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1976 Triumph
1977 Rock & Roll Machine
1979 Just A Game
1981 Allied Forces
 

- Style : Harem Scarem, Tanith
- Style + Membre : Lee Aaron

TRIUMPH - Triumph (1976)
Par DARK BEAGLE le 21 Novembre 2018          Consultée 2397 fois

TRIUMPH, c’est un groupe canadien qui a tout de suite mis les choses au clair : en prenant un pareil patronyme, il fallait pouvoir assurer derrière, sous peine de passer pour des losers de première. Bien sûr, cela peut se référer à la marque de moto (et le groupe a joué avec ça à quelques reprises), mais il y a une espèce de volonté au sein du groupe qui force le respect. Formé autour de Gil Moore (batterie et chant), Mike Levine (basse, claviers) et d’un guitariste incendiaire, Rik Emmett (qui assure également une bonne partie du chant) en 1975, la formation est un peu oubliée aujourd’hui et pourtant, à la fin des années 70 et au début des années 80, TRIUMPH avait tout de la machine de guerre imparable.

Il existe deux pochettes pour cet album, comme il existe deux titres, "In The Beginning" ayant vu le jour en 1995, lors de la première réédition remastérisée de cet opus qui, à la base, était éponyme. Les rochers ont depuis remplacé les musiciens torse-poil. Il faut dire que la jaquette originale ressemble fortement à celle du premier STYX et je veux bien que les années 70 soient une décennie d’ouverture et d’indépendance sexuelle, mais bon, ils avaient quoi tous à se désaper pour poser sur leurs pochettes ? Ce n’est pas MANOWAR, mais ça dégage le même côté gay friendly au final. Mais bon, autre temps, autres mœurs, comme on dit ! (1)

De toute façon, nous le répétons tous assez souvent – et même s’il y a des exceptions à cette règle, un album ne se juge pas à son imagerie. Il n’y a rien de plus trompeur qu’une illustration pour définir la musique. Le nombre de belles pochettes renfermant des mauvais disques sont nombreux, l’inverse est vrai également. Sur ce premier album, TRIUMPH fait déjà preuve d’une grande maîtrise et se veut très percutant, quand la scène canadienne est à cette époque bien plus portée sur le Prog, comme en atteste RUSH. Mais il y a déjà un précédent avec MOXY. TRIUMPH fait la lien entre les deux et va en même temps plus loin.

Pourtant, ça commence doucement. "24 Hours A Day" démarre lentement, avant de libérer un riff Rock’N’Roll qui tache bien comme il faut. Rik Emmett a la capacité de mettre le feu dès qu’il touche à sa guitare, qu’elle soit acoustique ou électrique. C’est le genre de mec qui vous enflamme une assistance, un musicien rare, donc précieux. Et du banal, on arrive à quelque chose de supérieur, qui donne envie de taper du pied. Le Hard Rock pratiqué par TRIUMPH se rapproche de la formule no limit du premier MONTROSE : directe, sans complexe, sévèrement burnée aux entournures pour l’époque.

Quand on s’arrête sur "Street Fighter", on sait que l’on tient là un des moments forts de l’album. Découpé en deux parties, nous naviguons entre des riffs qui déchirent le silence et des parties plus calmes qui nous endorment pour que nous soyons mieux éclatés par la suite. Et que dire du final de la reprise qui évoque déjà ce que sera la New Wave Of British Heavy Metal dans les intentions. Emmett et Moore se partagent le chant, ce qui fait que nous oscillons entre un Gene Simmons (KISS) juvénile et un Geddy Lee (RUSH) de l’époque où il s’arrachait les cordes vocales.

La face B démarre sur les chapeaux de roue avec "What’s Another Day Of Rock’N'Roll" dont le titre est un très bon résumé. Pourtant, l’introduction de batterie, avec le jeu au charleston de Moore, évoque plus le Disco qu’autre chose. Et pourtant, difficile de passer à côté de ce titre, surtout quand la guitare surgit des deux enceintes avec force, sur un riff bien gras qui donne envie de taper du pied comme jamais. Du Hard Rock puissant et fédérateur, comme nous l’aimons. Mais TRIUMPH, ce n’est pas que du rentre-dedans, même si la formule semble facilement définissable.

Prenons "Blinding Light Show/Moonchild" justement, qui termine l’album de façon magistrale. Une belle pièce de résistance qui s’étend sur huit minutes et qui s’avère particulièrement brillante, mettant en lumière la qualité des musiciens, avec ces interventions de claviers qui n’ont rien de putassiers. Non, "Blinding Light Show", c’est le parfait équilibre entre l’acoustique et l’électrique, au travers un solo éblouissant à la guitare sèche (pour ne pas répéter acoustique, ce que je fais là de façon bien volontaire), avec ce solo où l’électricité s’invite pour un final endiablé.

TRIUMPH navigue entre les plaines du Hard Rock, tout ce qu’il y a de plus classique, mais il développe également une forme primaire de Heavy Metal qui vient doper l’ensemble. TRIUMPH, c’est un chaînon important entre les deux genres, il les focalise en une même musique avec beaucoup de justesse, chose qui sera exacte sur plus d’une quinzaine d’années. Ce premier opus éponyme déborde d’énergie et si nous, en tant qu’auditeurs, ne savons pas totalement où les Canadiens veulent nous mener, nous prenons tout de même un pied assez monstrueux face à cette accumulation de riffs percutants.

Ce premier album est une excellente carte de visite pour un groupe qui ne semble pas en imposer plus que ça. Et pourtant, il y a quelque chose qui se dégage de la formation canadienne, une force tranquille qui remplit rapidement l’espace sonore à disposition. Ce premier album représente une fort jolie carte de visite pour TRIUMPH, qui livre là une prestation plus qu’honorable. Si vous aimez les riffs tranchants comme un rasoir et les rythmiques lourdes, ce disque est fait pour vous. Si le middle des années 70 n’a rien de bandant pour vous, jetez quand même une oreille sur ce disque, votre avis pourrait changer.

Note réelle : 3,5/5, poussé à 4 parce que quand même !

(1) Sérieux, ne pensez surtout pas que je suis homophobe, je préfère préciser qu’il s’agit d’humour avant que cela ne parte en sucette (2)
(2) Ouais bon, j’aurai pu utiliser un autre terme, mais on ne va pas épiloguer 107 ans dessus, hein ?

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- Rik Emmett (guitare, chant)
- Mike Levine (basse, claviers)
- Gil Moore (batterie, chant)


1. 24 Hours A Day
2. Be My Lover
3. Don't Take My Life
4. Street Fighter
5. Street Fighter Reprise
6. What's Another Day Of Rock'n Roll
7. Easy Life
8. Let Me Get Next To You
9. Blinding Light Show/moonchild



             



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