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DOOM METAL  |  STUDIO

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SATURNUS - Veronika Decides To Die (2006)
Par ORPHANAGE le 25 Décembre 2006          Consultée 17975 fois

Autant le dire tout de suite, ça ne va pas être simple de chroniquer en toute objectivité un album qui m’a profondément touché, et qui me procure des sensations toujours aussi intenses malgré des écoutes répétées, voire abusées ! Peu de disques ont la faculté de me rendre tout simplement fou, de me plonger dans un état second terriblement mélancolique et léthargique. Lorsqu’un album est énorme, pour de vrai, on le sait : dès les premières notes, celles-ci font mal tant elles sont fortes et puissantes, tant elles correspondent à quelque chose d’enfoui dans notre inconscient qui ne demande rien d’autre que se manifester. La musique est un exutoire, on l’a toujours su. Et Saturnus semble être bien plus qu’une compilation de chansons pour nous accompagner un petit bout de chemin. C’est un coup de poignard jouissif qui fait couler le sang…et jamais l’on a tant voulu être assassiné.

« I Long » arrive, sa lumière éthérée valse au crépuscule automnal, débutant par une introduction au piano de toute beauté. Le titre évolue dans le temps, prenant le temps d’exprimer tout ce qu’il a à donner, entre nappes atmosphériques finement orchestrées, section rythmique d’une douceur Doom saisissante, et par-dessus tout, soli lancinants aux mélodies époustouflantes de beauté, parmi les plus parfaites que l’on puisse entendre. Les airs de Saturnus résonnent dans l’esprit comme des odes à la tristesse et à la splendeur d’un monde en ruines. Et pourtant, rien n’est obscur. Ces notes ne peuvent faire penser qu’à la lumière, parce que si le désespoir est si élégant, la vie ne peut-être que sublime. Le chant, toujours très simple et parcimonieux, jongle entre des Growls Dark/Death ultra caverneux et de la narration très sobre, et ce sur tous les morceaux. Ca et là le rythme s’accélère à l’occasion d’un « Pretend » moins touchant mais montrant que le groupe explore des terrains moins mornes. Saturnus fait avant tout preuve d’une simplicité désarmante. Il se base sur des accords simples et tristes que l’on retrouve fréquemment en musique, mais qui s’avèrent ici utilisés de la meilleure manière : puisque le groupe a décidé de distiller sa vision de la beauté via ses soli de tout premier plan, autant leur rendre service sans chercher à en faire trop, les sublimer au maximum, les accompagner ça et là de nappes subtiles. Résultat, des sanglots d’un combo désinvolte et désenchanté il ne reste qu’une sobriété presque indécente tant elle laisse le cœur livré à lui-même.

Il y a des moments où l’on se demande si Saturnus officie toujours dans le Metal. Alors qu’il est foncièrement Doom dans son approche rythmique et dans son traitement des vocaux, le groupe montre, sur des titres comme le paroxystique «All Alone », qu’il place maintenant son intérêt dans l’émotion à fleur de peau, en témoignent des arpèges toujours aussi épurés qui déambulent au cœur des pianos et des claviers larmoyants, une montée en puissance voyant revenir des guitares saturées pour accompagner un solo magnifique…mais toute cette chronique ne semble être que panégyrique interminable…j’assume ! Et écouter « Rain Wash Me » ne risque pas de faire changer l'auditeur d’avis, alors qu’une envolée Doom/Death précède un break atmosphérique qui donne envie de pleurer. Telle est la musique de Saturnus : sans aucune prétention technique, voulant juste véhiculer de la tristesse et de la beauté (encore ce mot, mais aucun ne semble mieux convenir à l’album) pour faire passer à l’auditeur des moments inoubliables.
Il n’est, donc, point ici question de courir après une intégrité Doom – superflue, de toute manière – ou de faire ses preuves sur une scène qui, de toute façon, les a déjà acceptés comme un élément majeur. « Veronika Decides To Die » est un album exceptionnellement mature, une pierre à la fois discrète (car modeste) et capitale sur l’édifice Doom à vocation atmosphérique – voire Doom en général.
Reprocher quelque chose à « Veronika Decides To Die » est tout simplement au dessus de mes forces. D’abord parce qu’il semblerait qu’il n’y ait rien à redire à une musique si mise à nu, si sensible et raffinée, si unique dans un paysage Doom gras, écrasant ou surchargé de dentelles. Ensuite parce qu’il est très certainement important que les amateurs de musique, en général, reconnaissent le grand mérite d’un tel disque – les fans de PINK FLOYD, d’ailleurs, risquent de n’être dérangés que par les growls. Bref, un album beau à pleurer qui arrive à point nommé dans la carrière de Saturnus : pourra-t-on apprécier cette démarche aussi fortement si elle se renouvelle similairement pour le prochain album ? Impossible de le dire, mais pour l’heure, il suffit de se pâmer devant ce monstre absolu.

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Par VOLTHORD




 
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- Thomas A.g (chant)
- Anders (claviers)
- Peter (guitare)
- Tais (guitare)
- Lennart (basse)
- Nikolaj (batterie)


1. I Long
2. Pretend
3. Descending
4. Rain Wash Me
5. All Alone
6. Embraced By Darkness
7. To The Dreams
8. Murky Waters



             



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