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2019 Rosalie Cunningham
2022 Two Piece Puzzle
 

2019 Rosalie Cunningham
2022 Two Piece Puzzle
2023 Live At Acapela
 

- Style : Alice Cooper, Cream, Heart, Iron Butterfly, Louise Patricia Crane, Twin Temple, The Tea Party
- Style + Membre : Purson

Rosalie CUNNINGHAM - Rosalie Cunningham (2019)
Par DARK BEAGLE le 25 Novembre 2019          Consultée 5383 fois

Il serait facile de penser que Rosalie Cunningham ne sait pas ce qu’elle veut. Elle saborde IPSO FACTO avant même de sortir un album, alors que le groupe avait créé le buzz avec une série de singles réussis. PURSON semblait rencontrer le chemin du succès après deux albums salués par la critique, mais là encore, la sculpturale Anglaise en avait décidé autrement, mettant fin abruptement à l’aventure après la sortie du second opus. Trois ans plus tard, elle nous revient avec un nouveau projet et là, il est à espérer qu’il tiendra, vu que c’est sous son nom propre qu’elle se produit à présent. Derrière cette pochette qui nous présente l’artiste stylisée dans des tons très psychédéliques se cache une petite merveille musicale, qui dépasse allègrement les frontières du genre.

La belle Anglaise nous invite dans son univers et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à l’instar de la jaquette, celui-ci est très coloré. Rosalie ne semble pas s’être embêtée avec des questions de continuité musicale. Si elle était l’âme de IPSO FACTO et de PURSON, elle se façonne ici un nouvel univers, doux amer et terriblement vintage. Si elle était attendue dans le registre de l’Occult Rock, elle va faire fi de ces considérations et elle va s’offrir un voyage dans les contrées musicales de la fin des années 60 et du début des années 70, un voyage dans lequel elle se sent bien et auquel elle nous convie. Et comment refuser quand c’est proposé aussi joliment ?

Forcément, ce premier effort solo n’est pas ce que Rosalie nous aura proposé de plus Hard, mais il possède un charme suranné qui fonctionne particulièrement bien, tant il est évocateur. Elle va brasser de nombreuses influences que l’on va retrouver de façon assez distincte ou que nous, avec nos propres références, nous remarquerons. La musique que nous propose Rosalie Cunningham est chaude, voluptueuse, parfois gentiment agaçante, toujours séduisante. Et évidemment, il est difficile de ne pas tomber sous le charme, quand on aime ce qui est volontiers rétro et qui plus est, est bien pensé et exécuté.

Ce qui va faire la force de ce disque réside dans la force des refrains, qui se gravent rapidement dans la tête et que l’on peut très vite reprendre avec la belle qui nous régale de sa voix grave et suave. Celui de "Fuck Love" va nous interpeller, celui de "House Of The Glass Red" nous ensorceler. Rosalie nous mène par le bout du nez alors qu’elle nous confie ses états d’âme, ses passions, ses désillusions, dans un ton loin d’être austère. Il y a une belle dominante Pop dans ces chansons, mais de la vieille Pop, pour utiliser un terme qui englobe beaucoup trop de choses pour être tout à fait fiable. Il y a donc des beaux relents de BEATLES, ainsi qu’un côté théâtral dans la façon d’aborder le chant qui n’est pas sans évoquer le regretté David BOWIE. Aussi, le rendu est très vivant, coloré, voire bariolé et la belle aime bien brouiller les pistes.

Aussi, elle va nous balancer des soli capables de nous faire songer au vieux ALICE COOPER BAND, tant ils évoquent ce qu’avait pu faire Glen Buxton à cette époque ("Ride On My Bike", "A Yarn From The Wheel"), elle va nous subjuguer sur le sublime "Nobody Hears" et son mellotron magique, qui n’est pas sans faire penser au HEART des premières années. Puisque le titre a été évoqué il y a peu, "A Yarn From The Wheel" est un véritable bijou de treize minutes qui est à lui seul une invitation au voyage tant les mélodies rebondissent toujours, changent, s’adaptent à la teneur des paroles, passant de moments paisibles à d’autres bien plus appuyés sans sourciller. Difficile de ne pas parler d’IRON BUTTERFLY ici, avec une approche de la musique simple que la belle complexifie doucement, y incorporant des éléments Progressifs sans trop en avoir l’air, au travers un psychédélisme hypnotique.

L’album terminé, difficile de rester à la tentation de le relancer. Si la perfection n’existe pas, cet album tente pourtant de l’atteindre. Rosalie Cunningham joue la musique qui lui plaît, celle qui lui correspond le mieux, même si nous ne l’attendions pas tout à fait là. À travers ses précédents disques avec PURSON, il était possible de deviner ses influences, mais ici, la grande absente semble être BLACK SABBATH. Le résultat final est loin d’avoir la lourdeur souhaitée, mais il est loin, très loin d’être ridicule pour autant. Imaginez CREAM qui aurait sauvagement copulé avec la première version de ALICE COOPER avec une participation remarquée des BEATLES et une touche de DRESDEN DOLLS pour l’aspect piano-bar qui se dégage de certains titres et vous pourrez vous faire une assez bonne idée de ce que peut proposer Rosalie Cunningham en solo.

Venu de nulle part, cet album est donc une excellente surprise. La belle nous confirme l’étendue de son talent à travers huit pièces finement ciselées. L’univers qu’elle développe est à la fois sensuel et mine de rien, un brin obscur et il ne plaira pas à tout le monde ; pas assez original pour certains, trop bordélique pour d’autres, pas assez résolument Hard Rock pour la majorité. Pourtant, nous avons là un très beau moment de musique, sur laquelle plane de nombreuses ombres, celles d’artistes nous ayant quitté. Rosalie Cunningham nous parle d’elle, de ses envies et de ses déceptions, certes, mais elle nous en raconte encore bien plus à travers sa façon de faire rejaillir toutes ses influences sans que cela ne sonne trop facile, voire stéréotypé. Un bien bel ouvrage et un véritable coup de cœur.

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- Rosalie Cunningham (chant, guitare, basse, percussions, claviers)
- Ross Wilson (basse, batterie)
- Mark Stonell (claviers)
- Samuel Thompson (batterie)


1. Ride On My Bike
2. Fuck Love
3. House Of The Glass Red
4. Dethroning Of The Party Queen
5. Nobody Hears
6. Riddles And Games
7. Butterflies
8. A Yarn From The Wheel



             



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