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THERAPY? - One Cure Fits All (2006)
Par BAAZBAAZ le 9 Juin 2006          Consultée 4516 fois

C'est quand même incroyable. Cela fait plus de dix ans que Therapy? aligne des disques moyens, voire parfois carrément mauvais, et pourtant, à chaque fois, on y retourne. Difficile de dire pourquoi. Cela tient sans doute à cette trilogie initiale – Nurse, Troublegum, Infernal Love – qui reste gravée au fer rouge dans la mémoire collective de ceux pour qui la première moitié des années 90 demeure une période musicale bénie des dieux. Déjà, en tant que survivant de cette époque lointaine, Therapy? mérite le respect. Et lorsque le groupe sort un nouvel album, il y a toujours cette étrange impression dans l'air : un peu d'espoir (vont-ils enfin sortir un grand disque ?), un peu de nostalgie (going nowheeeere ! going nowheeeere !) et surtout un soupçon de défaitisme, car on se doute bien que le sursaut artistique tant attendu ne se produira jamais. Aucun des disques sortis depuis les horreurs sonores de Semi-Detached ne se ressemblait. Mais à chaque fois, le groupe se contentait de vivre sur ses acquis, de brader son talent en puisant dans ce qu'il avait déjà écrit pour en sortir des bouts de chansons prévisibles, parfois efficaces, souvent décevants. Alors face à ce neuvième album, il faut adopter une ligne de conduite : ou bien on persiste à évaluer la musique de Therapy? en fonction des trois merveilles originelles, et dans ce cas ce One Cure Fits All n'est évidemment pas à la hauteur, ou bien on se contente du plaisir immédiat, on oublie le passé. Et alors ce nouveau disque prend une toute autre dimension.

En effet, c'est un bon cru. Dernièrement, Therapy? nous avait fait le coup du néo-Troublegum (avec High Anxiety en 2003) puis du néo-Nurse (Never Apologize Never Explain, un an plus tard). Alors évidemment, nos petits esprits avides de logique simpliste guettaient un peu la poursuite du cycle avec une redite de Infernal Love et de ses abysses mélodiques. Pourquoi pas, après tout. Du moment que le groupe restait à l'écart de toute forme de retour à l'abominable Semi-Detached et à son bourbier bruitiste. Or, on ne s'est pas tout à fait trompé : One Cure Fits All explore des terres mélodiques qui peuvent rappeler à la fois les morceaux les plus accessibles et les plus commerciaux de Troublegum et d'Infernal Love. Il y a donc effectivement une certaine logique ici. Trois ans après les montagnes de riffs, deux ans après le retour aux expérimentations bancales, Therapy? s'offre une incursion en territoire pop rock. Ou presque : la production est brouillonne, désordonnée, les compositions sont un peu trop grinçantes et mal dégrossies. Ce n'est pas avec ce disque que le groupe renouera avec le succès. Sans compter que les guitares sont toujours aussi hargneuses et métalliques. Et pourtant les mélodies sont bien là. Avec un petit effort sur les arrangements, sur le son, sur la finition des morceaux, on aurait obtenu l'un des albums les plus accessibles du groupe. Au lieu de ça, on n'en a que l'esquisse autant agaçante – ils n'ont pas du passer beaucoup de temps à fignoler tout ça – qu'entraînante et agréable à écouter.

Les premières chansons sont impeccables : « Sprung » et « Deluded Son » constituent une entrée en matière sobre et énergique. Petits riffs basiques, guitares enchevêtrées, refrains planants. Et la voix désabusée et mordante de Cairns. On pense un peu aux fameux tubes ancestraux du groupe, à « Turn » ou à « Going Nowhere », dont tout le disque porte l'empreinte. L'effet de surprise en moins et un son brut de décoffrage. Mais tant pis, les vrais fans ont appris à se résigner et à accepter ce que Therapy? veut bien leur donner, et ces quelques miettes mélodiques prennent l'allure de joyaux étincelants. D'autant que le disque s'autorise une montée en puissance du plus bel effet et une succession de morceaux rangés en ordre de bataille comme au bon vieux temps. A un « Lose It All » épique, déchiré en plein milieu par une attaque rythmique sauvage et incisive, répond un « Unconsoled » plus sombre, plus nuancé, mais au refrain simple et lumineux. Et immédiatement derrière arrive « Our White Noise », d'un classicisme absolu, suspendu entre agressivité et mélancolie. Bien sûr, la force de ces morceaux est sans doute de rappeler ce qu'a été autrefois le groupe. Dans ce disque, comme dans ceux qui précèdent, on entend toujours un peu plus que le strict contenu musical : on entend un écho, celui de chansons plus anciennes, plus novatrices, plus talentueuses. Mais peu importe : écouter One Cure Fits All c'est revoir enfin le groupe sous l'un de ses aspects les plus rayonnants.

Du moins pour peu que l'on se bouche les oreilles à deux ou trois moments bien ciblés. Quand passe « Into The Light », notamment. Ou encore « Rain Hits Concrete ». Non pas que ces morceaux soient désagréables, mais on sent que la machine tourne un peu à vide. Surtout, leur faiblesse met à jour les ficelles de cette musique : les facilités rythmiques – avec ces riffs redondants en arrière plan –, les refrains basés sur la répétition inlassable des mêmes mots (into the light, into the light, into the light, into the…) et les approximations de Cairns qui s'obstine parfois dans les aigus. Mais comme rien de tout ça n'est nouveau, comme il faut bien reconnaître que ces quelques accidents de parcours ne remettent pas en cause le plaisir d'entendre Therapy? exploiter enfin son filon le plus mélodique, à quoi bon s'y attarder ? Voici un groupe qui a épuisé depuis longtemps son potentiel artistique et sa capacité à innover, et qui se contente de gérer maintenant les différents styles qu'il a quasiment inventé il y a longtemps. Tant pis pour la production et pour les finitions. Après tout, c'est l'esprit punk qui prévaut ici. Et tant pis également si l'on doit admettre confusément qu'au lieu de sortir presque un disque par an, le groupe aurait peut-être du prendre le temps de composer, et de sélectionner ses chansons : en comptant celui-ci, il y a dans les trois derniers albums de Therapy? la matière d'une œuvre plus accomplie, plus diversifiée, qui aurait pu constituer un impact sonore plus décisif. Mais les fans sont comme ça… ils refont l'histoire.

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- Andy Cairns (chant, guitare)
- Michael Mckeegan (basse)
- Neil Cooper (batterie)


1. Outro
2. Sprung
3. Deluded Son
4. Into The Light
5. Lose It All
6. Dopamine, Seratonin, Adrenaline
7. Unconsoled
8. Our White Noise
9. Private Nobody
10. Rain Hits Concrete
11. Fear Of God
12. Heart Beat Hits
13. Walk Through Darkness



             



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