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BLACKENED DEATHCORE SYMPH  |  STUDIO

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2023 Necromanteum
 

- Style : Whitechapel, All Shall Perish, Thy Art Is Murder, Suicide Silence, Chelsea Grin, Angelmaker
- Membre : Devildriver
 

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CARNIFEX - Necromanteum (2023)
Par KOL le 4 Novembre 2023          Consultée 1175 fois

Ayant encore quelques fibres de barbaque coincées entre les ratiches suite à mon écoute prolongée du dernier CANNIBAL CORPSE, je dois reconnaître que je ne comptais pas enquiller sur du gros sale immédiatement, privilégiant plutôt des aventures plus subtiles afin de me remettre de "Chaos Horrific". Je ne sais pas moi, un petit retour aux sources délicat avec une valeur sûre, élaborée, me rassurant ainsi quant à ma capacité d’apprécier des mets plus civilisés. Un "Blackwater Park" d’OPETH ou un petit MASTODON, bref, un truc qui ne fait pas débile profond quand on évoque son blase. Mais le destin est cruel et mon serment NIMien, un sacerdoce.

On ne décide nullement des dates de sortie des artistes que l’on suit. Manque de bol pour moi : c’est le dernier CARNIFEX qui m’est tombé à l’improviste sur le coin de la tronche dans la foulée. Pas de pot, il va falloir que je m’y Kol, d’autant que la formation n’a toujours pas connu les honneurs du site à ce jour ; il est donc plus que temps de remédier à la chose. Pour les lecteurs qui ne seraient pas familiers avec le combo californien, sachez que son nom est en soi lui-même une promesse, et que celle-ci n’est pas franchement Vegan.

Fondé en 2005, CARNIFEX est l’un des pionniers de la scène Deathcore, l’un des pères-fondateurs même, en compagnie de SUICIDE SILENCE et de WHITECHAPEL. Si le genre est tant honni de part et d’autre, gageons qu’ils en sont en partie responsables, ayant plus que contribué à forger les codes du style, entre Death et Hardcore pour les irrécupérables cancres du fond de la classe, multipliant les breakdowns à outrance et proposant une écriture… disons plutôt sommaire. Mais si les Américains ont su émerger de la fange, c’est qu’ils possèdent leur petite singularité, en sus de leur statut de défricheurs, mais j’aurais l’occasion d’y revenir plus en détail. "Necromanteum", neuvième essai studio pour Scott Ian Lewis et sa bande (tout de même), déboule donc deux ans seulement après "Graveside Confessions".

Maintenant que les présentations des convives sont faites en bonne et due forme, passons au menu, qui s’avère plutôt alléchant, je le reconnais. Commençons par le premier contact avec la bête, son artwork. Je n’arrive toujours pas à savoir si j’adore ou si je déteste cette pochette, qui semble tout droit sortie d’images de "Scooby-Doo 5 : Le Retour Du Fantôme Maudit" (même si j’adore les chiens, Samy et surtout Daphné, mais là n’est pas la question). D’une objective abjection graphique, je lui trouve finalement une dimension cartoon plutôt antinomique avec l’image Deathcore classique. J’y vois la preuve d’un certain recul de la part des membres et d’une forme de second degré bienvenue plutôt que de déviances esthétiques non maîtrisées, mais peut-être que ma bonté me perdra (à moins que cela ne soit ma mauvaise foi).

Mais je me dois de défendre ce disque, qui ne trouvera sans doute pas nombre d’avocats parmi mes collègues, à part peut-être le jeune et fougueux Remissa. Car dans la catégorie des garçons-bouchers, il est assez excellent (remarque applicable tant à l’opus qu’au chroniqueur). Oui, excellent, le qualificatif laudatif est lâché. Pourtant, accoler des éléments symphoniques à du Deathcore est un exercice d’équilibriste aguerri. Peu s’en tirent correctement, à l’exception de CHELSEA GRIN, dans une certaine mesure. À noter au passage que Tom Barber, habituel frontman de ces derniers, passe faire un coucou ravageur sur "Death’s Forgotten Children".

Sans avoir pour autant démérité, les petits Frenchies de BETRAYING THE MARTYRS, par exemple, ne sont jamais parfaitement parvenus à calibrer leur dosage. L’apposition de motifs orchestraux aux côtés d’une brutalité inhérente à ce courant a tendance à sonner fouillis, au mieux, hors de propos, au pire. "Necromanteum" y parvient sur la durée, et c’est déjà un petit exploit en soi. La raison principale provient à mon sens de la forte personnalité des arrangements, qui officient exclusivement sur un créneau fantasmagorique proche de celui de l’inénarrable Danny Elfman, compositeur attitré de Tim Burton. Par là-même, ils transpirent cette identité sur l’intégralité de la galette, lui conférant une authentique cohérence, même lorsque cela ne fonctionne pas à 100% ("Bleed More"). Le contraire eut été surprenant.

Comme si cela ne suffisait pas, CARNIFEX a le bon goût également d’intégrer des éléments estampillés Black Metal à sa recette, relevant pour l’occasion la sauce un ton au-dessus ("Heaven And Hell All At Once" - magistrale). Du riffing à la batterie, en passant par les sempiternels motifs en tremolo-picking, on retrouve en fil rouge des emprunts à l’art obscur plutôt bien sentis. D’autant que le combo Black Sympho, ça carbure plutôt bien, DIMMU BORGIR, CRADLE OF FILTH et tant d’autres en ayant fait leur fonds de commerce depuis bientôt trois décennies.

Enfin, le gang de San Diego sait proposer un peu de guitare aux brutes épaisses qui les écoutent. L’instrument à six, sept ou huit cordes, oui, oui. Là où tant de leurs confrères peinent à trouver autre chose que la corde la plus grave, la martyrisant avec acharnement pendant 35 minutes, CARNIFEX s’aventure sur les plus aiguës, proposant même quelques soli tout à fait respectables. La nouvelle recrue Neal Tiemann (transfuge de DEVILDRIVER) s’est ainsi fait plaisir, dénotant avec les pratiques habituellement en vigueur. Le bougre n’est pas un manche, même si ce n’est pas Joe Satriani non plus, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Ces passages font sérieusement un bien fou ("Architect Of Misanthropy", "Infinite Night Terror", ou encore "Crowned In Everblack", splendide), apportant un chouïa de raffinement dans un style qui en manque d’ordinaire tant.

Tant est si bien que je me demande si nous ne sommes pas là en présence de l’un des meilleurs disques de trve Deathcore de l’année, rien de moins. Après vingt ans d’une carrière sans concession, c’est assez admirable. D’où ce 4/5 franc, sans aucune hésitation.

J’espère à présent avoir droit à un cure-dents pour mes chicots et à n’importe quel truc produit par Desmond Child pour apaiser mon âme. Cela me semblerait plus que mérité après cette intense cure d’animosité sans réserve.

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   KOL

 
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- Shawn Cameron (batterie)
- Scott Lewis (chant)
- Fred Calderon (basse)
- Cory Arford (guitare)
- Neal Tiemann (guitare)


1. Torn In Two
2. Death's Forgotten Children
3. Necromanteum
4. Crowned In Everblack
5. The Pathless Forest
6. How The Knife Gets Twisted
7. Architect Of Misanthropy
8. Infinite Night Terror
9. Bleed More
10. Heaven And Hell All At Once



             



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