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BLACK METAL  |  E.P

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ALBUMS STUDIO

2000 Chaos Supreme
2008 Contemptus Mundi

E.P

2017 Initium Belli

HEGEMON - Initium Belli (2017)
Par T-RAY le 12 Avril 2018          Consultée 2618 fois

HEGEMON est imprévisible. Son esprit, insondable. L’obscurité est sienne, il en sort comme et quand bon lui semble. Et tant pis si ses dévots – dont votre serviteur – se languissent durant des lunes et des lunes de son retour du plus profond des ténèbres. 2000. 2002. 2008. 2015… Quatre coups il frappa, quatre triomphes il remporta. Et emporta avec lui dans la nuit, laissant ses fidèles à leur contemplative solitude avec l’œuvre laissée. Ces derniers ont pris l’habitude de ne pas attendre ses apparitions : ils se contentent de le prier, de l’invoquer secrètement, fréquemment, espérant par là même le voir surgir de nouveau, enveloppé dans son mystère, aussi brusquement qu’il sait disparaître.

Puis, de nulle part, il revint. De nouveau. En décembre 2017. Je m’en rendis compte un soir d’automne, quand fut annoncé son nouvel ouvrage. Un E.P., distribué à 400 copies moins une, autoproduit, qui me semblait de ce fait tout à fait ardu à acquérir, annonçant par avance une aussi longue et douloureuse quête que furent celles qui m’amenèrent à me procurer, au prix de moult efforts et renoncements, "Chaos Supreme" et "By This, I Conquer". Mais, en début d’hiver, sans m’y attendre le moins du monde, je le vis. Là, devant moi, l’enregistrement convoité : "Initium Belli", en clair et en notes. L’opus, en plusieurs exemplaires, trahissait par le nombre combien HEGEMON sait mieux s’y prendre seul pour révéler sa présence.

Que la sévérité du zélote que je suis est grande ! Car Season Of Mist, label régulier de l’entité languedocienne, fait du bon travail depuis 2008 et "Contemptus Mundi". Ce dernier comme son successeur, "The Hierarch", sont remarquablement disponibles depuis leur pressage initial. Loin, très loin de l’erratique distribution des enregistrements réalisés sous le défunt Dysphorie. Il est toutefois notable que, pour ce premier E.P. dans l’histoire d’HEGEMON, l’être à cinq têtes, à cinq âmes, ait choisi de s’en remettre à lui-même pour le diffuser. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il renferme ce que le quintette a publié de plus intime, de plus secret à ce jour : d’une part, les témoignages de ses débuts et, d’autre part, un exemple ultime de ce que, lui aussi, vénère.

Venus du fond des âges du Black français (1997), ces témoignages du passé, "Dawnbringer" et "Howling Silence", sont les réenregistrements tout frais de deux des morceaux-phare de la première Démo d’HEGEMON : "Rape The Banner Of Light". Et, sans surprise pour qui connaît le superbe premier album du monarque du Metal Noir héraultais, ces deux titres nous transportent au nord, bien au nord, sur un aquilon vif et piquant. Torrent de Black Metal meurtrier, puissant et rude, le premier évoque MARDUK – sous son visage le plus Heavy – et DISSECTION à la fois. Guerrier, vengeur, "Dawnbringer" suscite l’envie d’enfiler sa cotte de mailles, de saisir son épée et de fondre sur l’ennemi, tempétueusement.

Tout aussi brut de prime abord, "Howling Silence" laisse davantage la place à la contemplation : celle du champ de bataille parsemé d’adversaires meurtris, vaincus par l’assaut précédent. Et DISSECTION, encore, surgit tel un spectre derrière ce paysage. L’on entre dans ces deux titres comme si de rien n’était, happés par l’atmosphère hivernale et épique, que la production made in WSL Studio renforce subtilement. Plus récent (1998), réenregistré lui aussi et allongé de plus d’une minute trente par rapport à sa version d’origine intitulée "Apocalypse Armageddon", issue de la Démo "Still Raping After All These Years", "A.A." est lui aussi l’héritier d’une tradition de Black musclé à cheval entre Suède (MARDUK) et Norvège (IMMORTAL)... En dépit d’un clin d’œil bien senti à CELTIC FROST (ce riff et ce « Ugh! » dignes de Tom G. Warrior à mi-course !).

Et le fait que l’on retrouve une reprise d’IMMORTAL, en guise « d’exemple ultime de ce que [HEGEMON] aussi, vénère », n’est finalement que logique implacable. "Unsilent Storms In The North Abyss". Pour ce retour inattendu, l’HEGEMON vénéré ne pouvait que combler le fidèle que je suis avec cette interprétation de ce qui reste mon morceau fétiche – car le plus glacial de tous – de la carrière conjointe d’Abbath/Demonaz. Une version bestiale, plus brutale que l’originale, moins drapée dans les frimas de l’éternel hiver et paradoxalement brûlante, incandescente. Pas suffisamment transcendée pour dépasser l’originale, néanmoins, mais quelle foi de la part du quintette français dans cet hommage ! HEGEMON a aussi ses maîtres, qu’il révère et honore avec justesse.

Ce qui mérite le plus révérence, toutefois, sur cet E.P., c’est l’unique morceau original que nous livre HEGEMON. Une pièce de sept minutes dans la lignée de ce que nous offrit l’entité languedocienne sur son dernier album studio en date, "The Hierarch". Énigmatique (cette mélopée de guitare classique poursuivie, saturée, par les grattes électriques), puis agressive (cette accélération soudaine, toute Black Metal, au tiers du morceau), puis de nouveau énigmatique (ces incantations en voix claire suivies, de peu, par un très beau passage tout en guitares acoustiques), "La Mélancolie De L’Abîme" rappelle que, même lors de ses plus furtives apparitions dans notre monde, HEGEMON est capable de laisser une trace forte dans notre esprit. Damné soit-il.

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   T-RAY

 
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- N. (vocaux)
- D. (guitare)
- F. (guitare)
- A. (basse)
- Ad. (batterie)


1. A. A.
2. Dawnbringer
3. Howling Silence
4. La Mélancolie De L'abîme
5. Unsilent Storms In The North Abyss (cover Immortal



             



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