Le death mélodique, ça fout la pêche ou ça gonfle, c’est selon. Entre les deux, j’ai l’impression que l’espace n’existe pas. La recette est efficace en soi. Si efficace que rares sont les formations à aller au-delà d’un style estampillé « on ne change pas une équipe qui gagne ». De même, la prod montre souvent de la qualité, preuve que les labels misent encore et toujours leurs pépettes sur les ersatz de DARK TRANQUILLITY ou IN FLAMES. Au quotidien, le savent-ils seulement, ces mêmes labels abreuvent les chroniqueurs de disques plus plats et lisses qu’une table achetée chez un marchand de meubles discounts. Suffit de gratter le vernis pour que l’ongle arrache des fragments et fasse poindre l’aggloméré dégueulasse. Pour trouver le groupe qui aura su apporter sa pierre à l’édifice, il faut gratter, donc. Et gratter, ça revient à écouter quatre, cinq fois l’album en question. C’est après que le couperet tombe.

En proposant un second album de bonne tenue, les Italiens de NEPTUNE se situent dans la catégorie qui va bien. Derrière le vernis, point d’aggloméré. Ni d’essence d’exception, d’ailleurs. Juste un bois solide qui saura résister au temps et dont l’aspect se mariera correctement avec la CDthèque que tout metalleux qui se respecte possède et chérit chaque jour que le tout puissant fait (vous savez, ce meuble en ébène, vierge du moindre atome de poussière, orienté vers le fenêtre plein sud, pour jouir du soleil matinal et fixé à hauteur d’homme afin de se prémunir des empreintes grasses que risqueraient de laisser des gosses touche-à-tout).

« Stereogram of Convulsion », « Machinegun Revolution » ou « Black Monolith Sunrise » font preuve des aptitudes requises, entortillent les éléments essentiels avec ce qu’il faut de conviction et d’intelligence mêlées. Grosses guitares, d’accord, mais avec des riffs qui tachent et accrochent. Vocaux criards, ok, mais crachés avec ce qu’il faut d’intensité, sans pour autant en faire des tonnes. Chant clair, évidemment, qui sait tomber à point nommé et faire preuve en même temps d’une discrétion de gentleman. Mélodies, heureusement, bien tricotées, bien fignolées, du genre qu’on se repasse sans risque d’indigestion précoce.

Pas un chef-d’œuvre, mais un album assez bien pensé pour désaltérer des amateurs qui peinent à trouver des issues de secours à un genre très formaté. Un second essai que l’on peut évoquer sans rougir et écouter sans frémir. « Acts Of Supremacy » est un(e) compagnon (compagne) agréable, du genre que l’on rencontre par hasard et qu’on se prend à rappeler quelques jours plus tard tandis qu’on l’avait d'abord considéré(e) comme un coup du soir.