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2017 The Omniclasm

LICH KING - The Omniclasm (2017)
Par CANARD WC le 31 Juillet 2017          Consultée 3805 fois

Le fond, la forme. Victor HUGO disait qu’y en a un des deux qui remonte à la surface à un moment donné (*), suivant la cuisson sans doute (comme les pâtes). Je ne sais plus, on s’en fout. Si on part du postulat que la musique en tant que telle pourrait constituer « la forme », qu’en est-il généralement « du fond » dans le Metal ? Soit les messages, l’attitude qui va avec ou l’état d’esprit général. La réponse est : que d’Chi. Le Fond est le parent pauvre de notre musique. De fait, la plupart d’entre nous n’en avons cure, d’aucuns diraient même qu’on s’en bat la race de savoir ce qui pourrait bien être transbahuté par-delà les notes de musique. L’essentiel hein, c’est la musique, rien que la musique, levez le majeur droit et dites « je le jure ».

Il est intéressant de noter que l’axiome décrit plus haut s’inverse dans le milieu du Punk. Ouais. Au pays des têtes à crêtes dures, ce qu’on dit, ce qu’on fait a de l’importance, pèse souvent davantage dans la balance que la musique en elle-même. Vu la pauvreté musicale du Punk, quelque part vaut mieux pour eux. N’empêche que « Punk » est avant tout un état d’esprit avant d’être une musique. Forme, fond etc. Mais dans l’autre sens.

Vu qu’il existe des exceptions en tout, on pourra toujours contester mon propos liminaire, sauf que si on parle des exceptions on ne parle de rien, ai-je envie de dire. Alors parlons de rien, justement. D’une exception qui confirme la règle. Parlons contre-exemple, si vous le voulez bien et si vous ne voulez pas, le lisez pas cette chronique. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise.

LICH KING. C’est le nom du dossier. Un nom de groupe à la con, typo Thrash de base, pochette naze. À première vue, un énième groupe de Revival Thrash et basta. Dépassons nos a priori car les apparences sont trompeuses. Le fond, la forme toussa c’est ce que je vous disais. Dans les oreilles, première surprise : LICH KING lorgne vers un Thrash plutôt typé Hardcore, ce qui change un peu des crèmeries habituelles des MUNICIPAL WASTE et autres EVILE. Il faut aller chercher les références du côté de D.R.I. (pour ceux qui savent), de NUCLEAR ASSAULT et de toute la clique « urbaine » pour l’esprit (ANTHRAX pour le groove, mais aussi SUICIDAL TENDENCIES). Le résultat est incroyablement direct, pêchu, d’une rapidité folle et exagérée. Les lignes de chant sont éructées, les chœurs balancés en travers de la tronche soutenus par des cris de sorcières mal lunées ("Cut The Shit"). Cette énergie première et dévergondée est ce qui frappe d’emblée. Cette urgence est bien souvent salvatrice dans le Thrash, ici ce « tout à fond » fait du bien par où ça passe, donne envie de réécouter tant de choses qu’on connait pourtant par cœur.

Les grands groupes de Thrash font bien souvent un pari sur un aspect particulier pour se démarquer des autres. SACRED REICH mise par exemple sur la puissance sourde et lourde, SLAYER joue la carte du malsain, SODOM l’oppression ou encore le « fun » pour ANTHRAX. LICH KING mise sur l’hystérie, la fureur, la dinguerie Thrash qui rampe furieuse. Riffs de malades, tempo de ouf, chant de dératé : voilà le programme. Tout cela est contenu merveilleusement dans "Our Time To Riot" pour permettre à la décélération « slayerienne » d’abouler, de s’étirer, permettre à LICH KING d’avancer dans les pas d’un Thrash d’antan façon "Show No Mercy" avec le solo intense, excessif et sanguinaire. Meilleur titre de l’album. Si vous ne deviez écouter un seul titre hein, ce serait celui-là. Oui, oui, oui. Merci, bonsoir.

Pour le reste et plus généralement, ce "Omniclasm" s’avère bien balancé, le groupe varie un poil les registres, distille tout du long quelques nuances dans leur monde de brutes ce qui fait que l’écoute de l’album passe à la vitesse du son sans qu’on ne s’ennuie jamais. Qu’il est habile par exemple d’avoir intercalé entre deux brûlots un titre comme "Crossover Songs" : l’esprit de NOFX n’est pas loin, tuerie d’une petite minute. Tel un shot de vodka à la fin d’un repas trop copieux, ça permet de digérer. Alors on est prêt pour repartir pour un tour. Même si tout n’est pas parfaitement « réussi » (comme le poussif "Civilization" trop long, tout en mid tempo), LICH KING a réfléchi à l’ordre des morceaux, a choisi ses références tout en assumant son parti-pris à lui : l’urgence et la tentation Hardcore que le Thrash a naturellement quand il déboule en ligne droite. Le groupe a le bon goût de conclure sur un "Offense" de fort belle facture et un "Lich King VI" (titre en clin d’œil à OVERKILL ?) en forme de synthèse, ambiance de fin du monde, de chaos organisé. Un dernier titre à variations, bien foutu, qui laisse derrière lui ce petit goût de « revenez-y propre aux albums réussis. Faut dire que dix titres dont deux ultra courts, 43 minutes au compteur, en terme de structuration d’album hein, le menu confine à l’équilibre du meilleur du Thrash des années 80. Si, vous verrez, vous y reviendrez.

J’ai enclenché ma chronique en évoquant le fond. Sachez qu’il est présent. Dans les paroles (allez lire le texte de "Presschool" qui décrit le quotidien d’un papa Thrasheur qui emmène ses gosses à l’école) mais aussi dans l’état d’esprit. LICH KING officie sans label, évolue à part dans notre milieu, ils font tout eux-mêmes : de la production en passant par la promo ou l’organisation de leur tournée. En filigrane, derrière ce Thrash en apparence « ordinaire » se cache un vrai mérite, une illustration – une autre – du « Do It Yourself » (le credo Punk) appliquée chez nous qui donne un regain de sens pour tous ceux qui croient encore en certaines valeurs (mérite, travail, indépendance etc.). Alors, pour une fois, voici l’astérisque (**) que je place en fin de papier pour vous inciter à « faire un geste » : directement du producteur au consommateur.

Pour la cause donc, mais surtout parce qu’ils le méritent amplement.

Note : 4/5.

Morceaux préférés : "Cut The Shit" et "Our Time To Riot" .
Morceau dispensable : "Civilization".


(*) « La forme, c’est le fond qui remonte à la surface » - Victor HUGO.
(**) http://music.lichkingmetal.com

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   CANARD WC

 
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- Tom Martin (chant)
- Nick Timney (guitare lead)
- Joe Nickerson (rhythm guitare)
- Mike Dreher (basse)
- Brian Westbrook (batterie)


1. Weapons Hot
2. Lich King V: Stalemate
3. Preschool Cesspool
4. Cut The Shit
5. Our Time To Riot
6. Crossover Songs Are Too Damn Short
7. Take The Paycheck
8. Civilization
9. Offense
10. Lich King Vi: The Omniclasm



             



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