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2000 Day Into Night
2004 Defiant Imagination

QUO VADIS - Day Into Night (2000)
Par SHUB-NIGGURATH le 24 Mars 2009          Consultée 3134 fois

Quo vadis ? La bonne question ! Ma foi, je n’en sais trop rien. L’important, me direz-vous, c’est que ces Québécois le sachent. Et s’ils en ont bien une petite idée, pas certain non plus qu’elle soit des plus claires. Du moins semblent-ils convaincus des contraintes qu’ils leur faut maintenant respecter. Quant à savoir où elles les conduiront concrètement, c’est une autre histoire. Roule ma poule, on verra bien. Voilà en effet (encore !) une formation montréalaise qu’il conviendrait de ranger dans l’étroite sous-catégorie du death metal technique. Enfin, paraît-il. Joli pléonasme déjà pour le béotien que je suis, qui se demande du reste quel genre ne le serait pas, fût-ce un tout petit peu. Admettons alors que la différence soit une simple affaire de degrés. Trop subtile, dans ce cas, pour que je la saisisse entièrement. Ce qui expliquerait pourquoi la portée de "Day Into Night" m’apparaît limitée.

Moins connu que MARTYR, grand spécialiste de cette particularité locale à l’ombre duquel il évoluait jusque là, le groupe de Yanic Bercier et Bart Frydrychowicz cherche désormais à se faire moins complexe et partant, plus accessible. La méthode restera la même, quoique réduite à sa plus simple expression : appliquer les bases du metal progressif à des compositions qui conservent une dynamique thrash fort classique pour que puissent s’y coller sans trop de bavures les aspects convenus du death. Ce n'est guère original, mais pourquoi pas. Après tout, OPETH explore cette voie de longue date avec une certaine réussite. Toutes proportions gardées, évidemment. QUO VADIS fait preuve d’une ambition beaucoup plus mesurée. Pour ne pas dire timorée.

Certes, le bagage technique est imposant. Le problème, c’est qu’on le devine également encombrant. Le groupe hésite devant la meilleure façon de le mettre à profit, et se contente de couper la poire en deux. Pas trop en faire pour ne pas étouffer la puissance directe qu’il souhaite toujours mettre en avant, en faire un peu quand même pour témoigner d’une petite trace de sophistication et se démarquer du thrash/death ordinaire. Une approche a minima qui montrera vite ses limites. On ne reprochera pas à QUO VADIS de vouloir gagner en professionnalisme et respectabilité. Illustration soignée, production étonnamment propre, exécution parfaite, le packaging de "Day Into Night" attise le regard. Pourtant, la découverte des titres ne procure jamais la surprise espérée. Elle laisse au contraire une curieuse sensation de retenue et donc d’inachevé, la dimension progressiste se réduisant à la recherche systématique de dissymétries par l’alternance prévisible de mesures simples et complexes. Bref, beaucoup de mots pour dire que les compositions prennent le risque de s’embourber à suivre mordicus une idée fixe (n’attendez pas des déstructurations géniales à la ATHEIST) que de riffs chiadés et des solos précis couvrent heureusement d’un léger voile mélodique.

Soyons francs. Les combinaisons proposées arrivent parfois à produire leur petit effet. Vieux jeu, j’apprécie l’agressivité franche et basique des rythmiques thrash qui parsèment « Absolution (Element of the Ensemble III) » et remuent la vaisselle dans le buffet. Bon public, je partage volontiers les émotions et l’onirisme que provoque la réflexion pour une fois approfondie de « On the Shores of Ithaka ». Au-delà, il est regrettable que QUO VADIS ne visite pas plus avant les intéressantes perspectives qu’il entrouvre. Les titres manquent singulièrement de volume au regard des dimensions entre lesquelles ils sont censés évoluer. De fait, le côté death en devient artificiel. Les textes sont travaillés, mais le chant éraillé, forcé et monocorde de Arie Itman ne produit pas la terreur growlée voire la rage hurlée qui aurait dû les soutenir. Bridée, la puissance ne dégage pas la violence nécessaire et les mélodies expriment davantage des contingences techniques que des sensations. De la même façon, les impressionnants mais omniprésents roulements de grosses caisses, unique moyen développé pour souligner le dialogue contrarié entre la batterie et les lignes de guitare, s’avèrent à la longue pénibles. Seule une basse gouleyante titre son épingle du jeu. Encore anonyme et pour l’instant trop en retrait, il est difficile de lui faire supporter l’édifice tout entier…

Deux beaux titres, sensibles et reposants, sont construits avec le reliquat de cordes et d’arpèges classiques qui n’ont pas su trouver leur place ailleurs. Ils peinent à se positionner sur l’album, ce qui ne renforce pas vraiment le sentiment de cohérence et indique que QUO VADIS cherche toujours sa personnalité. Force est ici de constater que les petits défauts ajoutés les uns aux autres en amplifient tout autant la froideur que le flou. Il ne manque pourtant pas grand-chose pour qu'elle se dévoile au grand jour. Un peu de confiance en soi. Une petite prise de risque. Un petit peu de courage ?

Note : 2,5/5

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   SHUB-NIGGURATH

 
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- Arie Itman (chant)
- Bart Frydrychowicz (guitare, chant)
- Remy Beauchamp (basse)
- Yanic Bercier (batterie)


1. Absolution (element Of The Ensemble III)
2. Dysgenics
3. Hunter/killer
4. Hunter/killer: Endgame
5. Let It Burn
6. Dream
7. On The Shores Of Ithaka
8. Night Of The Roses
9. I Believe
10. Mute Requiem
11. Cadences Of Absonance



             



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