"Revolution" et "Different" sont deux démos du groupe roumain DIRTY SHIRT enregistrées fin 2004.
La musique de DIRTY SHIRT ici est très largement axée sur l’Indus, et n’est pas sans rappeler des piliers du genre comme NINE INCH NAILS.
Soyez prévenus, il faut vraiment être fan du genre pour apprécier certains titres, tout particulièrement "Bitch" et son intro très (trop ?) Techno, "Tell Me Why", le funky "Skizo" ou encore "Gone". "Tell Me Why", malgré une trop grande place prise par le synthé, est un titre plutôt efficace, en particulier grâce à des riffs bien placés et une voix assez puissante.

Les titres qui sortent vraiment du lot sont certainement "Rise", Metal Prog et Atmosphérique qui réussit à éveiller très rapidement l’intérêt de l’auditeur, laissant un peu plus d’expression aux guitares et à la section rythmique. Le synthé reste prépondérant mais cela s’intègre plutôt bien au côté atmosphérique du morceau, ce qui n’est malheureusement pas le cas dans tous les titres ; "Revolution" est très prenante de par la hargne dégagée par la voix aux effets réussis, même s'il y a là aussi peut-être un peu trop de synthétiseur…
À noter la présence d’une voix féminine dans "Break Up". "Break Up" pourrait être plus expressive si les deux grattes étaient moins étouffées, vraiment dommage.

La chanson servant de promo à l’album est "UB" (en sms roumain ça se lit « iubi », et signifie « chérie »). Celle-ci est introduite par un poème revu et corrigé du poète roumain Mihai Eminescu, « Noapte Buna ». "UB" est en réalité une reprise plus qu’efficace à l’ambiance assez macabre et cauchemardesque d’une chanson de Maria TANASE (sorte d’Edith PIAF roumaine). Sur ce coup c’est vraiment bien joué ! reste à se demander si c’est réellement une bonne chose que le meilleur morceau soit une reprise d’une chanson assez connue là-bas, aussi transformée soit-elle.

Il n’est pas facile de juger cette démo de manière un tant soit peu objective. D’un côté, on aimerait que le groupe bénéficie d’une meilleure production et mette ainsi les deux guitares plus en avant, mais, en même temps, il faut reconnaître que le synthé de Mihai Tivadar est pour beaucoup dans l’intérêt que l’on peut porter au disque. Les autres instruments mériteraient néanmoins de bénéficier d’un peu plus de son.

Nous ne pouvons en tout cas que souhaiter bonne chance à ce groupe qui a de bonnes choses à proposer et dont les titres passent vraiment bien en concert !