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GOTHMINISTER - Pandemonium Ii : The Battle Of Underworlds (2024)
Par DARK BEAGLE le 12 Décembre 2024          Consultée 335 fois

Un an et demi après "Pandemonium", GOTHMINISTER revient sur le devant de la scène avec "Pandemonium II: The Battle Of The Underworlds". Globalement, j’aurai envie de vous dire que tout est dans le titre et que pour en savoir plus je vous invite à vous référer à la chronique de l’essai précédent, mais malheureusement, à date, celle-ci n’est pas encore écrite et que du coup je vais devoir vous expliquer de quoi il en retourne (bon, vous avez déjà vu la note, vous comprendrez que je veuille économiser la pulpe de mes doigts).

Pour ceux qui ne connaissent pas GOTHMINISTER, il s’agit d’un groupe norvégien mené par Bjørn Alexander Brem et qui propose un Metal Goth fortement teinté d’EBM. En toute logique, le groupe fait une belle carrière en Allemagne, fief des RAMMSTEIN et autres OOMPH! dont il s’inspire volontiers, avec des rythmiques martiales à souhait et ce façonnage Électro qui lui sied bien. Après un premier album plutôt réussi, la formation a fini par rentrer dans le rang et commence à ressembler à une caricature d’elle-même.

Et c’est là que nous arrivons à ce deuxième volet de "Pandemonium", qui suit le chemin qu’a emprunté le premier. Donc il n’y a pas de changements notoires à l’horizon, GOTHMINISTER fait du GOTHMINISTER, mais comme pour l’essai précédent, en s’oubliant un peu. Pour faire simple, nous sommes en face d’un groupe qui a enclenché le pilotage automatique depuis quelques années et qui ne sait plus trop la manipulation pour revenir en manuel. Et là encore, j’exagère, parce qu’il arrive à se montrer intéressant par moments.

Ensuite, si vous êtes un amoureux du Metal Gothique romantique, vous avez déjà compris depuis longtemps que vous pouvez passer votre chemin. Ce n’est absolument pas le trip de GOTHMINISTER. Lui, justement, c’est un peu plus les histoires pesantes à la Lovecraft mixées à une bonne dose de religion qui semblent l’inspirer sans qu’il n’ose s’attaquer aux Grands Anciens bien qu’il évoque souvent l’Enfer et le Diable. Ça joue la carte creepy sans chercher pour autant à créer d’ambiance horrifique, mais le groupe insiste sur l’aspect martial de sa musique.

Ce qui est assez frappant avec GOTHMINISTER ces dernières années réside dans sa façon de griller ses meilleures cartouches assez rapidement, ou de les gâcher en tirant dans l’eau. Prenons comme exemple "Battle Of The Underworlds", le morceau d’ouverture. Il nous amène rapidement dans le vif du sujet, avec un aspect Electro assez soutenu et le chant lourd et agressif de Brem. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes étonnés par l’aspect martial, par ces grosses guitares très teutonnes qui balancent du riff simple et efficace. Mais il y a ce chant féminin qui arrive et qui vient tout foutre en l’air.

Ce n’est pas que c’est mal fait, mais c’est tellement convenu, attendu, c’est un tel cliché que ça finit par nous glisser sur les oreilles comme l’eau sur les plumes d’un canard. Cela n’amène strictement rien à la composition, qui se veut par ailleurs relativement ambitieuse (elle est la seule à dépasser les cinq minutes). Pire, cela vient alléger ce qui avait tous les atouts pour s’imposer comme un titre-phare des Norvégiens. Ajoutez à cela deux courts interludes plus loin dans le disque (là, c’est vraiment inutile pour le coup) et des compositions qui frisent le ridicule et vous comprendrez la sévérité de la note. Aussi, pointons un peu ce qui fonctionne.

La concision des titres devient un point fort, les morceaux ne s’attardent pas dans un décorum qui frôle également le cliché, ils vont droit au but, avec le minimum syndical concernant les soli. Les touches d’EBM, très présentes, viennent doper l’ensemble pour un maximum d’efficacité. Ajoutez à cela la voix de Brem, qui fait plus facilement songer à celle de Dero Goy qu’à celle de Till Lindemann et vous obtiendrez quand même quelque chose qui, sur le papier, tient la route pour peu que l’on apprécie la scène Indus allemande et les rythmiques aussi carrées que la coupe de cheveux de Desireless dans les années 80.

Malheureusement, le ridicule s’invite sur ce disque. Certes, cela ne tue pas, mais ça fait quand même du mal. En effet, il est très difficile de prendre "One Dark Happy Nation" et son refrain guilleret au sérieux. En tout cas, cela ne fonctionne pas sur moi ce genre de tentative de balancer un pseudo hit single par trop calibré. Il s’agit du quatrième titre sur l’album et il sonne comme un coup d’arrêt. Passé celui-ci, GOTHMINISTER est complètement en roue libre et va alterner des choses correctes et d’autres bien plus dispensables ("I Am The Devil", qui n’évoque en rien le "Devil" du premier album qui se voulait autrement plus inquiétant).

Le résultat est donc en demi-teinte et confirme que le groupe, petit à petit, s’enferme dans une spirale négative, où la capacité à se renouveler s’étiole de plus en plus. Ce disque est quasiment né d’un moule unique, les variations ne sont pas légion et une fois que l’on a capté comment fonctionne l’écriture dans ce projet, il n’y a plus aucune surprise. Sans aller à dire que c’est mauvais, nous pouvons toutefois avancer que le rendu est bien fade et que les quelques bons morceaux ("We Live Another Day", "Creepy Shadows") viennent quand même sauver ce "Pandemonium II" du marasme dans lequel le disque semblait prédisposé à se noyer.

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- Bjørn Alexander Brem (chant, programmations)
- Glenn Nilsen (guitare)
- Ketil Eggum (guitare)
- Andy Moxnes (guitare, claviers - invité)
- Christian Svendsen (batterie - invité)


1. Battle Of The Underworlds
2. We Live Antoher Day
3. Creepy Shadows
4. One Dark Happy Nation
5. I Am The Devil
6. The Procession
7. I Will Drink Your Blood
8. Aftermath
9. Tonight
10. We Are The Heroes
11. Monostereo Creature
12. We Come Alive



             



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