Est-ce que le nom de Hurricane Party vous dit quelque chose ? Si non, sachez que ce combo avait sorti en 2004 un EP de 5 titres intitulé "Get this". Si oui, sachez que les 5 membres de ce groupe officient désormais sous le nom de Roadstar. En effet, ils ont été contraints de changer de noms pour d'obscures raisons (il y aurait, parait-il, un rapport avec l'ouragan qui avait devasté la Nouvelle Orleans...). Les 5 musiciens britanniques ont donc choisi une de leurs chansons pour se trouver un nouveau nom.

Si le nom du groupe a changé, la musique, elle, reste sensiblement du même acabit. En effet, ce premier véritable album studio de Roadstar est résolument orienté hard rock n'roll bluesy et le combo britannique puise son inspiration dans les racines profondes du rock n'roll vintage. Ici, il n'est point question de modernisme.

"Ready to go" lance les hostilités de la meilleure des façons. En effet, ce titre est direct, dépote méchamment et se trouve valorisé par des riffs ravageurs. Qui plus est, le chanteur Richie Hevanz, qui fait un peu penser à Danny Bowes, est en grande forme. Le titre "Roadstar", qui figurait déjà sur le EP "Get this", se retrouve également présent sur cette galette, en deuxième position, et fait le trait d'union avec le court passé de Hurricane Party. Il semble même appelé à devenir un des classiques majeurs du groupe. "Get this", qui vient en troisième position, est un titre entêtant, chaleureux qui fait taper du pied.

L'ensemble de cet album est solidement ficelé, inspiré. Il suffit de poser une oreille sur "Out of the blue", un titre très arrangé, très harmonique, plein de feeling et de sensibilité, pour s'en apercevoir. On se rend compte, en cette occasion, que les 5 membres du groupe se sont fortement impregnés de la musique de Queen, des Beatles et d'Extreme, et ont bien assimilé ces influences. Dans un registre hard rock n'roll bluesy plus classique, Roadstar fait plutôt bien ce qu'il a à faire. "Let's get it started" est très porté sur la mélodie, le groove. "Stone" est très teinté 70's, assez proche des Stones et on note la présence de choeurs entrainants, d'un harmonica enjoliveur. "Magic hat" débute comme une ballade mélancolique avec ses mélodies calmes qui progressent crescendo, puis les guitares se durcissent, le ton monte en intensité et on a droit à un refrain très prenant: assurément, il s'agit d'un morceau de haute volée et superbement arrangé. "All I want" est un mid-tempo hard bluesy ultra-accrocheur, tubesque, qui a le potentiel d'un hit en puissance, d'un gros classique. "Liar" est un morceau heavy-rock teinté 70's aux riffs virulents, incisifs et au refrain entêtant. On peut percevoir quelques clins d'oeil funkysants sur le groovy "Stolen my pride", tandis que "Keep it alive", est un titre heavy-rock endiablé, enjoué, remuant qui percute avec, toutefois, un refrain un poil plus tempéré, et conclut en force cet album.

Il est dommage que la ballade "Misplaced paradise" ne soit pas à la hauteur des autres titres de l'album. Celle-ci, gorgée de guitares acoustiques, est plutôt quelconque, voire même largement parfectible.

Avec "Grand hotel", Roadstar a frôlé le sans-faute et confirme tout le bien qu'on pensait de lui à l'époque où il sévissait encore sous le nom de Hurricane Party. Bien sûr, les amateurs de metal moderne risquent de ne pas adhérer à ce genre de disque. En revanche, les fans de AC/DC, Silvertide, Tora Tora, Thunder ou des Black Crowes seront comblés, d'autant que le son vintage et coloré de l'album rend justice aux compos. Il est en tout cas rassurant de constater en 2006 qu'il y a des jeunes groupes qui jouent du hard bluesy sans avoir honte de leurs influences.