Vous connaissez ces bouquins qui, rebutant par leur épaisseur Mc Donaldienne, sont parfois publiés en petits volumes ? Le lecteur suit l’histoire au fur et à mesure des parutions, savourant petit à petit les avancées de l’histoire en se régalant d’impatience : Le récit progresse, l’excitation croît en parallèle, et on se demande à chaque fois à quel rebondissement s’attendre ! DISSECTION, c’est un peu ça : Une mise en bouche accrocheuse avec « The Somberlain », une confirmation jouissive avec « Storm Of The Light’s Bane »... et puis rien, le vide : La chaîne était brisée par la non advenue d’un troisième petit livre, le déroulement de cette histoire appelée à rester dans les annales de l’extrême étant entravé par l’incarcération impromptue de Jon Nödtveidt, l’auteur du récit, qui dérapa sévèrement en se compromettant dans une histoire de meurtre. Il ne restait donc plus aux fans qu’à faire leur deuil... tout en laissant une petite place vide dans leur bibliothèque, au cas où !

Et l’espoir de renaître en 2003 ! Du fond de sa cellule, Nodveidt mûrit son retour, élaborant de nouveaux chapîtres pour remettre son histoire en chantier, troussant un troisième opus à la dâte de parution encore incertaine à ce jour. Or, comment raviver l’intérêt de ceux qui, décus, attristés ou choqués par les événements impliquant l’auteur de DISSECTION, s’étaient éloignés des sphères sombres du terrible Black/Death mis au point par le suédois ? En réussissant un petit coup médiatique ! Par exemple, avec la parution d’un documentaire auditif capturé en public lors du festival Wacken en 1997. Quarante minutes d'une performance en tout point remarquable, avec un DISSECTION au faît de ses capacités et de sa maîtrise technique.

Seulement voilà, sept petits chapitres (dont l'introduction et quatre extraits du deuxième volume de l’œuvre), des absences d’autant plus condamnables qu’elles furent de la fête ce jour-là ("Night’s Blood"), un manque total de surprise, une foule peu présente et un cadre peu propice à l’instauration de cette magie qui fait les grands live ont tendance à jeter un voile un peu fade sur une publication dont tous les chapîtres sont connues sur le bout des doigts par des fans condamnés, depuis des années, à user exclusivement les pages de « The Somberlain » et « Storm Of the Light’s Bane ». En outre, un son de caisse claire explosif pas toujours très agréable à mon sens (particulièrement sur les moments les plus calmes comme "Where Dead Angels Lie"), l’ajout de solos un peu clichés pour scander les outro de quelques chapitres ici présents et les fading qui nous privent des pauses entre les morceaux, et durant lequels on aurait pu prendre la température de l'auditoire, cassent quelque peu l’ambiance noire distillée par les deux premiers opus de cette saga tronquée qui est celle de DISSECTION.

Aussi, quand bien même ce chapître public a le mérite de rameuter de nouveau les projecteurs (non, pas sur le prévenu !) sur DISSECTION, seuls les fanatiques de l’œuvre ou les curieux se jetteront sur cet intermède à la production claire et puissante... en attendant un troisième volume que j’espère aussi définitif et exceptionnel que les deux premiers ! Car DISSECTION, c'est du très, très, très bon!