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2009 Blind Faith Royalty

CROWN THE LOST - Blind Faith Royalty (2009)
Par MEFISTO le 5 Juin 2009          Consultée 1690 fois

Je suis chanceux ces temps-ci : les labels sortent énormément de galettes Thrash, un style que j’ai laissé tomber pendant plusieurs années au profit des incantations infernales et que je redécouvre petit à petit. Pourquoi tromper mes premiers amours ? La soif de découvertes, la mutation du Thrash pas toujours convaincante, l’évolution normale de ma curiosité et de la musique, quoi ! Or, il serait faux de dire que le bébé de SLAYER et SEPULTURA est mort, même s’il flirte parfois avec l’héritage de DEATH ou le Black non-vénéneux. Des musiciens tiennent à garder vivant cet art du riff incisif sans excroissance. C’est le cas de CROWN THE LOST.

Les Thrasheux de Pittsburgh sont de retour trois ans après leur première offrande, Reverence Dies Within, bien accueillie par la critique en général. Les revoici donc plus mûrs, plus speedés que jamais et surtout, mélodiques à l’excès sur Blind Faith Royalty, une galette de 54 minutes qui passe très lentement…

L’agression débute avec "Defame the Hypocrites", titre-phare qui montre d’ores et déjà la majorité des couleurs du combo : une bonne cadence, assez rapide mais à la limite du Heavy à plusieurs endroits et une densité au niveau du son, gracieuseté de la gratte rythmique de David E. Gehlke et de la basse de Shaun Gunter. Les fûts, bien que variés, sortent par contre un peu sourdement et viennent entacher une production quasi nickel. Qu’à cela ne tienne, on comprend rapidement que CROWN THE LOST est un brûlot qui ne pique pas dans le vide.

Mais, car il y en a toujours un, la vraie tare colle au cul du chanteur, Chris Renaldi : sa voix fait penser à un mélange de Dickinson et King Diamond, mais est malheureusement insupportable à la longue. Elle jure trop avec les riffs rondelets de ses potes Bonaddio et Gehlke et trahit les influences Heavy du groupe. Quand elle monte dans les extrêmes, enfermez le chien, il sera pris d’une rage impitoyable pour vos tibias… Quelques rares gueulements arrachent un peu de virilité de temps à autres, mais on en prendrait davantage pour oublier que Renaldi s’est peut-être trompé de genre métallique. Il aurait dû choisir plus judicieusement afin que son talent puisse éclore au max et non vivoter dans une mare pas assez romantique pour son timbre. Dommage que cet élément vienne brouiller la flush royale des couronnés, nous aurions pu tenir entre nos mains un skeud de très grande classe.

Parce que bon, dès que Renaldi se tait enfin, on peut apprécier pleinement la maîtrise mélodique des poilus. À travers ce trafic de picking assuré ("Finality", "Hollow Refuge"), certains soli salement bourdonnants sont dilapidés par CROWN THE LOST ("Drawing the Parallel", "Bound To Wrath", "Dreaming In Reverse", "Impose Your Will"). Ils viennent sauver la mise d’un jeu souffrant épisodiquement d’un manque de profondeur, qui a tendance à se répéter dans les formes. Où sont-ils ces airs dont on se rappellera encore dans dix ans ? Ça bûche et défoule, certes, mais ça ne séduit pas énormément.

Comparativement à l’ange sur la pochette, je ne crois pas que CROWN THE LOST va rester gravé dans le roc s’il continue sa quête avec la même boussole. Encore faudrait-il qu’il se branche d’abord entre le Thrash et le Heavy thrashisant. Un ou l’autre, messieurs, pas les deux. Et ce chanteur, vous lui donnez de solides références et lui suggérez de magasiner les groupes Prog ou Heavy sans tarder !

« A shrewd loss of time
More or less of an empty calling
Your faith design
Will crawl through you
Please don’t remind
Me of your complacency
Will I survive ?
Or crumble here ? »

J’en sais rien, je vais y réfléchir… En attendant, je donne 2,5 du bout des doigts.

*Morceaux qui méritent plusieurs écoutes : "Defame The Hypocrites", "Finality".

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- Chris Renaldi (chant)
- Joe Bonaddio (guitare)
- David E. Gehlke (guitare)
- Shaun Gunter (basse)
- Kevin Antonacci (batterie)


1. Defame The Hypocrites
2. Drawing The Parallel
3. Bound To Wrath
4. Symbiotic
5. Finality
6. Dreaming In Reverse
7. Privation
8. Impose Your Will
9. Hollow Refuge
10. Blind Faith Loyalty



             



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