je me suis décidé à ressortir cette galette d’un temps passé. Conséquence logique de toussa : cette couche de saletés risque de faire fuir les non-amateurs de Thrash Raw (2). Cette « typicité » (d’aucuns parleraient d’authenticité pour vous vendre l’album) est bien souvent un cache-misère, tant il est vrai que la plupart du temps derrière le grattage nécessaire pour l’archéologue es Metal qui pue, il ne reste pas grand-chose musicalement à se mettre sous la dent.

Sauf que là non, "Fear of Tomorrow" possède des qualités indéniables. Que ce soit les riffs, les soli (certes ultra-classiques), le parti pris d’avoir collé un « vrai » chanteur qui essaie de chanter (qui n’hurle pas quoi) ou encore cette volonté du groupe d’envoyer la purée efficacement ; ARTILLERY ne fait pas de la merde. Simple constat. Ce vieux Thrash absolument typique, enragé, presque impitoyable dans la démarche laisse croire en des jours meilleurs. A ce potentiel vient s’ajouter le très relatif intérêt historique de l’album, celui d’écouter un des premiers albums de Speed Thrash européen qui ne soit pas allemand. Croyez-moi, ça a de quoi exciter la curiosité de certains (ceux qui font des fichiers EXCEL avec des noms de groupe). Je réfute néanmoins toute possibilité de hisser "Fear of Tomorrow" au rang des albums « cultes et oubliés », faut pas déconner non plus.


Bref, si vous avez bien lu mon baratin, que vous louchez sur ma note de bas de page et que vous croisez toussa ; la déduction sur la qualité de cette obscure galette devrait être évidente, ce qui fait que je me dispense de conclusion.


Note : 3/5


(1) Il existe bien des cas particuliers (essentiellement liées à la médiocrité artistique du Metal), mais bon comme disait mon prof de maths «l’exception confirme la règle ».
(2) Tout en encourageant les quelques tarés résiduels pour des raisons assez peu évidentes.

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   CANARD WC

 
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- Flemming Rönsdorf (chant)
- Michael Stützer (guitare lead)
- Jørgen Sandau (rhythm guitare)
- Morten Stützer (basse)
- Carsten Nielsen (batterie)


1. Time Has Come
2. The Almighty
3. Show Your Hate
4. King Thy Name Is Slayer
5. Out Of The Sky
6. Into The Universe
7. The Eternal War
8. Fear Of Tomorrow
9. Deeds Of Darkness



             



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