Pour beaucoup, Sammy HAGAR restera un éternel second couteau. Celui qui a remplacé David Lee ROTH au sein de VAN HALEN. Pourtant, sa participation au groupe de renommée internationale n’est pas moindre puisqu’il y a officié plus de onze ans durant. Surnommé le Red Rocker à cause de sa chevelure rousse, on en oublie souvent son passage dans le groupe MONTROSE au début des 70’s. En 1997 pour son disque solo "Marching To Mars", il s’acoquine avec Slash pour le titre « Halls Of Illusions », le résultat est saisissant. A la ville, Monsieur est également un activiste à la cause des démunis mais également un business man passionné, propriétaire de la marque de tequila Cabo Wabo.
Mais nous nous éloignons du sujet. Samy possède une voix en or et c’est ce qui fait son talent. Une voix chaude héritée du blues avec une palette vocale très large et une puissance qui le rendent unique surtout quand il pousse jusqu’aux limites de la rupture.


Voilà plusieurs mois que le label Roadrunner Records étoffe son catalogue en prenant quelques risques. Nous ne reviendrons pas sur le choix déplorable qu’a été KILL HANNAH, préférant, curieux nous pencher sur l’actualité de Samy. Fort d’un savoir faire hors du commun, il nous propose un joli condensé de ce qu’il sait faire de mieux, toutes époques confondues. Il n’hésite pas non plus à se mettre en danger en tentant des incartades bienvenues. Constatons seulement que les claviers qui avaient défigurés VAN HALEN à son arrivée ont été utilisés avec parcimonie.
L’album s’ouvre sur le title track «Cosmic Universal Fashion », rythmique tribale orchestrée par séquenceur et surtout riffs de guitare et loops rappelant fortement le « Dangerous » de MICKAEL JACKSON. Avec «Psycho Vertigo”, Samy s’amuse à mélanger les sonorités héritées de son expérience chez VAN HALEN avec la lourdeur de BLACK SABBATH. Quant à « Peephole », il n’aurait pas dépareillé sur l’album "F.U.C.K.". Matt Sorum (ex-batteur de GN’R / THE CULT et actuel VELVET REVOLVER) et Billy Duffy (guitariste chez THE CULT) reprennent du service pour « LOUD », hard blues FM, accompagnant le roux chanteur pour donner à ce titre un côté « Bonjoviesque ». Vient ensuite le temps de se coller à la reprise, son choix s’est porté sur le « Fight for Your Right to Party » des BEASTIE BOYS. Quelque peu original, rock mais néanmoins trop fidèle à la version originelle.
Retour au blues rock avec basse funky et chant possédé sur « Switch On the Light “. Avant de prolonger la rythmique ensoleillée sur « When the Sun Don't Shine ». Samy s’essaye ensuite à pasticher AEROSMITH sur « 24365 » avec ce mélange soul rock si cher à JAMES BROWN. Avoir repris le répertoire de DAVID LEE ROTH, trop longtemps laisse aussi des marques ; ainsi « I'm on a Roll » laisse divaguer Samy sur le style imposé par celui qui lui fera toujours de l’ombre.
La dernière plage du disque est une prise live comprenant deux morceaux : « Dreams » et « Cabo », la première est une ballade magnifique que l’on imagine jouée sous une cahute sur le bord de la plage. Elle sent le sable, la chaleur et la tequila. La seconde, dispensable voit Samy chanter a cappella accompagné de maracas.
Indéniablement, on sent que Samy Hagar s’est fait énormément plaisir à enregistrer ce disque, "Cosmic Universal Fashion" est un bon album mais manquant furieusement de folie. Celle dont on fait les brillants guitaristes. Sympathique chanteur au charisme indéniable, il lui manque l’acolyte avec lequel, il aurait pu écrire une page de l’histoire du rock. Ne chercher pas un nom derrière ce mystère. Samy n’a jamais trouvé pour le moment son alter ego à la six cordes.

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