Electric Mary, groupe australien signe avec ce « Down To The Bone » leur premier album pour le label Bad Reputation. L’Australie étant la terre natale de notre plus grand groupe de hard rock, ACDC. La barre est placée très haute et tous les espoirs sont permis. D’ailleurs la scène rock australienne n’a jamais été aussi active ces dernières années d’autant que le revival Rock à papa semble ne plus vouloir s’arrêter. Le pays des kangourous nous ayant offert il y a peu un Wolfmother, groupe de jeunôts talentueux ayant repris sérieusement les choses là ou Black Sabbath les avaient laissées en 70. En l’occurrence, nos Electric Mary préfèrent quand ça dépote plutôt que la lourdeur malsaine des papys milliardaires originaires de Birmingham. Vous l’aurez compris la veine dans laquelle s’inscrit le quintette est plus dans la lignée d’un Ass Death ou d’un Rose Tatoo.

Pour la petite histoire, Rusty, auteur-compositeur du groupe rencontre Mary Campbell, la studio manager de L’Electric Lady Studio. Elle l’abreuve de moult anecdotes concernant les légendes qui ont occupé ses murs. Que ce soit Jimi Hendrix (bien sûr), ACDC (encore), Led Zeppelin ou bien encore Stevie Wonder. Cette dernière référence n’est pas fortuite puisqu’il suffit d’écouter Rusty chanter pour comprendre. Sa voix peut parfois faire penser à celle de Steven Tyler d’Aerosmith, quelques influences de la musique noire américaine sont à noter notamment celles de la Motown. Vous souvenez-vous de John Corabi, remplaçant de Vince Neil chez Mötley Crüe ? Et bien nous sommes dans ce registre vocal, empreint de soul et de blues.
Pour en revenir à l’affiliation ACDC, les vocaux sont moins haut perchés, les titres moins « in your face » cherchant plus à faire évoluer une ambiance ou à casser ses structures convenues avec les interventions de ponts et de breaks. Pour fournir, encore une brouette de comparaisons, un site Internet allemand présentait Electric Mary comme le croisement entre Led Zeppelin et Guns’n Roses. Pour ma part l’ombre du Skynyrd n’est jamais trop loin.

A l’heure de former Electric Mary, Rusty n’a pas hésité une seule seconde sur les membres de l’équipe qui l’accompagnerait. C’est vrai que l’efficacité de l’équipe en action est à toute épreuve. Le larsen vintage dégagé par le groove du bassiste est à la hauteur du jeu hallucinatoire du batteur. Celui-ci doit avoir des poulpes dans sa famille tant son jeu est dense et soutenu. Quand à la paire de gratteux, rien n’est plus vrai (que convenu) dans la formule : dire qu’ils ne sont pas manchots !!

Un jour viendra nous devrons inévitablement nous défaire des vieilles gloires du hard rock qui ont écrit l’Histoire. Il nous faudra alors trouver une relève qui tient la route, inventive, pêchue et respectueuse de ses aînés. Pour ma part, elle est toute trouvée : Electric Mary. Les hits potentiels pullulent sur ce disque, que ce soit « Let me out » ou « Right done to the bone ». Pour un premier disque, les titres faibles sont rares mais si vous faites l’impasse sur « Busted » et « One in a million » vous ne vous en porterez pas plus mal. Ce sera seulement plus jouissif quand le morceau suivant « Sorry» vous pêtera à la gueule. « Crashdown », basse ronflante, ambiance tendue, chant tout en retenue est le coup de cœur et la plage respiratoire de la galette. Le titre qui clôt l’album "All comin’ down" est un bon blues rock des familles au solos incantatoires mais malheureusement trop court. Après une telle leçon, j’en connais qui devrait soit arrêter la musique, soit retourner prendre des cours.

Allez, encore une anecdote pour finir : Savez vous ce qu’il y avait d'écrit sur la carte de visite qu’a remis Mary Campbell à Rusty dans le studio A de l’Electric Lady?
Electricmary@............. Pardi.

Note : 3,5/5

http://www.electricmary.com/

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