DIVINEFIRE évolue comme un nageur de brasse. Un mouvement des épaules pour avancer, un autre de la tête pour respirer. Et tout cela sur le même rythme. Jusqu’à ce que le mur de la piscine mette un terme à la progression. La piscine que DIVINEFIRE s’est choisie est de taille lilliputienne. Car les suédois viennent d’agripper le mur, arrêtent définitivement leur course, de ce geste rageur qui déclenche l’affichage sur les télévisions des statistiques. Pas de record du monde ni d’Europe. Mais quatre albums dont un premier plutôt novateur et des successeurs façonnés dans le même moule, sortis sans tarder, après une courte inspiration hors de l’eau.
Voila, la formation composée de Jani Stefanovic (le blackeux du groupe), Christian Rivel (ex-NARNIA) et Andreas Olsson a décidé de raccrocher bonnet et slip de bain.
Fin de carrière.
Mais pas n’importe quelle fin. Après « Into A New Dimension », album assez bon, mais dénué de surprise, on a droit à un final d’excellente facture. Mais toujours coupé dans la même étoffe que « Glory Thy Name », ce qui explique une note finale amputée d’un demi-point.

« Farewell » est généreux, fort de titres réussis, voila surtout ce qu’il faut retenir. Après une introduction symphonique toute mignonnette, le premier véritable titre met immédiatement dans l’ambiance. La recette consistant à marier rythmique ou orchestrations tout de black vêtues et un chant typiquement heavy tient encore une fois parfaitement la route.
S’il fallait dénicher le meilleur émissaire de DIVINEFIRE, « Unity » n’aurait aucune difficulté à postuler, même si le refrain a tendance à se répéter de trop sur la fin. On pourrait d’ailleurs en dire de même pour « You Will Never Walk Away » et « Pass The Flame », deux morceaux qui prennent une signification particulière, dans le choix des mots, à présent que la fin de DIVINE FIRE est annoncée. Là aussi, la rythmique est poussée dans ses derniers retranchements et propose quelques riffs au cuir épais. Là aussi, il règne une nostalgie sous-jacente, davantage palpable encore sur le refrain. Là aussi, les orchestrations jaillissent à coups d’interventions simples mais appuyées, renforçant comme par magie la teneur épique de certains passages.
Non content d’avoir gravé sur son ultime disque quelques moments de bravoure, DIVINEFIRE clôt « Farewell » sur une fresque longue et colorée. Sur plus de douze minutes, on a droit à un long flash-back des meilleurs moments de la formation de white-metal : chant black hargneux, guitares tranchantes, riffs accrocheurs, refrain fédérateur, passages orchestraux souvent excellents, DIVINEFIRE n’y a pas été avec le dos de la cuillère et se montre plein d’à-propos.

Comme chant du cygne, au aurait pu avoir pire. DIVINEFIRE conclut sa carrière comme il l’a débutée, avec un album émérite et accrocheur. Et après « Into A New Dimension », opus caractérisé par un essoufflement évident, les regrets de voir partir DIVINEFIRE sont à leur paroxysme, lui qui vient de démontrer qu’il sait toujours composer des titres forts, pétris dans un récipient dont il gardera à jamais le secret.

Note : 3,5 / 5