C’est dans un coin de cuisine d’une vieille maison bourgeoise où j’étais à la recherche de trésors perdus que cette cassette (aahhhh les cassettes !!!) d’Helix m’arriva dans les mains tel l’anneau unique dans la main de ce cher Bilbo Baggins. Comme lui, je mis ma trouvaille dans ma poche et pris la fuite pour examiner le fruit de mon larcin. Malheureusement, une cassette de Hard Rock n’eut pas grand intérêt pour un bambin de 9 ans et mon précccciieux atterrit donc dans la bagnole avec les autres cassettes oubliées de tous, attendant un destin plus heureux.

C’est 3 années plus tard et les cheveux beaucoup plus longs qu’une étrange créature (mon cher frangin) découvrit à son tour la « cassette unique » au fin fond du vide poche arrière de la voiture et entreprit une écoute plus poussée. Je me souviendrai toujours des premières notes de « The kids are all shakin'», et de son riff typiquement hard rock avec guitares affutées, batterie lourde bien au fond du temps et ces gros refrains catchy qui font taper du pied à la première écoute. N’ayant écouté qu’AC/DC comme groupe « hard rock » jusqu’ici, « Long way to heaven » fut un électrochoc et, rétrospectivement, fut l’album qui changea ma vie ! Je venais de me découvrir un véritable amour pour le hard rock et pour la batterie, deux des choses qui occupent encore maintenant la majorité de mon temps libre !

Arrêtons donc le quart d’heure nostalgie et parlons maintenant musique. Helix est un groupe Canadien à la carrière impressionnante. Le groupe fut en effet un des fers de lance du mouvement Hard FM qui inonda les ondes U.S au milieu des années 80 et eut un succès colossal aux côtés de Bon Jovi, Europe, Motley crüe, Van Halen et consorts. On compte plus de 15 albums dans la discographie du groupe et, même si tous n’ont pas été des succès planétaires, Helix tient bien sa place au panthéon des success stories et de son frontman et chanteur Brian Vollmner.

« Long way to heaven » vit le jour en 1985 et fut très attendu après le succès de l’album précédent "Walking the Razor's edge" et le succès planétaire du single "Rock you". Helix ne prit donc pas de risques inutiles et fit sa cuisine en utilisant la même recette. Une lichette de riffs acérés qui varient du mid-tempo (« The kids are all shakin'», « Christine », « Ride the rocket », « School of hard knocks ») à l’effréné (« Dont touch the merchandise », « House on fire », « Bangin’ of a the brick »), une pincée de refrains imparables aux chœurs grandioses (« Without you », « Deep cut the knife »), mélangez le tout…et vous obtenez un superbe album de hard taillé pour les ondes dans la lignée directe d’un « Slippery when wet » ou encore « The Final countdown » de qui vous savez. Pour moi, « Long way to heaven » surpasse même les maîtres à certains moments (écoutez donc ce magnifique « Deep cuts the knife » bourré de feeling !). Les deux singles de l'album ("Deep cuts the Knife" et " The kids are rockin' in the U.S.A") devinrent vite disques de platine et le groupe suivit avec une tournée en compagnie d'Accept dans les stades.

Helix n’a pourtant pas eu le même succès que ses comparses sur le vieux continent et à l’écoute de ce LWTH, on se demande pourquoi !! La faute à un marché saturé à cette époque peut-être..en tous cas, cet album est un grand moment de bonheur pour tous les amateurs du genre..Je me dois de lui donner la note maximale par respect pour la carrière du groupe (pres de 30 ans quand même!) et à cause de sa valeur sentimentale (ahhh les nombreuses heures passées à taper le bœuf avec le frangin sur « House on fire » !) mais LWTH serait plutôt un 4/5.

Titre préféré : Deep cuts the knife