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HARD ROCK  |  STUDIO

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2019 Rosalie Cunningham
2022 Two Piece Puzzle
2023 Live At Acapela
2024 To Shoot Another Day
 

- Style : Alice Cooper, Cream, Heart, Iron Butterfly, Louise Patricia Crane, Twin Temple, The Tea Party
- Style + Membre : Purson

Rosalie CUNNINGHAM - To Shoot Another Day (2024)
Par DARK BEAGLE le 16 Décembre 2024          Consultée 2758 fois

Rosalie CUNNINGHAM a encore frappé. Vite, juste et fort. Boum. Et je suis tombé fou d’amour devant cette artiste. Rassurez-vous, je parle là de sa musique, j’ai passé l’âge de fantasmer sur des icônes inatteignables. En revanche, les livres, les films et la musique continuent encore et toujours à me faire vibrer et à concevoir des passions parfois exagérées, parfois inavouables pour des œuvres qui flattent les yeux ou les oreilles et qui poussent à toujours approfondir la découverte, jusqu’à l’écœurement ou à l’extase pure. Et Rosalie a le chic pour me faire ressortir tout un tas de vieux disques à chaque nouvelle offrande, m’offrant la possibilité de plonger dans le passé, celui des sixties et seventies, pour comprendre ou deviner quels sont les groupes qui l’ont marquée quand elle était plus jeune.

La jeune femme a une capacité à proposer une musique rétro qui semble s’affranchir de toute approche revival. Elle ne se contente pas de proposer des chansons qui évoquent une époque, elle a réellement réussi à capter le « truc » de ces instants, de ces moments. Elle a retrouvé des gimmicks, des lignes mélodiques de ces vieilles années, elle les a recyclé, avec style, se les appropriant, sans l’aide d’une quelconque IA pour « sonner à la manière de… » ; c’est comme si elle vivait dans une bulle temporelle ou qu’elle avait développé une telle nostalgie pour tout ce vieux Rock/Hard Rock qu’elle a su également retrouver la fraîcheur de ces années folles.

Nous l’avions vu avec PURSON puis avec ses deux précédents albums solo, Rosalie est généreuse, du genre à mettre les petits plats dans les grands et elle nous convie encore une fois à un véritable festin dont elle est l’instigatrice. "To Shoot Another Day" semble hors du temps, anachronique presque et c’est ce qui fait tout son charme. Les plus grincheux regretteront encore une fois qu’elle ne revienne pas au style plus Doomy qui fut le sien sur PURSON, bien qu’ils puissent être séduits par quelques morceaux qui valent leur pesant de pellicule ici, d’autres diront sournoisement qu’elle vit de la mémoire des morts, alors qu’elle se livre dans un univers sincère et personnel : elle s’inspire de la musique qui la fait vibrer et la remet au goût du jour, sans la moderniser ni la trahir, mais en la faisant revivre au travers elle.

Les premières notes du morceau-titre nous replongent dans les années 60, à l’époque du Swinging London et le rendu est juste magique. Le chant de Rosalie se fait théâtral, elle nous raconte des histoires, modulant sa voix en fonction de ce qu’elle recherche, de l’entrain à la sensualité, en passant par des moments où elle montre tout son talent pour amener un côté plus dramatique à l’ensemble, le tout avec beaucoup de justesse. Hors de question de trop en faire, le doublage des voix, les chœurs, tout doit couler de source, pour ne pas surcharger un ensemble déjà riche. Rien n’est laissé au hasard et pourtant, l’ensemble est très fluide, certains morceaux arrivent à nous envoûter durant leurs six minutes sans que nous voyons le temps passer.

L’autre richesse de ce disque est sa variété. Les morceaux ont la politesse de ne pas se ressembler, chaque titre est une nouvelle aventure, une nouvelle découverte et c’est indubitablement une des grandes forces de "To Shoot Another Day". Quels sont en effet les points communs entre la folie douce de "Timothy Martin’s Conditioning School" et la vision plus épique que propose "The Premiere", titre final qui oscille entre le lugubre et l’évaporé ? Excepté l’artiste qui est derrière cela, c’est un grand écart stylistique. On notera d’ailleurs que la face B de l’album joue plus la carte d’un Occult Rock avec une certaine affiliation à PURSON. La première moitié va plus jouer celle de la variété, pour notre plus grand plaisir, avec quelques bizarreries de bon aloi.

