Voilà le genre de combo qui veut en mettre plein la vue, qui maîtrise ses instrus, qui a des idées et surtout du talent ! Bon ok, enlevez-moi ce dernier mot de ma chronique, HINDVIR, que j'ai pas mal écouté depuis qu'un inconnu en a fait la demande promotionnelle dans la Boîte à Demandes, en manque sérieusement ... j'ai toujours un peu de mal à faire passer la pillule quand je critique de tels objets, car il faut bien tourner les phrases et surtout être honnête, ce qui est primordial pour moi. Pour cela, il vaut mieux être simple.

Comme je l'ai dit, les hommes derrière cet album au nom barbare, Roth Cingetos Taxonaria maîtrisent le branlage de manches et le batteur n'est pas en reste. Mais premier hic : la voix. La voix est un INSTRUMENT je le rappelle – mais peu en ont conscience. Le Black Metal en a justement bien besoin, lui dont les vocalistes sont très critiqués par ceux des autres genres musicaux. Pensez à Attila ou Mortuus messieurs, ou encore à Dagon d'INQUISITION, ou bien Abbath d'IMMORTAL (deux groupes qui se ressentent dans la musique d'HINDVIR. Exemple : "Fields Of Anger"). Voilà des voix d'outre-tombe. Mais c'est un reproche que je formule souvent, car 90% des blackeux n'en ont pas conscience, ou bien le vocaliste en question ne se remet pas en question et n'apprend pas à faire de son organe ... un instrument. Pourquoi les autres s'évertueraient à maîtriser au mieux leurs objets quand le vocaliste, manquant cruellement de feeling et de conviction comme ici, se contenterait d'hurler dans le micro ? Bref. Le second hic : l'inspiration. Là, je ne vais pas revenir trop longtemps sur la chose, car même si de bonnes ambiances sauvant du naufrage la galette se posent au fil de l'écoute, y'a rien à faire. Le boulot de chroniqueur est de critiquer et j'en fais un point d'honneur. Je ne critique d'ailleurs que ma spécialité, fruit de milliers d'écoutes annuelles depuis bientôt dix ans. Et à force d'écouter, on distingue les ficelles. Ici, elles sont grosses, épaisses : rien d'original en somme (hormis peut-être ce passage spirituel, et encore, avec le choeur sur le rythme barbare dans « Caballus Divina »), le manque d'inspiration est cruel, les influences se ressentent fortement. Je dirais que cela est d'autant plus dur pour les groupes officiant dans le sous-genre « Pagan », car il est véritablement difficile pour les combos de faire passer cette fibre païenne dans leur musique (se réclamer « Pagan » en ne proposant que des textes sur le sujet est mille fois trop facile ; dans ce cas, même mon voisin est païen ...) s'ils n'ont pas la maîtrise et la culture d'instruments plus anciens, et folkloriques ... bref, ici, même s'il y a effort de la part du groupe, le « Pagan » est à oublier ... c'est plein de bonne volonté, de sincérité, mais c'est sans personnalité et surtout, sans aucune réflexion vis-à-vis de la création ... révisez vos classiques.

Voilà, j'arrête là, je n'irais pas plus loin. Rien ne ressort ou presque de l'oeuvre – j'ai quand même dis que certaines ambiances étaient bien trippantes, mais c'est tout, car je me suis fais chier à l'écoute ... ce qui n'est bien entendu que mon avis !