ABYDOS : Site de Haute-Egypte. Lieu présumé du tombeau d'Osiris qui de part ses nombreuses cérémonies durant lesquelles étaient célébrées la mort et la résurrection d'Osiris, serait selon certaines hypothèses, à l’origine de l’invention du Théâtre.

Andy Kuntz est ce que l’on pourrait appeler un artiste "multi-talents" qui outre le fait d’être le chanteur du groupe de metal Prog VANDEN PLAS se révèle être également un acteur de théâtre œuvrant de façon régulière dans diverses comédies musicales sur la scène allemande.
ABYDOS est donc le premier projet solo d’Andy Kuntz et les activités du bonhomme se révèlent ici, toutes sauf anecdotiques car en effet l’histoire qui nous est conté ici, nous plonge dans un voyage au cœur des sentiments d’un jeune garçon, anéanti par la disparition de son père (voyage pas loin d’être autobiographique car fort proche de la vie d’Andy, traumatisé également par la mort de son père) et qui fut construite en premier lieu, comme une comédie musicale lui donnant ainsi un coté très théâtral.

L’album ABYDOS, sous-titré « Little Boy's Heavy Metal Shadow Opera About The Inhabitants Of His Diary » est donc un « concept album» dont les différents titres de l’album ne sont autres que les différents actes ou chapitres de l’histoire du jeune "Fly". L’interprétation si poignante de Kuntz ne vous laissera pas indemne tant l’émotion et la douleur du personnage principal sont palpables mais la diversité musicale est un réel délice auditif, nous transportant loin des compositions forts convenues de VANDEN PLAS pour laisser place à la créativité de son auteur réellement au sommet de son art et enfin libre de s’exprimer à sa convenance.
Cependant, ne vous méprenez pas sur l’ambiance générale de l’album qui est loin d’être un simple disque de metal Prog dépressif. ABYDOS déploie au contraire, toute une palette de sentiments en entrant dans un monde féerique où l’espoir est omniprésent et où les êtres chers ne sont jamais bien loin tout comme pourrait l’être un monde idéal dans le cœur d’un enfant meurtri.

Moins Heavy mais plus progressif que VANDEN PLAS et se rapprochant plus d’un Opéra Rock à la AYREON, ABYDOS comporte une multitude d’influences (les chœurs sur "A Boy Named Fly" sonnent indéniablement comme du Queen), qui en font un album riche, varié et qui se bonifie au fur et à mesure des écoutes.
Véritable Patchwork musical, Andy Kuntz nous convie au mariage des genres où le heavy metal côtoie la pop et où le classique (avec l’apport d’un orchestre symphonique) s’encanaille avec l’electro à base de vocodeur et autres sons futuristes.
Définir cette œuvre en détails serait vain voire impossible mais sachez qu’il n’est nul besoin d’être fan de VANDEN PLAS et même de metal prog pour apprécier à sa juste valeur ce ABYDOS. La puissance de sa production et la qualité de ses arrangements y sont impressionnants et que se soit de part les très directs et rentre-dedans « Silence » et « Hyperion Sunset » ou bien la très easy listening « Radio Earth » et surtout les trois pièces imposantes qui constituent le final "Abydos", "Wild Flowersky" et surtout "A Boy Named Fly", la musique d’Andy Kuntz se révèle magique et enivrante et seule la fin du disque parviendra à vous libérer de son emprise, à moins bien sur de vouloir plonger une fois encore dans le féerie du monde irréel de "Fly" en appuyant simplement sur la touche "repeat" mais au risque d’y rester emprisonné à tout jamais…