Aussi, on peut rester interloqué un instant face au chaloupé "Heavy Pencil", avec cette flûte qui renvoie à l’univers de JETHRO TULL, forcément, alors que la musique se veut bien plus Soul, à l’instar de ce que proposait Jeff BECK sur "Rough And Ready" ou sur "Jeff Beck Group". On se laissera également prendre au jeu du jazzy "In The Shade Of The Shadows", une autre pièce maîtresse de cet album qui n’en manque pas. En effet, rien n’est à jeter, à part peut-être "The Smut Peddler" qui n’est qu’un court instrumental qui va servir de tremplin à la douce ballade "Denim Eyes", mais là encore ce serait chipoter.

Rosalie régale, mais elle se fait avant tout plaisir. Ses chansons sont riches, bien équilibrées. Il y a de l’orgue Hammond, utilisé avec parcimonie et surtout de façon à ce qu’il s’intègre parfaitement dans les compositions. Le but est qu’il soit entendu, mais qu’il ne prenne pas le dessus. La guitare reste l’instrument roi, elle dirige la partition sans oublier de laisser une place importante au feeling, composante importante sans laquelle cela ne fonctionnerait pas. Ou pas aussi bien. "To Shoot Another Day" brille par son équilibre même si Rosalie ne se ferme pas de portes, qu’elle laisse parler son inspiration.

Mais avant tout, c’est le chant qui attire le plus l’attention sur ce disque. Comme il l’a été mentionné, Rosalie se transforme souvent en une espèce de conteuse espiègle qui nous narre des histoires, et surtout, elle les habite. Aidée par des chœurs que n’aurait pas renié le QUEEN de la grande époque, elle dépeint des univers baroques et bariolés. J’avoue être totalement subjugué par "Spook Racket" et cette voix cristalline qui monte haut, qui apporte un souffle épique indéniable, je ne cacherai pas mon admiration pour "The Premiere" et son final absolument dantesque où Rosalie Cunningham est juste impériale.

Bien entendu, vous pouvez objecter que mon avis est totalement biaisé vu que son univers musical fait partie intégrante de ma culture musicale et que ces petites interventions à la guitare dignes du Brian May des années 70 ne sont pas pour me déplaire. Mais comment convaincre un gros velu fan de Death Metal de s’intéresser à ce disque ? Globalement, je n’y arriverai pas. Je ne pense pas convaincre grand monde d’ailleurs avec un disque aussi léger, en termes de puissance brute. Personnellement, j’ai adoré me faire balader par Rosalie sur ce disque, chaque morceau étant une nouvelle surprise, chaque titre étant joliment accrocheur.

Pour ma part, il s’agit là d’un de mes albums de l’année, en compagnie de "The Shape Of Fluidity" de DOOL, dans un genre très différent. Mais dans cette approche vintage qui se veut authentique, peu de choses me sont passées dans les oreilles ces derniers mois qui ont su retenir mon attention. "To Shoot Another Day" est donc une excellente surprise, alors que je me demandais comment elle allait su succéder à elle-même et si elle aurait été capable de faire mieux que sur "Two Piece Puzzle" ou si elle allait se contenter de rentrer dans le rang. Rosalie Cunningham est assurément une musicienne à suivre.

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   DARK BEAGLE

 
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- Rosalie Cunningham (chant, guitare, basse, claviers, percussions)
- Rosco Wilson (guitare, batterie)
- Raphael Mura (batterie)
- Itamar Rubinger (batterie)
- Bark Instrument
- David Woodcock (claviers)
- Ian East (flute, clarinette, saxophone)


1. To Shoot Another Day
2. Timothy Martin’s Conditioning School
3. Heavy Pencil
4. Good To Be Damned
5. In The Shade Of The Shadows
6. The Smut Peddler
7. Denim Eyes
8. Spook Racket
9. Stepped Out Of Time
10. The Premiere



             



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