Recherche avancée       Liste groupes



      
DOOM PROGRESSIF  |  STUDIO

Commentaires (3)
Lexique doom metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Style : Anthemon

MAR DE GRISES - Draining The Waterheart (2008)
Par POSSOPO le 4 Août 2008          Consultée 6658 fois

"The Tatterdemalion Express", surprise chilienne de 2004. Surprise débarquée après une autre surprise venue du même endroit, le technique COPROFAGO. Les alentours de Santiago seraient-ils devenus un nouveau berceau en gestation du metal extrême ? Nous attendrons encore un peu et quelques nouveaux artistes avant de pouvoir répondre à cette question. Plus important aujourd'hui, MAR DE GRISES revient. Et nouvelle question, cette fois-ci plus directement en prise avec l'album du moment, l'artiste a t-il su transformer l'essai parti de si loin il y a quatre ans ?

Réponse aussi expéditive qu'une charge de Sébastien Chabal : oui !

Tout d'abord, le chanteur et claviériste a changé et la différence se fait incontestablement sentir. Respectueux de la règle édictée par son prédécesseur, Juan Escobar joue autant du grommellement trademarké depuis si longtemps déjà que d'un murmure grave, ample et dorloteur. Probablement moins à l'aise dans les registres durs, ses borborygmes soutiennent la musique plus qu'ils ne la portent. Comprenez que de sa caverne, nulle bête sauvage de plusieurs centaines de kilos ne vous sautera au cou pour vous écraser sous sa masse. L'animal repose en paix et ronfle fort. Trêve de métaphores, il s'agit là d'une affaire de spécialistes et le promeneur distrait ne s'apercevra pas immédiatement ni de cette tessiture nouvelle, ni de cette modification de line-up pourtant essentielle.

Essentielle car, également manipulateur de touches noires et blanches, Juan Escobar tient un rôle de choix chez un orchestre doom à bien des égards, mais également très largement progressif (un aspect progressif qui heurtera quelques sensibilités trop attachées au caractère si souvent monolithe du genre), mélodique et atmosphérique. Faiseur d'ambiances, apporteur de sons qui révèlent une envie de figurer à part dans la galaxie des barbus mortifiés, l'instrument sait focaliser les attentions comme se faire infiniment discret au moment voulu. Et le reste de la troupe, me direz-vous ? Il est bien là, plus fier encore que l'instrument numérique. Chez MAR DE GRISES, tout le monde s'y met pour hypnotiser l'auditeur. Et la basse aussi. Et avec quelle réussite !

Doom mais au tourment mesuré, MAR DE GRISES. Mesuré…absent même sur de longues minutes qui réchauffent et rassérènent. "Draining The Waterheart", poursuivant ainsi une politique entamée sur "The Tatterdemalion Express", fait office de cocon soyeux. Un cocon qui endort de la plus tendre façon tout en baladant celui qui accepte de se laisser charmer dans un labyrinthe de riffs délicats, de montées poignantes, de silences chuchotés et d'accélérations irrésistibles. Il y a du post quelque chose dans cet ouvrage tout en majesté. GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR, géant insurmontable du post rock, apparaît bien de ci de là, comme pour nous envoyer un message sur le fondement très actuel de ces Chiliens à l'étiquette première passée (ce n'est finalement que du doom metal, et même pas du funeral). Un autre post bidule pour mieux cerner l'objet ? IN THE WOODS, référence plus proche encore. J'ajoute ISIS pour intéresser les coreux et je précise enfin qu'il existe une version limitée joliment constituée (à condition d'aimer les packagings chromés) qui attirera certainement les collectionneurs compulsifs. Tout le monde peut maintenant s'asseoir, écouter, aimer et s'endormir apaisé. Oui, vous avez bien lu, s'endormir apaisé après l'écoute d'un ouvrage étiqueté doom death. Pourquoi ne pas revoir ses préjugés et faire immédiatement tomber les quelques clichés qui nous polluent l'esprit ?

A lire aussi en DOOM METAL par POSSOPO :


ESOTERIC
The Maniacal Vale (2008)
Quand le plus extrême arrondit les angles




TROUBLE
Psalm 9 (1984)
Le doom trad' dans toute son exhaustivité


Marquez et partagez






 
   POSSOPO

 
   ENENRA
   MEFISTO

 
   (3 chroniques)



- Alejandro Arce (batterie)
- Rodrigo G. (basse)
- Rodrigo M. (guitare)
- Sergio A. (guitare)
- Juan Escobar (chant)


1. Sleep Just One Dawn
2. Kilómetros De Nada
3. Deep-seeded Hope Avant-garde
4. Fantasía
5. Wooden Woodpecker Conversion
6. One Possessed
7. Summon Me
8. Liturgia; Convite Y Prefiguración/purgatorio/diálo



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod