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HEGEMON - Contemptus Mundi (2008)
Par T-RAY le 17 Mars 2008          Consultée 4234 fois

HEGEMON est enfin de retour. Six ans ont passé depuis la sortie de "By This I Conquer", leur second opus. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et le groupe a dû passer par une phase de retour à l'autoproduction, sans label qu'il était devenu. Aujourd'hui, c'est sous l'étendard de Season Of Mist, et de sa section estampillée Underground Activists, que les Montpelliérains se rappellent à notre bon souvenir. Et même très bon, car sur ses deux premiers albums, le groupe dévoilait une identité forte et une musique superbe et aussi mystérieuse que ses créateurs. Sur ce plan, rien n'a changé, le secret étant toujours de mise quant à leur identité. Un effacement tout à fait légitime devant leur musique, qui a toujours primé.

Mais six ans après, celle-ci a-t-elle évolué ? La réponse est immédiate et sans appel : oui. Et heureusement. L'art musical n'est-il pas une recherche constante, qui plus est dans le Black Metal, musique ô combien introspective ? Ce qui frappe tout d'abord, c'est le nouveau son des guitares. Très tranchantes, celles-ci ont beaucoup plus le droit de cité que sur les deux précédents efforts du combo. Ce sont même elles qui se taillent la part du lion, comme le veut souvent la tradition en matière de Black. Elles occultent même considérablement la basse, qui était autrefois l'un des instruments de prédilection du groupe dans la construction de son son, de ses mélodies, de ses ambiances. Petite déception sur ce point donc, tant la quatre-cordes affirmait avec force l'identité musicale de la formation, même si elle émerge le temps de quelques passages plus calmes. L'essentiel des morceaux est constitué d'éclairs guitaristiques totalement black, des déferlantes écorchées et haineuses.

Pourtant, d'autres paramètres intègrent la musique de HEGEMON sur cet album. À commencer par la présence récurrente de guitares clean, voire acoustiques. Utilisées avec une grande sensibilité mais aussi avec noirceur, elles contribuent à l'ambiance mystique qui se dégage de certains titres, comme "Itenou Pedjet", "Because Of War, Because Of Men", "Asakku", sur lequel les déferlements de guitare saturée sont précédés par une longue partie mid-tempo avant que les mélodies clean fassent leur apparition. Cette présence de la guitare acoustique n'est pas nouvelle mais semble plus prégnante que sur les deux premiers disques. Une particularité se dégage tout de même de cet album dans les riffs qu'il déploie. En effet, on peut déceler une surprenante similarité sonore et harmonique avec les riffs de NAGLFAR, notamment ceux joués par les Suédois sur "Harvest". C'est assez remarquable sur "Asakku" par exemple. Cela ne gâche en rien la qualité de la musique, mais cela peut entraîner parfois la résurgence imprévue des riffs de NAGLFAR dans l'esprit de l'auditeur. De la même manière, une proximité peut être établie entre certains riffs de ce disque, les plus désespérés d'entre eux, avec ceux de FORGOTTEN TOMB. Mais de manière moins évidente. Impossible de dire évidemment s'il est question ici d'influence ou de coïncidence. "Felix Qui Potuit Rerum Cognoscere Causas" en est un bon exemple.

Dans l'esprit, HEGEMON n'a pas vraiment changé et la misanthropie et le nihilisme restent ses principaux moteurs. Il suffit d'écouter "Because Of War, Because Of Men" pour s'en rendre compte. L'âme épique du groupe ne l'a pas non plus abandonné et même si les riffs tirent moins dans cette direction qu'auparavant, un morceau comme "Aî Ibur Shapû" nous rassure bien vite. Ce qui, en revanche, interpelle, ce sont les atours moyen-orientaux que semble adopter le groupe. Peut-être que je me trompe, mais les langues dans lesquelles sont écrits les titres "Itenou Pedjet", "Asakku", "Eli, Eli Lamma Sabacthani" ou "Aî Ibur Shapû" en semblent tout droit originaires, et la pochette de l'album avec ses gravures aux allures mésopotamiennes et ses caractères cunéiformes, paraissent l'attester. Ce qui semble prouver que HEGEMON a tourné son regard vers l'orient plutôt que vers le septentrion. "Because Of War, Because Of Men" et "Eli, Eli, Lamma Sabacthani" manifestent musicalement cet état de fait. Étonnamment, c'est sur ce dernier que la seule cornemuse de l'album apparaît, contrebalançant l'atmosphère orientale première. Cette particularité du groupe sur cet album n'est pas sans rappeler la démarche de NILE, mais dans une mesure sans doute moins prétentieuse (j'adore NILE ceci dit).

Ce troisième opus des Héraultais – du moins j'ose espérer qu'ils le sont encore – marque une réelle différence avec leur discographie précédente. Reste à voir s'ils maintiendront leur chemin dans cette voie ou s'ils en trouveront une autre où donner libre cours à leur haine. Car s'il est bien un domaine dans lequel le groupe excelle, c'est dans l'expression d'un nihilisme puissant et communicatif, qu'il parvient à sublimer, une fois encore sur cet album, électriquement, acoustiquement et vocalement.

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   T-RAY

 
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- N (vocaux)
- F (guitare)
- A (basse)
- Krzys (batterie)


1. Itenou Pedjet
2. Because Of War, Because Of Men
3. Asakku
4. Felix Qui Potuit Rerum Cognoscere Causas
5. Eli, Eli, Lamma Sabacthani
6. Proskynese
7. Aî Ibur Shapû
8. Contemptus Mundi



             



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