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- Style : Sugar Ray, Spirit Bomb

INCUBUS - Make Yourself (1999)
Par POSSOPO le 13 Octobre 2008          Consultée 3754 fois

Youpi, c'est l'été. C'est en tout cas l'été pour le chroniqueur qui rédige cet écrit alors que la saison la plus suante de l'année vient officiellement de commencer. Alors en été, on évite de se gaver de XASTHUR, MÜTIILATION ou VINTERRIKET (que la plupart des fans du groupe dont il est question aujourd'hui ne connaissent même pas de nom, j'en ai bien conscience). L'été, on fait comme tout le monde, on passe le short, on remet ses vieilles Airwalk et on fait dans le rock californien. Et quand le rock californien (considérons ici le terme dans son acception la plus large) ne vous sied que rarement, le choix reste limité. J'extirpe donc de ma CDthèque le troisième album d'INCUBUS, ancien chantre du néo metal de qualité devenu acteur incontournable du mainstream ricain.

Très courte leçon d'histoire. Loin d'être à l'origine un sous-KORN, un DEFTONES au rabais ou une copie imparfaite de LINKIN PARK, INCUBUS a su dès ses débuts se glisser dans une niche qui le rend plus attachant que ses confrères. Plus attachant pour de multiples raisons qui découlent les uns des autres.
La première, Brandon Boyd. Un chanteur au grain qui rappelle le grand, l'immense, l'incomparable, l'inaccessible Mike Patton. Il n'est pas le seul, me direz-vous. La voix de SYSTEM OF A DOWN possède plus encore de similitudes avec l'organe versatile du crooner scato. Mais FAITH NO MORE, mené par le charisme insolent de son frontman, a tellement fait pour la fusion du rock, du metal, du hip hop et de bien d'autres petits chapelles de musique moderne qu'une telle lignée ne peut être que remarquée et appréciée.
Deuxième raison, conséquence directe de la première, le style pratiqué par les natifs de Calabasas. Un néo metal riche en expérimentations, en chaudes influences, fier d'un son équilibré et multicouches, un néo metal qui ne joue jamais la carte du lourdingue.
Puis vient l'accessibilité du combo. Un peu comme FAITH NO MORE, INCUBUS sait se faire immédiat. Il plaît d'emblée sans excès de putasserie… en tout cas jusqu'à "S.C.I.E.N.C.E.".
Enfin, Gavin Koppell, un manieur de vinyle très présent, fait rare pour un artiste metal. Les plus pointus se souviendront de MORDRED. Un Gavin Koppell…jusqu'à "S.C.I.E.N.C.E.".

Mais que s'est donc-t-il passé après "S.C.I.E.N.C.E." ? Je viens de le dire, Gavin Koppell est parti, remplacé par Chris Kilmore. Rien de bien grave, le successeur du talentueux DJ Lyfe (son nom de scène) reprend les platines avec doigté et finesse. Le problème de la putasserie est plus aigu. En 1999, INCUBUS décide de se délester de quelques attributs qui le rendaient si beau. Sans qu'on s'en aperçoive trop, "Make Yourself" est moins osé, plus pop, plus direct. Il deviendra d'ailleurs rapidement disque de platine.

Moquez-vous ! Vous croyez lire là l'énième bafouille d'un allergique au grand public. « Je plais aux masses, je fais de la merde ». Règle érigée en dogme par de nombreux critiques peinés de voir leurs poulains acquérir un certain statut et leur filer entre les doigts. Je manque d'arguments pour vous faire changer d'avis sur ma maladie, je ne listerai pas les quelques ouvrages adulés par les foules que je me permets encore d'aimer. Faites-vous votre idée, je continue.

"Make Yourself" est donc plus pop et direct. Il est aussi moins bon et j'en suis désolé. Drague vulgaire visant à accéder au champ du mainstream ? Possible. "Drive", ballade college radio typique, n'a rien à faire sur un disque tel qu'aurait du l'être "Make Yourself". Le chanteur chante (justement) plus qu'il ne pose des vocalises originales. La funk urbaine de "S.C.I.E.N.C.E." et le délire permanent de "Fungus Amongus" ont été désintégrés. La substance des deux premières réussites du combo ne se retrouve plus ici que dans un substrat bien amaigri. Amer constat.
On se contentera alors de ce qu'on veut bien nous donner, un album qui brille, qui sent la plage et le swell. Après tout, c'est l'été. Un été instantané qu'on oubliera vite, plus vite que ses formidables prédécesseurs, plus vite que quelques successeurs réellement bien foutus bien que tout aussi calibrés phénomène de masse.

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(+ 1 kro-express)

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   POSSOPO

 
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- Brandon Boyd (chant)
- Mike Einziger (guitare)
- Dirk Lance (basse)
- Jose Pasillas (batterie)
- Chris Kilmore (platines)


1. Privilege
2. Nowhere Fast
3. Consequence
4. The Warmth
5. When It Comes
6. Stellar
7. Make Yourself
8. Drive
9. Clean
10. Battlestar Scralatchitca
11. I Miss You
12. Pardon Me
13. Out From Under



             



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