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2011 Breathe In Life
2014 Phantom

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2023 Godspeed
 

- Style : Chelsea Grin, Fit For An Autopsy, Ingested, The Dali Thundering Concept
- Membre : Ten56.

BETRAYING THE MARTYRS - Phantom (2014)
Par KOL le 26 Mars 2025          Consultée 190 fois

Chose promise, chose due, me voici de retour avec le second LP des regrettés Frenchies de BETRAYING THE MARTYRS, qui ont fini par mettre la clé sous la porte il y a de cela une petite année, usés par tant d’années passées dans l’antichambre du succès. Ni totalement à des années-lumière d’une plus large reconnaissance, ni pleinement dedans, le groupe francilien aura usé ses plectres pendant une quinzaine d’année avant de brutalement jeter l’éponge. Il nous laisse en héritage une discographie somme toute parfaitement respectable dans laquelle il convient désormais de piocher, à commencer par ce "Phantom", qui voit le jour en l’an de grâce 2014, soit près de trois ans après un "Breathe In Life" prometteur.

Il faut dire que les Parisiens n’avaient pas choisi la facilité, en officiant dans un genre relativement impopulaire au sein de notre communauté : le Deathcore Symphonique. Déjà, le Deathcore, ça ne fait pas rêver grand monde, mais les rares qui frétillent de la nouille au son des breakdowns à outrance et des riffs ultra-saccadés ne sont généralement pas friands des sucreries et arrangements classico-symphoniques. Autant dire qu’il faut être un peu schizophrène pour goûter à la cuisine du chef Victor et de sa clique. Ce qui tombe plutôt bien puisque c’est mon cas dans l’ensemble.

Si "Breathe In Life" m’avait séduit, c’était par sa générosité, son envie, et une forme de naïveté dans l’approche musicale en mode : “on colle tout ce qu’on a envie et on voit si ça plait”. Si "Breathe In Life" ne m’avait pas totalement emporté, c’était par sa maladresse, son manque de jugement et d’exigence en mode : “on colle tout ce qu’on a envie et on voit si ça plait”. Disons que "Phantom" reprend dans l’ensemble les qualités et les défauts de son prédécesseur, même s’il me semble sensiblement supérieur à son aîné.

La production fait notamment un gros bond dans le tur-fu, rendant par la même l’enthousiasme de ses géniteurs plus digestes. L’écoute est plus agréable et équilibrée et l’on profite au mieux de l’abondance de notes qui nous est servie pour le coup sur un plateau, évitant l’effet légèrement bouillie-mique ressenti en 2011. En apportant cet équilibre, soutenu par le jeu plus aéré d’un Mark Mironov remplaçant avantageusement Antoine Salin derrière les fûts, BETRAYING THE MARTYRS rend sa musique plus digeste et accessible au commun des mortels dont je fais partie.

D’une grande violence, autant dans le riffing ou le martèlement caractéristique du genre ("Walk Away") que dans les vocaux typiques d’Aaron Matts, le combo persiste à apporter des touches éthérées et planantes par le biais des claviers virevoltants et du chant de Victor Guillet, co-fondateur de la bête. La férocité du Deathcore n’a d’égale que la sucrosité de ces mélodies légères, à peine troublée par les arrangements tour à tour inquiétants ("Closure Found") ou exaltés ("Walk Away", encore) des synthés. On pourra même y déceler des accointances Power à l’occasion, c’est dire ! C’est de cette dichotomie que se nourrit le paradoxe BETRAYING THE MARTYRS, pour le meilleur (souvent, ici) et pour le pire. Je peux aisément accepter toutefois que ce ne soit pas au goût du plus grand nombre, tant la formation joue avec les lignes de la bienséance la plupart du temps.

Sur "Phantom" en revanche, le groupe parvient à toucher la touche sensible, sans pour autant rogner sur l’agression, à l’image du titre "Legends Never Die", hommage à Mitch Lucker (SUICIDE SILENCE) qui devait apparaître sur l’album avant de décéder brutalement dans un accident. Si "Jigsaw" éparpille aux quatre vents tout en osant des chœurs puissants, si la reprise de "La Reine Des Neiges" (oui, oui, vous m’avez bien lu), "Let It Go", qui avait produit son petit effet en son temps, est réussie (désolé, Beagle), ne dépareillant nullement du reste de la tracklist tout en évoquant des souvenirs diffus pour qui a eu un môme à cette période maudite, le reste de la galette se montre à l’avenant. Là où certains tentent d’associer maladroitement les deux facettes, BETRAYING THE MARTYRS assume totalement de les opposer comme l’huile et l’eau au sein d’une même piste, et endosse ces dissonances, tant au niveau des notes que des sentiments, l’instrumentale "L’Abysse Des Anges" en étant un témoignage particulièrement abouti dans sa recherche harmonique.

Bien évidemment, la sensation de trop-plein (le title-track pour ne pas le citer) n’est jamais totalement absente de l’écoute, mais avec un bon citrate à la fin de la galette, ça passe crème malgré tout. BTM était un bon groupe, sincère, brutal mais enjoué, disposant de nombreuses qualités, peut-être même trop pour savoir en faire une synthèse consistante. "Phantom" en est une démonstration supplémentaire, touchante et honnête, qui mérite d’être redécouverte plus de dix piges après sa sortie.

Note réelle : 3,5/5.

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- Aaron Matts (chant extrême)
- Lucas D'angelo (guitare lead, prod)
- Baptiste Vigier (guitare rythmique)
- Valentin Hauser (basse)
- Mark Mironov (batterie)
- Victor Guillet (clavier, chant clair)


1. Jigsaw
2. Where The World Ends
3. Walk Away
4. Let It Go
5. L’abysse Des Anges
6. Phantom (fly Away)
7. What’s Left Of You
8. Afterlife
9. Legends Never Die
10. Lighthouse
11. Your Throne
12. Our Kingdom
13. Closure Found



             



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