Tiens donc. TWILIGHT GUARDIANS s’est donc décidé à troquer son heavy/speed problématique contre un heavy fortement teinté de hard FM, revenant à cette occasion au style employé sur son seul album réellement valable, le premier, et arrêtant enfin de singer grossièrement SONATA ARCTICA. Bonne idée, vu l’aptitude regrettable de sa dernière production, « Sintrade ». En même temps, si c’est pour nous refourguer un album moyen... Eh bien non. La fin d’année 2007 semble plutôt bien réussir aux finlandais qui réapparaissent en bien meilleure forme avec un opus sur lequel ont peut s’attarder en toute sérénité. Une façon bien marquée de contredire leur lente descente dans l’oubli qui semblait pourtant inéluctable.

Du hard FM, disais-je. Cela se sent jusque dans la structure des titres. Une moyenne de 3 minutes 30 par morceau pour une durée totale de 35 minutes, les finlandais évitent les plans à rallonge ou sophistiqués et balancent un metal élémentaire mais bien plus accrocheur. Une sorte de NOCTURNAL RITES dans sa derrière mouture, davantage expéditif et avec le son finlandais en plus (un plus qui ne constitue pas formellement un gage de qualité pour tous, à vous de voir).

Ecoutez donc « The Game », morceau au riff unique et jouissif, appuyé par des claviers débordant d’enthousiasme, au chant impénétrable et au refrain percutant. Du direct, sans fioriture d’aucune sorte, qui passe très bien. Sur la même ligne, « Rainbow's Gold » fait s’exprimer des mélodies légères et attachantes, tout comme « The Weight », titre enlevé à la rythmique davantage épique sur lequel on sent que les Finlandais n’ont pas totalement oublié leur fort attachement pour SONATA ARCTICA. Autre satisfaction, « Out Of Our Hands », succession de couplets tout en tranquillité et d’un refrain simple mais intense. Quatre titres parmi les plus marquants, à côté desquels quelques autres ne sont pas loin de faire jeu égal.
La production évolue elle aussi. Moins heavy, elle fait davantage la lumière sur les chœurs FM ou les claviers, pour un rendu fermement marqué au sceau des 80’s (« Fallen Lamb »). Et puisqu’ils semblent s’être surpassés comme rarement, un petit mot sur Vesa Virtanen et Carl-Johan Gustafsson. Le premier, étincelant derrière son micro, n’a jamais chanté aussi bien. Un timbre suave et chaud, avec ce maintien presque flegmatique, qui joue beaucoup dans le rendu final des titres. Le second, s’il ne démontre aucune capacité notable du côté des riffs, a eu la bonne idée de nous servir une poignée de soli d’excellente facture (« Rainbow's Gold »).

TWILIGHT GUARDIANS redresse d’assez belle manière la barre et propose un album plutôt bien fait et régulièrement convaincant. Rien d’absolument transcendant, on a d’ailleurs vu récemment passer quelques albums au style similaire et de meilleure qualité, ce qui explique la note tout juste au-dessus de la moyenne. Il n’empêche qu’on passe un bon moment avec ce « Ghost Reborn », incontestablement, d’autant plus qu’il résiste convenablement au temps. Une confrontation un peu risquée, c’est vrai. Je ne peux pour autant m’empêcher de vous la recommander... avec discernement.

Note : 2,5 / 5