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METAL EXTRÊME  |  STUDIO

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2007 Eater Of Birds
2009 Gin
2016 Slow Forever
 

- Style : Inquisition, Immortal, Satyricon
 

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COBALT - Gin (2009)
Par MEFISTO le 17 Mai 2009          Consultée 5992 fois

COBALT a un statut bizarre. Le duo américain de Phil McSorley et Erik Wunder est séparé par un océan, un continent et une guerre. C’est que le premier est sergent dans l’armée de l’Oncle Sam en Irak et l’autre est stationné… chez lui, aux States. Croyez-le ou non, mais les deux potes ont réussi à pondre une perle de Metal Extrême en bossant à distance ou en ne se voyant peu. Je ne sais pas pour vous, mais ce genre de fable moderne me donne envie de rire aux éclats. De rire jaune. Et d’applaudir jusqu’à ce que mes mains deviennent rouges. Oui, COBALT est une formation particulière.

Une petite recherche rapide sur Google et voilà que j’apprends que les brutes originaires des mamelons blancs du Colorado sont d’irréductibles fans d’Ernest Hemingway et d’Hunter S. Thompson. Pas mal comme références ! Ceci dit, si vous lisez les paroles dures et cinglantes de "Gin", vous reconnaîtrez peut-être des parcelles de cette adoration. Mais pas en écoutant la musique expérimentalement extrême qui les noie; vous vous en contrefoutrez pour être exact. Vous ne songerez pas même au petit soldat claque talons qui se fait mordre par les scorpions pour servir les mégalomanes de ce monde.

"Gin" est une décortication sans stérilisation de l’être humain, des rayons X brûlants qui consument les organes un à un, reproducteurs y compris. COBALT butine dans les entrailles de l’homme en abordant l’incontournable violence, les tourments, le sexe bestial, le désespoir, l’excès et bien plus encore. Véritable raz-de-marée pour les sens, "Gin" renverse et repousse les frontières que le combo avait plantées avec "Eater of Birds". Et cette offrande n’est pas loin de la perfection, je vous le dis haut et fort.

Le tout débute sur un petit grattage tranquille avant que la batterie tribale et pachydermique d’Erik Wunder ne répercute ses uppercuts sur la rage vocale et guitaristique du sergent Phil McSorley. "Dry Body" et sa procession de sept minutes fout ensuite l’auditeur dans une ambiance de safari cauchemardesque, comme si on plongeait au cœur d’une jungle ensanglantée, arme au poing, sueur à la tempe. Cette plage est un véritable rituel, un sacrifice sur l’autel de la folie. "Arsonry" prend le relais sur un piochage de tous les diables, coupé de passages Black & Roll au headbang garanti et de martèlements sans merci.

Le fuzz de deux minutes "Throat" fait inévitablement penser à la souffrance endurée par McSorley au front (ahhhh, ce que l’imagination déborde lorsqu’elle est témoin de bon stock !). Les cris qu’il a dû lâcher, en chair à canon éperdue qu’il est... Cette frustration se poursuit sur une note plus vengeresse avec "Stomach", sur lequel le duo digère les émotions endurées sur l’instrumentale précédente. Les riffs sont lents, doomesques à la rigueur, et l’atmosphère est intenable par moments dans ce maelstrom stomacal. Jusqu’à ce que le rythme redescende en bridge Rock pour… eh oui, repartir en dingo sur un vol haute vitesse propulsé par les cordes affamées de McSorley et le jeu inventif de Wunder. COBALT se permet même une incartade du côté Prog de la Force avec "A Clean, Well Lighted Place", sorte d'oasis planant en plein Sahara.

La deuxième partie de "Pregnant Insect" et son chant clair farouche vous donneront envie de voyager, alors que "Two Thumbed Fist" nourrira votre besoin de défoulement quotidien de metalhead en mal de sa peau. La batterie y résonne comme jamais et on l’endure, car elle tranche parfaitement avec les jams de déchaîné du sergent en berne. Attendez d’écouter ce bridge de tambourinage et vous m’en direz des nouvelles… À croire que Wunder joue vraiment avec ses mains nues ! Le skeud se termine avec la stressante instrumentale "The Old Man Who Lied For His Entre Life", intro à l’ultime et imminente baffe de cette expérience hors du commun, "A Starved Horror".

Le son de "Gin" est cristallin malgré une ambiance sablonneuse disséminée partout. Les encenseurs de "Eater of Birds" seront en terrain connu et apprécieront que McSorley et Wunder ne se soient pas laissé abattre par les conflits qui ont sous-tendu la réalisation de cet album. De cette livraison d’envergure ! Vous devinerez enfin que le sergent doit en baver là-bas pour avoir investi autant de fougue et de ressentiment sur "Gin". On ne peut que penser à lui et le remercier bien bas pour avoir troqué sa mitraillette.

Catharsis, exorcisme, échappatoire, pamphlet anti-guerre ou version musicale de "Deer Hunter" croisé avec "Apocalypse Now" et une leçon de percussions, ce disque est à classer dans les ovnis vedettes de ce début d’année. Black, Doom, Prog, Extrême, ce mélange est une bombe à neutron que vous aurez envie, curieusement, de garder entre vos mains tremblantes.

*Le pauvre et talentueux Erik Wunder ne pouvant partir en tournée avec son pote soldat, encore dans la merde jusqu’au cou en Irak, il agira à titre de batteur pour Jarboe (qui prête d’ailleurs sa voix à quelques titres sur "Gin") cet été. C'est pas beau ?!*

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   MEFISTO

 
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- Phil Mcsorley (voix, guitare, basse)
- Erik Wunder (batterie, voix)


1. Gin
2. Dry Body
3. Arsonry
4. Throat
5. Stomach
6. A Clean, Well Lighted Place
7. Pregnant Insect
8. Two Thumbed Fist
9. The Old Man Who Lied For His Entire Life
10. A Starved Horror



             



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