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METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

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Lexique metal gothique
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- Membre : Empyrium, Eudaimony

The VISION BLEAK - Carpathia A Dramatic Poem (2005)
Par BAHAMUTT le 17 Mars 2006          Consultée 6630 fois

Amis de Lovecraft, de la bonne ambiance de nos manoirs poussiéreux par une nuit sombre de pleine Lune ou autres amateurs d’épouvantes, mais aussi tous les autres qui se demandent à quoi tout cela rime, soyez les bienvenus pour un plongeon au cours du second album de The Vision Bleak. Rappelons le tout d’abord , le projet The Vision Bleak est né du génie de Schwadorf (ex-leader d’Empyrium) en collaboration avec Allen B.Konstanz , caractérisé par un style qui tendrait vers du metal gothique la musique du duo nous emporte vers un long voyage au cœur du mysticisme. Les présentations sont à présent faites…

S’il y a un axe précis par ou commencer, il serait à mon sens celui du prolongement de la précédente œuvre de The Vision Bleak. En effet, « Carpathia » suit dignement les traces de son aîné (« The Deathship Has a New Captain ») en ce sens qu’il n’est pas dépaysant face à ce dernier, les thèmes abordés dans ce nouvel album, et cités ci-dessus, sont les mêmes . On pourrait les penser récurrents et en effet ils pourraient l’être si notre duo n’avait pas l’art et la manière de se les approprier ! Avant tout atmosphérique, la musique de The Vision Bleak se caractérise par ses sonorités, et surtout l’ambiance qu’elles dégagent. Vient se greffer à celles ci un chant (masculin précisons) grave, orgueilleux (comme le dit MOX dans sa chronique de Deathship) et j’irai même jusqu'à dire parfois même vaniteux ! Une ambiance totalement XIX ème, et les photographies de nos amis allemands sont là pour le prouver, fines moustaches, cannes à large pommeau, haut de formes, calèches et autres accessoires, tout est là devant nous ! Anachronisme me direz vous ? Possible après tout on ne jouait pas de la guitare électrique à cette époque ! Allez, on se sert un verre d’absinthe, on allume une pipe et on dépoussière son piano avant de s’y installer.

Prêts pour une rencontre avec la faucheuse ?
Mais entrons dans le vif du sujet, lorsque l’on commence notre écoute c’est « Drama of The Wicked » qui viendra caresser nos oreilles, une intro musicale à la dimension assez majestueuse et épique, entremêlant chœurs masculins et féminins sur un roulement de tambour, fondu sur le son de cuivres, sans entrer dans le martial, le ton est donné ! Le voyage s’annonce parsemé de mystère et pourquoi pas … d’effroi.
Vient ensuite « Serceries in Darkness » où l’on attaque directement à grand coup de descente sur les fûts et de guitare saturée, saturée oui mais au son tout de même très soft et clean, Vision Bleak ne donne pas dans le bourrin. La main est mise sur une composition hybride, pleine de rebondissements, tout en restant très carré. Techniquement c’est limité, des riffs simplistes mais Ô combien accrocheurs et scotchés au reste de l’instrumentation, et qui bien sur évoluent malgré tout au gré de celle-ci. La batterie quant à elle peut paraître statique par moments mais réciproquement à la guitare le but ici n’est pas de pédaler comme un malade ni encore de faire une démonstration technique de ses talents, en revanche les rythmes sont totalement entraînants, je vous met au défi de ne pas taper du pied !! Ce n’est donc pas une lacune, le tout est à prendre dans son ensemble. (Amis du pléonasme bienvenus !)
Une ambiance tantôt lourde, tantôt oppressante , tantôt tragique, tantôt mélancolique , je ne peux pas développer chacune des émotions transcrites par la musique de Vision Bleak , mais tout tourne toujours autour du même thème. Le piano est aussi omniprésent et y’est pour beaucoup dans le ressenti que l’on peut avoir face aux sentiments que peut évoquer leur musique.
Personnellement je trouve un soupçon d’ironie dans leur musique, une certaine caricature de l’effroi, de l’horreur. Enfin, le mieux pour me comprendre reste d’écouter !

