Attention, objet intéressant... pour le fan ! Car les simples amateurs occasionnels de DISSECTION risquent de faire un peu la tête ! Eh oui, « The Past Is Alive » n’est ni le nouvel album du monstrueux groupe suédois, ni même un Live complet comme pourrait le laisser penser cette hideuse pochette ! Non, ce disque n’est autre qu’un joyeux foutoir hétéroclite, du style colis plein de vieux jouets réservés pour le cousin de l’autre bout de la France, et pour le compte duquel on n’a pas envie de faire rendre ses billets douillets à notre porte-monnaie... Pigé ?

Des démos, des morceaux appelés à figurer sur « The Somberlain », et ici présentés dans des versions primitives mais posant les bases quasi-définitives des versions finales... Avec son petit côté « cadeau pour les mordus », « The Past Is Alive » possède ainsi le charme de ces gros colis surprises postés à notre intention par quelque quidam familial aux motivations obscures : On y trouve des morceaux issus des deux démos du groupe auxquels s'ajoute un titre issu d'une répétition, l'auditeur devant ainsi s'adapter à une qualité sonore vacillante, allant du moyen/bon (en gros, la première moitié du disque) au franchement "roots" (l’autre moitié, qui fleure bon l’enregistrement au magnéto effectué dans la cave à papa/maman). Et comme les morceaux sont dans leur majorité connus des possesseurs de « The Somberlain » (les inédits comme "The Call Of The Mist", "Severed Into Shreds" ou "Son Of The Mourning" ne cassant pas trois pattes à un orc puant), on ne retiendra finalement que trois choses de ce disque : Premièrement, les deux reprises de SATANIZED brouillonnes et teintées Death qui referment le disque ; deuxièmement, DISSECTION arborait dans sa jeunesse une parure légèrement plus Thrash/Death ("The Call Of The Mist", "Severed Into Shreds") que Black ; troisièmement, même desservies par une production peinant à les mettre en valeur, plusieurs compositions ici présentes dévoilent déjà tout le potentiel et le talent d’un DISSECTION qui se ferait vite remarquer avec le très bon « The Somberlain »... précédant l’apothéose « Storm Of The Light’s Bane ».

Entre album-photo souvenir et petit cours d’archéologie musicale, « The Past Is Alive » n’a malheureusement que peu d’autres arguments à faire valoir, excepté celui de la curiosité. Et c’est en connaissance de cause que l’on choisira ou pas de se procurer ce disque anecdotique remontant le temps depuis les plus récentes démos jusqu'aux enregistrements les plus poussiéreux. Et moi j'aime pas la poussière, grunt...