Adrian Barilari ? Mais c’est qui ? Eh bien, sachez que ce musicien argentin est le chanteur de RATA BLANCA, formation hautement reconnue sur ses terres, et relativement inconnue ici… mais c’est de BARILARI, le projet de ce même Adrian, dont il est question ici, et pas de rat blanc. Alors basta avec la présentation et posons nous la question : quoi de bien alléchant au programme ?

Pour faire simple, BARILARI se propose, avec ce disque éponyme, de vous emmener dans les sphères d’un Heavy Metal mélodique qui me fait souvent penser à la scène Speed mélodique, sans en adopter les tempos enlevés (excepté « Beginning And End », typiquement Speed Metal). Serez vous alors surpris d’apprendre que pour mener à bien son projet, cet argentin n’a pas fait les choses à moitié, recrutant quelques fines lames du Speed finlandais, à savoir Emppu Vuorinen, Jukka Nevalainen (respectivement guitariste et batteur de NIGHTWISH), Sami Vänskä (ex-NIGHTWISH à la basse) et Jens Johansson (claviériste de STRATOVARIUS). Pas des demi-sels ! Et comme en plus la production fut assurée aux célèbres Finnvox par le non moins reputé Mikko Karmila...

Plutôt diversifié, ce BARILARI a bien des qualités à mettre à son compte : musique généreuse et embellie de claviers discrets durant les couplets et refrains, en support de guitares puissantes, claviers typiquement Speed mélodique durant les solos, tandis qu’Emppu et d'autres guitaristes agrémentent le tout de quelques références malmsteeniennes franches. Dans leur ensemble, les morceaux sonnent assez comme une rencontre entre STRATOVARIUS, SONATA ARCTICA et EDGUY (très net sur les deux meilleurs morceaux du disque à mon goût, à savoir « Raindrops Of Fire » et l’épique et excellent « The Shadows Will Remain Behind ») : Lignes de chants et claviers qui rappellent ici et là la bande à Timo Tolkki et celle de Tony Kakko (notamment sur le Speed « Beginning And End »), influences néo-classiques (un « La Leyenda Del Hade Y El Mago » bien foutu mais assassiné par le chant très limite d’Adrian), tempérées par de nombreux instants plus foncièrement Heavy (« Recuerdo En La Piel », « Owner Of A Dream »…) parfois inspirés des sympathiques allemands du Gars Ed, et même d’incursions mitigées en terrain quasi Heavy Rock (le correct mais trop répétitif « Bring Your Love », l’horrible ballade sirupeuse « See you Smile »).

Pour conclure, signalons qu’outre cette diversité, BARILARI se signale par quelques touches plus originales (sonorités quasi Prog et hard 70’s à la RAINBOW sur « Your Final Conquest »... d'ailleurs le disque se referme sur une reprise du mythique "Stargazer"), et surtout par un chant mélodique alternant anglais et espagnol, ce qui confère à ce disque une saveur chaud-froid assez plaisante, avec cette pointe noble à la TIERRA SANTA insufflée par la prononciation hispanique (« Master Of The Dark » notamment). Pour autant, ce disque de BARILARI n’en reste pas moins inégal dans son inspiration, un peu trop marquée de la patte des musiciens ici présents (particulièrement Johansson). Les fans des groupes précités apprécieront sans problème ce disque éminemment sympathique et bien troussé, les autres iront voir ailleurs.