Si on vous dit Electric Magic Sideshow, il y a de très grandes chances que ce nom ne vous évoque strictement rien. En effet, ce groupe américain n'a jamais pu s'extirper un tant soit peu de l'anonymat. On sait très peu de choses sur ce groupe: on sait qu'il vient de New York, qu'il a sorti en 2000 un EP de 3 titres avant de réaliser son premier veritable album studio, intitulé "Good enough for you", en 2002.

C'est sur le label Fastlane Records que "Good enough for you" sort, ce qui signifie que les chances de le trouver en Europe sont très faibles et il faut vraiment avoir beaucoup de chance pour réussir à mettre la main dessus. Musicalement, à l'écoute de cet album, Electric Magic Sideshow peut être comparé à Kiss (c'est à eux, en particulier, qu'on pense le plus souvent dans ce cas précis), Cheap Trick, Poison, voire les New York Dolls. Car ce groupe joue du hard rock mélodique avec pas mal de réminiscences glam. La particularité de cet album, c'est que 3 des 4 musiciens du groupe se partagent le chant: le bassiste Bill May chante sur la majorité des titres (7 au total), tandis que le guitariste John Churchill utilise ses cordes vocales sur 3 titres et son compère Carl Garcia 1 sur 1 seul.

Les meilleurs titres de l'album ? On citera en premier, et sans hésiter, "Good enough for you", un excellent titre teinté hard rock 70's et très influencé par Kiss. C'est justement le genre de titre que n'aurait pas renié le Baiser lorsqu'il était jeune et affamé. Outre ce titre, "Anytime", compo elle aussi très orientée 70's, l'entrainant et punchy "Never thought I'd see you" avec ses choeurs légers, "How can I say the words" qui met plus l'accent sur le côté groovy et oscille tel un funambule entre hard et pop (surtout sur le refrain), ou "All you need is a melody", chanté par John Churchill, qui s'avère être le titre le plus travaillé, mais également le plus inspiré, le plus efficace: on a là affaire à du hard mélodique sans faille, aux mélodies irrésistibles. Les 2 autres titres chantés par John Churchill semblent indiquer que le celui-ci incarne le plus la facette glam du groupe: il suffit de poser une oreille sur "Still got a place to go", un mid-tempo catchy aux mélodies insouciantes, ou "She's not you" pour en avoir un aperçu.

Quand au reste de l'album, le moins qu'on puisse dire, c'est que ça ne sort pas de l'ordinaire, ça reste très banal, ça n'a pas la même force de persuasion. A titre d'exemple, le titre interprété par Carl Garcia "I see lies" est tellement insipide qu'il ne laissera pas de souvenir impérissable...

En conclusion, que peut-on dire de ce "Good enough for you" ? Que c'est un disque sympa sur lequel il y a quelques bonnes idées, quelques bons riffs, mais qu'il est inconstant sur la longueur. En outre, on peut trouver dommage que la production ne soit pas à la hauteur car les compos n'en sortent pas suffisamment valorisées. Apparemment, ce quartette américain semblait meilleur sur scène que sur album studio (c'est ce que rapportent les personnes qui ont vu ce groupe en live). On peut considérer Electric Magic Sideshow comme l'équivalent américain de Crash Kelly, mais en moins imparable. "Good enough for you" s'adresse avant tout aux amateurs de hard rock/glam (qui devraient trouver matière à satisfaction) et risque de faire figure de collector à terme, d'autant que le groupe n'existe plus.