Pour ce qui est des voix et bien, la voix principale suit un timbre assez linéaire, récurrent, sur son air orgueilleux en somme, parfois elle devient bien plus agressive, gutturale. Viendra aussi parfois s’implanter une délicieuse voix féminine, magnifique et toujours présente à temps pour nous sortir de la transe hypnotique dans laquelle nous plonge la voix de Konstanz.
On pourrait penser l’album répétitif car les sonorités n’évoluent pas vraiment, mais il n’en est rien, en effet le poinçon de l’artiste est posé au travers de celles-ci, ensuite et bien l’énorme travail sur la composition fait son effet. Bien sûr, on trouvera de grandes ressemblances entre certains morceaux, mais ça n’a rien de gênant (et croyez-moi les trucs ultra linéaire je déteste ça donc si c’était ici le cas vous le sauriez !).

Toutefois face à son aîné cet aspect de répétition est bien plus présent, on regrettera l’absence d’un titre tel qu’ « Elizabeth Dane » pour créer une cassure nette et précise dans le style mais enfin ce n’est rien de majeur : en effet la cassure se marque, bien que de façon infime peut-être pour certain(e)s, par une meilleure évolution de la voix dans un seul et même morceau et si l’instrumentation totale est présente dans les morceaux (hormis celui d’introduction) nous avons tout de même droit à de belles intro au piano ou à la guitare folk. Et puis c’est tellement bon, pourquoi casser toute cette ambiance que notre duo allemand s’est cassé le dos à faire régner !? Enfin n’est ce pas aussi là une preuve de talent que de ne pas avoir besoin de changer de chanson pour marquer une évolution, même si momentanée, dans son thème initial ?
Pour faire simple on pourrait dire que musicalement l’album suit un thème majeur, qui se déclinerait en plusieurs thèmes mineurs lui gravitant autour, thèmes que l’on suivrait au fil de chaque chanson.

Attardons-nous sur la chanson « Kutulu !» si là on ne nage pas en plein dans le Lovecraft (chapeau bas monseigneur (au passage)) où sommes-nous !!?? Titre ravageur , une intro à la guitare très accrocheuse , s’ensuit l’exposition du cadre , un récit (chanté) , sombre , ciel sans lune , le silence règne etc. etc. (hé ho je suis pas Coppola moi ! ) … un break ravageur sur des roulements , on continue notre exposition … et la qu’entendons nous !! Les incantation impies : « IA! IA! KUTULU FHTAGN! IA! R'LYEH KUTULU FHTAGN! » (Même sans connaître l’œuvre de Lovecraft, nombreux doivent être ceux à qui cela dit quelque chose (oui cradle of filth vous savez sur Damnation and a Day)) et bien là … c’est terriblement ravageur !! Jubilatoire, finalement on vit un périple déjà commencé dans The Deathship Has a New Captain.

J’en viendrai presque à dire que c’est de la mise en scène et dans ce domaine le duo excelle, d’un mélange hybride aux consonances industrielles pour ce qui est de l’instrumentation et bien on arrive tout de même à un résultat qui est clair : ils nous transportent où ils le désirent.
Le talent est une denrée rare, presque perdue mais heureusement des groupes comme The Vision Bleak nous rappelle qu’il existe bel et bien et que certains le possèdent, le talent de la créativité bien évidemment. Dans leur style on pourrait grossièrement les comparer à You Oshima de Kadenzza du point de vue de ce génie créatif, à faire de la musique une chimie, la phase expérimentation est probante, le groupe n’a pas son égal, l’album non plus, il pêche sur certains aspects face à son aîné qui avait déjà placé la barre très haut, mais se rattrape sur d’autres. Les deux albums se valent et se prolongent l’un l’autre, bien que j’ai une préférence pour Deathship et l’ambiance qu’il dégage, Carpathia l’égale néanmoins. Pas de véritable évolution donc au niveau du style mais plus au niveau de l’ambiance, ce n’est pas là un grand tort car on peut très bien écouter les deux albums d’affilée sans se lasser pour autant rassurez vous. Que dire si ce n’est qu’il est vraiment agréable que d’entendre cela … J’ai bon espoir que le duo nous gâte d’un troisième album. Et oui ils sont dans une époque baroque mais eux la maîtrisent et ne se laissent pas maîtriser par celle ci !!

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   BAHAMUTT

 
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- Schwadorf (guitare, basse, claviers)
- Konstanz (voix, batterie, claviers)


1. The Drama Of The Wicked
2. Secrecies In Darkness
3. Carpathia
4. Dreams In The Witch House
5. Sister Najade (the Tarn By The Firs)
6. The Curse Of Arabia
7. Kutulu!
8. The Charm Is Done



             



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