« Le Gospel de la Mort » c'est ce que veut dire ce « Dödens Evangelium ». Cette œuvre de Black Metal diaboliquement satanique sortie en 2005 aura-t-elle dépassée les espérances produites avant elle par « Draco Sit Mihi Dux », première release de tarée et absolument jubilatoire, datant de 2003 ? A l'instar de l' « Antithesis » de SECRETS OF THE MOON, ce « Dödens Evangelium » d'ONDSKAPT, formation suédoise, aura nécessité plusieurs années d'écoutes et de questionnement de ma part, me faisant recommencer plusieurs fois mes chroniques afin de mettre le doigt sur les bons termes... Mais je crois que comme tous les chef-d'œuvres, il est difficile d'y parvenir, car l'Art dépasse alors l'Etre. Car attention chers disciples de l'Art Noir, « Dödens Evangelium », œuvre entièrement dédiée au Malin et à son culte, est une pierre sans laquelle l'Eglise du Black Metal ne pourrait plus tenir droite aujourd'hui (« tenir gauche » n'aurait pas marché), ni paraître aussi resplendissante.

Pourtant j'en écoute des centaines par an, des disques de Black Metal et le monde se partage en deux : les Pièces d'Art, et le reste. Assurément, « Dödens Evangelium », de par sa complexité, de par sa densité, de par sa cohérence, de par sa préciosité machiavélique, de par son ambiance satanique, et pour encore plein d'autres détails qui me feraient écrire des pages à son sujet mérite amplement la note maximale, sans la moindre hésitation – et cela n'est pas négociable. Si j'ai depuis 2005 tourné autour du pot, c'est parce que la galette réussit son pari de nous mettre mal à l'aise, de faire couler la sueur le long de l'échine et de voir dans la pénombre des ombres inhumaines. Tant de perfection n'est pas de ce monde. « Dödens Evangelium » me fait dire que, oui, quelques unes de ces galettes de plastique contenant un moment de vie des musiciens qui l'ont composé révèle toute la possession qu'ils ont subit lors de la composition de celle-ci.

Ainsi, comme le Cube infernal ouvrant les Portes des Enfers, annonçant la venue des Cénobites dans « Hellraiser », « Dödens Evangelium » est un véritable pont musical entre l'entre les souffrances intérieures et notre monde de douleurs... Torturée, insidieuse, ouvrage de folie, les Chants de la Mort qui composent ce paysage d'horreur déchiquète, petit à petit, avec un plaisir perverse et terrifiant chaque parcelle devenue fragile de l'Être. Mis en boîte chez le Pape du satanisme orthodoxe (T. Stjerna, alias Necromorbus, ancien batteur de FUNERAL MIST), « Dödens Evangelium » se suffit à lui-même et chaque tentative de le cerner est vouée à l'échec. En tous points majestueux, pervers et infernal, ce monument de noirceur charbonneuse ne laissera personne indifférent et marquera au fer rouge les esprits aguerris comme les jeunes têtes... Les âmes sensibles, déchirées, écorchées ou intelligentes ne resteront donc pas de marbre face à un tel Styx. Avec cette perle, ONDSKAPT le Suédois confirme bel et bien qu'il fait partie des grands de ce monde noir. Mis sur le marché par Next Horizon Records et Norma Evangelium Diaboli, le prochain bijou sortira en 2008 chez Osmose Productions, label à leur dimension et pourvoyeur international de blasphèmes : votre serviteur ne passera pas à côté !