Revoilà de nouveau nos bouchers maniaques Tchèques avec un troisième opus en trois ans... Nos messieurs sont énervés ! Enchaînant derrière ''Barbarians'' en 1995 et ''Lucan-Antikrist'' en 1996, MANIAC BUTCHER sort ''Krvestreb'' (à vos souhaits) en 1997 (depuis réédité plusieurs fois). Les bons hommes que voilà avaient frappé fort avec leurs deux premières œuvres, ils n'allaient donc pas s'arrêter en si bon chemin ! Ils en profitent également cette année-là pour sortir leur premier live, immortalisé en Allemagne. Toujours chez Pussy God Records (leur propre label grosso merdo), nos guerriers qui ne soignent vraiment pas leur image totalement risible, décident de changer un peu la donne. A tort ou à raison ? Nous allons voir.

En effet, le son précis et glacial n'est plus : il est désormais plus organique. Il est encore puissant, mais il n'est pas aussi bon : il est comme voilé et cela dérange. Pourtant, les prises de son sont faites dans le même studio... Les guitares s'en retrouvent un peu en retrait, la batterie passe un peu au-dessus et la voix, réverbérée, surnage sur l'ensemble. La basse se fait rarement entendre. Bref, la production aurait pu être plus soignée. Connaissant le groupe, c'est forcément un choix, mais il étonne ! Néanmoins, ce rendu est un mal pour un bien car il se marie efficacement avec les ambiances appuyées que le groupe développe bien plus que sur les deux premiers missiles. MANIAC BUTCHER lève donc un peu le pied et se montre un tantinet moins agressif. Une certaine nostalgie accouplée à une mélancolie évidente fait ainsi son apparition sur "Krvestreb" – on ne les aurait pas pensés ainsi. Pour résumer, si la prod dérange un peu l'attention, les mecs s'en sortent grâce aux fameuses atmosphères.

MANIAC BUTCHER avait apparemment un trop-plein de haine et de rage à déverser et voici que la source se tarit un peu et laisse la place à des sentiments autrement plus sombres. Cela surprend mais on se laisse rapidement happé par les titres toujours inspirés des Tchèques. Peut-être est-ce du fait que M.B soit désormais un trio et que son nouveau gratteux ait une âme plus triste que celles des deux compères ? On ne sait pas. Par contre, on est encore plus surpris par cette intro qui commence comme un disque de Black Metal symphonique sur laquelle vient se poser la voix de Barbarud Hrom – une partie qui n'a pas vraiment sa place d'autant que le Tchèque déclame... en tchèque. Surtout que derrière, ça blaste sévère, avant de se poser quelque peu et de balancer un break d'enfer qui fera headbanger tout le monde, un peu comme le Death Old School savait si bien le faire : MANIAC BUTCHER avait un sacré putain de feeling tout de même. [Snif] La suite est tout aussi délectable : sonnant très français, un "Eyes of the Victim" à deux visages, tantôt bourrin, tantôt pesant de désespoir qui détruit bien le moral... Excellent. Un numéro trois tout aussi bon : "A Song of Black Ravens" commence doucement en mid-tempo avant de démarrer à toute blinde. J'adore. Une de leurs pistes mythiques. C'est au tour de "Death to False Ones" de suivre : une piste qui fonce quasi tout le temps et qui ne retient pas l'attention. On s'en passerait bien. "The Last Warning" résonne d'une manière plus caractéristique du groupe, même s'il est plus morbide et lent que les autres. Pas mauvais celui-ci. Enfin, c'est la title-track qui clôt le disque, avant que ne déboulent les bonus-live. "Kvrestreb" est lui aussi sur la pente nécrotique et fonctionne sur un gimmick quelque peu hypnotique : l'esprit s'englue dedans, c'est donc réussi.

"Kvrestreb" de MANIAC BUTCHER n'est pas mauvais, il est acceptable et possède quelques bons titres : mais ce n'est pas le meilleur des Tchèques. A écouter tout de même donc (MANIAC BUTCHER vend encore tous ses disques sur son site officiel) car ces Tchèques le méritent bien !