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Lexique doom metal
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- Style : Anthemon

MAR DE GRISES - The Tatterdemalion Express (2004)
Par MOX le 19 Mai 2006          Consultée 5463 fois

Mar de Grises ? Ca serait pas espingouin, cette histoire ? Chilien, plus exactement, et l’on peut y donner une traduction avoisinante comme « Mer de Gris » ou « Mer de Malheur » si, comme beaucoup, le gris ne vous stimule pas franchement les zygomatiques. Leurs débuts ne furent pas bien compliqués, une démo et les voilà signés chez Firebox. Alors habituellement, quand on tombe chez Firebox, c’est rarement pour dépasser les 70bpm. Et c’est ainsi qu’on m’a présenté le groupe, comme un apparent savant mélange entre doom/death et prog. J’avoue que de mon côté, l’aspect prog n’est pas ce qui m’a d’abord convaincu, hein. Ne venez pas me rétorquer que j’adule OPETH pourtant, puisque je n’ai jamais dit que j’y étais perpétuellement opposé.

Si je me suis arrêté trente secondes sur le soi-disant côté progressif de leur premier album, c’est parce que je n’ai pas été floué. En revanche, il faut se pencher bien plus dangereusement pour y choper le soupçon de « doom/death » qu’on m’avait promis. D’ailleurs, j’en finis là avec cette fausse pub, ce ne sont que quelques riffs vraiment épars qui évoquent MY DYING BRIDE. Et c’est tout. Si j’osais provoquer, j’irai jusqu’à dire que l’idée de « doom » est transgressée. Je suis pas loin de le penser cela dit, car bien que « The Tatterdemalion Express » s’offre de sérieux moments lents, l’album s’engouffre dans la versatilité au point de nécessiter l’attention permanente de l’auditeur. Oui, c’est instable et parfois même décousu. Mar de Grises use de techniques sophistiquées pour passer d’un riff à l’autre faisant appel aux ponts complexes, poignée de secondes où les instruments partent en vrille chacun de leur côté avant de se retrouver copains comme cochons pour ré-insuffler à l’album un peu de vie.

C’est pourquoi je trouve le nom du groupe finalement en désaccord avec leur musique. Ce n’est pas noir. Ce n’est pas triste. Ce n’est pas non plus faussement triste gnangnan. Tout juste pourrait-ce être douloureux, et ce dans les quelques moments vraiment « metal » qui s’en sortent. Le coupable de cette douleur : le son, assez particulier, et qui éloigne davantage la musique de son univers metal : tout est éloigné, résonant, presque spatial par occasions. Ceci noie en premier lieu la guitare dans sa saturation, puis brouille le chant guttural finissant par le transformer en souffle, éclaircit outrageusement la basse, accentue le coup de caisse claire et expose au devant un clavier…bien trouvé. Alors là, voici un autre exemple du clavier bien introduit, et pourtant sacrément présent. Sans qu’il ait besoin de prendre des allures de piano (se reporter au voluptueux, léger et magnifique « Self Portrait n°1 » très proche d’un « Silhouette » d’OPETH), ses interventions créent l’ambiance douce et apaisante de la musique.

C’est apaisant, en effet. C’a beau être actif, voire très actif, l’album calme. Ce qui n’empêche d’ailleurs pas de retourner se concentrer sur les variations de rythme plus que fréquentes, symbolisées par des jeux d’instruments originaux, très légèrement techniques, décelables aussi bien dans ces quasi-soli de batterie rapides que dans des lignes de basse détachées de la guitare. L’erreur serait évidemment d’éviter de parler de la guitare, apte à partir en acoustique mi-mélancolique mi-joyeuse et aussi douée dans le riff grave et direct que dans l’alambiqué. A ce propos, lorsque Mar de Grises évite de ralentir, il y a de quoi rapprocher ce patchwork subtil et recherché à celui d’IN THE WOODS… « The Tatterdemalion Express » est riche, truffé de détails comme les doubles guitares, une sur chaque oreille.

Il est progressif, au sens littéral du terme, vraiment bien agencé, souple et inventif. Mais pas forcément doom. Certes, les coups de caisse claire sont réquisitionnés, mais quand ce n’est pas une double pédale qui l’accompagne, c’est un riff plus acharné qui prend le relais. Au final, ça m’importe peu, même, que la pub m’ait semblé fausse. L’important est de préciser que Mar de Grises joue lentement, sort comme par magie des mélodies fantastiques assez planantes, mais pas tristes. Avec un sacré côté prog, toutefois. Celui-ci a pu s’enrichir de l’atmosphère qui suinte du CD (ce serait être aveugle que de le trouver fade) et permettre au mox d’en apprécier l’idée. Non, c’est même mieux que ça : la surprise est très, très bonne.

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- Sergio Alvarez (guitare)
- Alejandro Arce (batterie)
- Rodrigo Gálvez (basse)
- Rodrigo Morris (guitare)
- Marcelo Rodriguez (chant, claviers)


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