C’est un fait, dès qu’une mode cartonne, tout le monde copie sur son voisin. Mais pourquoi ? Quel en est l’intérêt ? Ce genre de comportements me laisse perplexe par moments. Bon, puisque c’est comme ça je vais chroniquer cet album qui est un véritable modèle type de la pale copie faite par des pales musiciens (...)

Le Thrash Metal est une musique pour chevelus mais pas seulement. Les hyènes ou les pingouins écoutent aussi du Thrash, hein ? Ben oui, quand on voit le résultat de « Reflections », ce miroir laisse paraître un reflet quelque peu disgracieux. ACCU§ER est un groupe allemand (et ben ça alors...) qui s’évertue à bourinner sans cesse depuis les premiers succès de METALLICA. Selon leurs critères, le Metal doit être rapide, brutal et lourd. C’est bien tout ça mais vous avez oublié quelque chose en route les mecs... Le talent voyons, et surtout le charisme. Là on en est loin. Le Groove Metal fait son apparition. Le succès des USA dans ce domaine (je pense principalement à la Californie et au Texas) est une lumière qui attire des petits moucherons, se collant aux ampoules. Mais certains n’ont décidément rien compris à ce style.

ACCU§ER est un mauvais élève qui fait de grosses fautes d’orthographe et discute avec ses petits camarades en classe : dans l’alignement de riff lourdauds et peu inspirés, ce sont des champions. Dans le tempo binaire et insipide, ils excellent. Dans la parodie ou le canular, ce sont des maîtres incontestés. Dans cet album, peu de choses me portent un réel intérêt. De bailler j’ai envie, oui.

Qui dit gros teutons, dit gros son, soit, mais le son (affublé d'un mix foireux) ne fait pas tout. « The Wreckage » et ses accords lourdingues, accouplés à une voix éraillée de porc (aux intonations foireuses), nous dresse dès le départ, le portrait d’un faussaire grassouillet mal assuré. « Misery » enfonce le clou dans toute la beaufitude de cet accusateur qui n’a décidément rien d’autre à foutre (avec 6 minutes de rien). A part nous casser les oreilles, je ne vois pas en quoi ce groupe sert réellement. Mais bon, nous n'en sommes qu’aux deux premiers titres, la suite sera telle du même tonneau ? Ben oui. De « Cowboys On A String » (on ne rigole pas SVP) à « Into the Void » c’est toujours aussi accablant. A Noter quelques parties qui bastonnent (« Burn ! » et son speed thrash jouissif) ou encore la brutalité bienvenue de « Unite/devide » au rythme soutenu qui porte à croire que tout n’est pas perdu. Quand au titre éponyme, il n’est rien d’autre qu’un passage langoureux de guitare sèche (avec les arpèges qui crépitent), Là on commence à être sérieusement dubitatif. Au dépend des efforts fournis, ACCU§ER attrape des mouches, patine dans le vide et marche dans le cambouis.

Bardés de grosses guitares bien grasses qui tronçonnent sans relâche, nos quatre gusses ont bien du mal à se faire entendre. C’est quoi leur truc ? Qu’est-ce qu’ils veulent exactement ? Après de nombreuses réflexions sur la culture de la pomme de terre et la reproduction des doryphores, je fut frappé par un éclair de lucidité : ACCU§ER est un groupe opportuniste, sans aucune finesse, aussi insipide que peut l’être un épisode de l’inspecteur Derrick (ah... ces plans séquences et ces regards pleins de vide). La tentative de coller au mieux à une nouvelle tendance est franchement loupée, nulle et rien ne sert d’aller plus loin face à cet exercice des plus stérile. De la pale copie, voilà tout.

Depuis longtemps oubliés, logés dans les tréfonds du Metal, nos quatre thrasheurs seront victime de leurs propres défauts : aucunes originalités donc aucuns intérêts. Ce « reflections » aura une grande carrière dans les bacs des disquaires d’occasions (et encore). j'attribue un demi-point uniquement pour les parties qui bastonnent. Tout est dit.

Note : 1,5/5