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METAL ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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1996 Somnium Obmutum
1999 3 A Sombre Dance
 

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ESTATIC FEAR - A Sombre Dance (1999)
Par VOLTHORD le 8 Novembre 2011          Consultée 9240 fois

Lorsqu’on ouvre le boîtier de "A Sombre Dance", que l’on ôte le disque, on voit l’image floue de Matthias Kogler, songeur, assis sur le sol plein de feuilles mortes avec son luth. Tout flou, tout seul, abandonné par ses camarades après un "Somnium Obmutum" décousu mais magistral. Et si sur "A Sombre Dance" s’invitent d’autres musiciens tous aussi talentueux les uns que les autres, le fait demeure : on a là l’œuvre d’un seul architecte, un seul poète magnanime, qui nous a offert le plus grand album de Metal atmosphérique et mélancolique de la courte histoire du genre.

Le mot ‘chef d’œuvre’ a été tellement usé et sur-utilisé à des vocations publicitaires, ou dans cet enthousiasme journalistique trop emphatique pour être vrai qu’il faudra que vous me croyiez sur parole : je compte mes chefs d’œuvre personnels sur les doigts d’une main, et "A Sombre Dance" est là, quelque part sur mon majeur. Non seulement l’Autrichien aura servi une perle rare de mélancolie à l’état pur, mais mieux, il a défini l'automne en musique, sous toutes ses couleurs, toutes ses coutures, ses blessures, ses ombres et ses lumières. L'automne dans son romantisme exacerbé et dérisoire. L'automne dans sa simplicité et ses antagonismes. L'automne des teintes vives et des pluies grisâtres… On ne resterait de marbre que si ce marbre pouvait demeurer à jamais entre les feuilles d'automne que l’œuvre entraîne, remue, fait vivre et revivre.

"A Sombre Dance" reste l'histoire d'un grand, d'un beau, d'un simple jour de pluie. Quelque chose qui malgré la déferlante de notes, la complexité de ses arrangements, la fragilité et la beauté de ses mélodies, reste intimement élémentaire.
Des expiations déchaînées de "Somnium Obmutum", nous ne gardons qu'un chuchotement écorché, singeant le chant black sans sur-dramatiser le décor ; un chant black au souffle timide que j’ai souvent rapproché de celui de Protector de SUMMONING (ça saute aux oreilles sur un titre comme "Chapter V")
… Et la voix de Jürgen Lalik, profonde, délicate, angélique, qui vient équilibrer les hurlements avec une de ces justesses qui vous prend aux tripes… Comment oublier cette voix après le dernier refrain de "Chapter IV" qui tire les larmes à l’œil ?

Ancré dans un Doom jamais lourd mais toujours éploré, Kogler crée pourtant une dynamique intense et fertile. Les riffs jamais agressifs portés subtilement par des claviers symphoniques un peu étouffés, ou ce violon empathique... Des mélodies fragiles mais coriaces, qui accrochent le cœur.

Et boudiou, ces lignes de chant...

Tout comme sur le précédent album, ESTATIC FEAR apparaît autant comme Metal que comme ambient, classique ou folk. Le piano qui tombe comme des gouttes de pluie, la flûte traversière qui virevolte, les violons et les violoncelles mettant un peu de peine dans une fresque de souvenirs un peu tristes, un peu acceptables. "A Sombre Dance" se lit comme un livre, une sorte de long morceau divisé en onze parties autonomes, un travail d’homogénéisation remarquable après un "Somnium Obmutum" fait de deux parties elles-mêmes divisées en une multitude de parties pas toujours bien agencées entre elles, un peu comme des poèmes aux strophes éclatées, improvisées. On y trouvera alors ce cocon intimiste, rappelant d’autre œuvres aussi ingénieuses et débordantes d’imagination, comme le "The Book Of Secrets" de Loreena MCKENNITT évoqué dès le "Chapter I" (le titre "Skellig", plus exactement).
ESTATIC FEAR touche au funèbre pour magnifier la vie. Il nous tire les larmes pour figurer le bonheur. Il touche au grandiose pour effleurer le plus simple, le plus humain de tous les sentiments. Difficile de s’arrêter quelque part, tant cet album paraît riche, touchant, parfait. Mais soyons honnêtes : il reste une expérience à vivre, et à revivre indéfiniment.

Ceux qui diront de cet album qu’il est « fleur bleue », ceux qui n’en seront pas plus touchés que ça, ceux qui trouveront ça ennuyeux... Tout ceux-là ne font sans doute pas partie du même univers.

Un Chef-d’oeuvre qui a marqué ma vie et continuera à l’enchanter.

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   (4 chroniques)



- Matthias Kogler (guitare, claviers)
- Franz Hageneder (flûte)
- Markus Pointner (batterie)
- Thomas Hirtenkauf (chant)
- Bernhard Vath (violoncelle)
- Jürgen "jay" Lalik (chant)


1. Intro
2. Chapter I
3. Chapter Ii
4. Chapteriii
5. Chapter Iv
6. Chapter V
7. Chapter Vi
8. Chapter Vii
9. Chapter Viii
10. Chapter Ix



             



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