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METAL GOTHIQUE  |  STUDIO

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- Style : The Black League, Alfahanne
- Membre : Jonathan HultÉn
 

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TRIBULATION - Sub Rosa In Æternum (2024)
Par DARK BEAGLE le 22 Mai 2025          Consultée 576 fois

Parfois, je n’aime pas être surpris. Surtout quand cette fameuse surprise est mauvaise. Et dans le cas de TRIBULATION, c’est un peu la foire à la grimace ces dernières années. Il y a d’abord eu le départ de Jonathan Hultén, et avec lui, une vibration artistique forte, aussi bien dans la ligne graphique que dans l’écriture, finement ciselée, qui avait permis au groupe de gravir petit à petit les échelons de la renommée. Puis il y a ce changement de direction musicale que l’on retrouve sur cet album qui n’est pas sans me faire grincer des dents. On y reviendra plus tard, mais je dois aussi vous dire que je trouve l’artwork décevant. Ou plutôt, fade, après ces années à avoir proposé des illustrations étranges et captivantes.

On ne va pas tout mettre sur le dos du remplaçant d’Hultén, un certain Joseph Tholl qui n’est pas un inconnu puisqu’il a longtemps joué au sein d’ENFORCER et qu’il a déjà fait partie de l’aventure à l’époque où TRIBULATION s’appelait encore HAZARD et qu’il pratiquait alors une musique qui s’apparentait bien plus au Thrash. On ne peut non plus accuser Hultén d’avoir perverti l’âme du groupe et développant petit à petit et avec élégance l’aspect Gothique du combo, où la voix restait finalement le seul point d’ancrage avec le Death des débuts. Mais avec ce "Sub Rosa In Æternum", TRIBULATION fait quasiment un saut en arrière de quinze ans, mais pas dans sa logique d’évolution à lui.

Ce disque ressemble beaucoup à ce que les groupes Goth finlandais des premières années des 2000 pratiquaient. Un CHARON-like un peu plus Heavy, avec quelques voix Death qui restent. Quelques, oui, parce qu’elles deviennent une denrée rare, Johannes Andersson optant ici pour des voix claires qui glissent vers les clichés du genre, exagérément graves à la façon d’un Peter Steele mais sans en avoir le coffre pour autant. La musique elle-même se veut moins âpre, continuant sur la logique développée ces dernières années, mais franchissant quelques étapes d’un coup. Cependant, il va marquer le pas. Car étant auparavant relativement proche des musiques Gothiques contemporaines, TRIBULATION sonne à présent de façon bien rétro.

Pourtant, cela commence plutôt bien. Après un titre introductif assez court faisant déjà la part belle aux voix claires, le groupe enchaîne sur un "Tainted Skies" qui est totalement dans l’esprit TRIBULATION : riff mélodique, rythmique solidement plombée, chant growlé un peu dégueulasse qui va bien. Mais très vite on va se rendre compte que la formation devient plus lisse, avec un chant tellement typé qu’il en devient ridicule. Alors certes, j’étais assez friand de cette scène nordique du début des années 2000, mais là ça ne fonctionne pas parce que TRIBULATION n’est tout simplement pas crédible dans ce trip aile de corbeau un peu trop maniéré.

Je prends au hasard (non absolument pas, c’est totalement ciblé) "Hungry Water", synonyme de lendemains qui déchantent. Les mélodies sont bancales, presque New Wave dans l’idée, le chant d’Andersson devient petit à petit calamiteux, présentant très vite ses limites dans le genre et cela va durer presque six minutes, un brin nonchalantes, où TRIBULATION va dresser l’état des lieux de tout ce qui ne va pas, ou plus, en son sein. C’est comme s’ils avaient voulu rassurer les fans en disant « Jonathan est parti, mais voyez, nous conservons notre fibre Gothique ! » sauf qu’ici le trait est tellement forcé qu’il en devient dérangeant. Parce que musicalement, nous ne reconnaissons plus entièrement TRIBULATION, parce que l’empreinte vocale se trouble. Si je reprochais à "Where The Gloom Becomes Sound", l’album précédent, d’être trop conventionnel et figé dans son style, je pourrais reprocher à "Sub Rosa In Æternum" de ressembler à un naufrage collectif. Ou, au mieux, à une première voie d’eau qu’il convient de rapidement écoper.

Cela dépendra bien entendu du ressenti de chacun par rapport à TRIBULATION. Difficile d’accuser le groupe de stagnation. Il fait bouger son style, prend des risques, se risque au chant clair sur la longueur – il est après tout largement majoritaire sur les quarante minutes que dure ce disque. Il se construit un nouvel univers, parfois avec quelques maladresses, parfois avec des idées qui se disent clairement merde entre elles. L’aridité de certains riffs est vite rafraîchie par l’approche mélodique, en définitive très Heavy Metal dans l’esprit. Si nous voulions trouver une transition musicale correspondante, il faudrait se pencher sur la passation de pouvoir qu’il y eut entre "Amok" et "Down" chez SENTENCED. Sauf qu’Andersson n’est pas Ville Laihiala derrière le micro et que son chant clair n’apporte ni personnalité ni force à TRIBULATION.

Qu’on le veuille ou non, le départ de Jonathan Hultén s’avère être préjudiciable pour TRIBULATION. Outre des pochettes de qualité, il apportait également un certain équilibre au niveau des compositions tout en étant capable de s’extraire du carcan pour toucher d’autres ambiances. On ne va pas non plus dire que "Sub Rosa In Æternum" est un craquage du slip complet et qu’il s’agit d’un album totalement raté. Ce serait exagérer le trait, en définitive, mais le contenu n’est pas forcément rassurant pour le futur du groupe. Jamais TRIBULATION avait semblé aussi vain dans l’exercice et surtout aussi désuet, ce type de Metal Gothique étant tout de même bien faisandé aujourd’hui. Il n’empêche, je dois confesser, si ça ne s’est vu, être bien déçu par ce disque que j’attendais avec crainte. Et là où cela fait mal, c’est que le nouvel album de Hultén paru en janvier 2025 semble donner raison à son départ cinq ans plus tôt…

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   DARK BEAGLE

 
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- Adam Zaars (guitare, chant)
- Johannes Andersson (chant, basse)
- Joseph Tholl (guitare, chant)
- Oscar Leander (batterie, chant)


1. The Unrelenting Choir
2. Tainted Skies
3. Saturn Coming Down
4. Hungry Waters
5. Drink The Love Of God
6. Murder In Red
7. Time & The Vivid Ore
8. Reaping Song
9. Poison Pages



             



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