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GOTHMINISTER - Gothic Electronic Anthems (2003)
Par DARK BEAGLE le 14 Décembre 2024          Consultée 527 fois

Quand GOTHMINISTER apparait à la fin des années 90, RAMMSTEIN était le fer de lance de la Neue Deutsche Härte, style souvent rebaptisé Tanz Metal pour son côté dansant. L’aspect martial, le chant en allemand et des clips particulièrement soignés ont fait qu’une hype est née, brisant les frontières pour un style au final typiquement germain. Il suffit de voir le nombre de groupes qui se sont glissés dans la brèche, de STAHLMANN jusqu’à EISHEILIG, en passant donc par GOTHMINISTER qui lui est pourtant localisé… en Norvège.

Le nom du groupe est toutefois une bonne indication quant au style pratiqué. Oui, GOTHMINISTER touche des sphères Gothiques, mais avec un grand renfort d’EBM teutonique et des rythmiques lourdes. Déjà en 1999, la formation ne brillait pas franchement par son originalité et "Gothic Electronic Anthems" sort après les premiers méfaits d’EISHEILIG et de SECRET DISCOVERY, combos dont les Norvégiens seraient le plus proche stylistiquement parlant, l’effet de surprise était passé et le style commençait doucement à décliner en termes de popularité en Europe. Il fallait se rendre à l’évidence, GOTHMINISTER allait évoluer dans un style de niche.

Cependant, cela ne signifie pas forcément que le groupe est inintéressant. Sur ce premier essai, en tout cas, les Norvégiens se montrent plutôt convaincants, avec une musique parfaitement décrite par le titre de l’album, bien que la désignation d’hymnes est peut-être un brin surfaite et prétentieuse. La formation n’évite pas certains clichés du genre, notamment au niveau des voix, mais la musique Gothique s’en nourrit volontiers, ensuite tout dépend de ce que l’on en fait avec. Et là le résultat se veut plutôt agréable et solide.

Les guitares sont massives, elles se marient avec aisance aux rythmiques martiales, on pense assez vite à OOMPH! dans cette symbiose, ainsi que par les lourdes charges d’Électro qui viennent nourrir le tout quand elles ne prennent pas le pouvoir à quelques occasions ("Pray", "Wish"…). Le chant, en revanche, est en anglais et fonctionne très bien même si par réflexe, notre cerveau nous conditionne pour accueillir des textes dans la langue de Goethe et de Michael Ende. L’ensemble ne perd pas en impact, le tout reste très concret et efficace.

Car l’efficacité est le maître-mot ici. Dans un genre où beaucoup de combos ne font que singer leurs modèles, GOTHMINISTER va prendre le parti de miser sur la densité et sur des morceaux qui s’extraient de la masse, soit en fonction de leur rapport à l’EBM, soit au travers d'une ligne d’écriture qui s’extirpe du cahier des charges qui semble toutefois planer au début du disque. En découle des morceaux qui sortent du lot, à l’instar de "Devil", probablement l’un des meilleurs titres de ce premier album, avec "March Of The Dead", Heavy à souhait.

Le chant de Bjørn Alexander Brem peut paraître un brin monocorde, mais bien vite nous allons l’entendre commencer à moduler, monter en agressivité ou, au contraire, chanter de cette voix grave, presque désincarnée, typique de certains groupes de Metal Gothique. Il fait vivre les compositions, il leur apporte une substance, de la profondeur. Et bien qu’il n’y ait pas de grands refrains, les titres fonctionnent très bien, ils s’en accommodent, il vont compenser par une efficacité née de la durée des morceaux, très courts (seul "The Holy One" dépasse les quatre minutes trente. Et encore, de trois secondes).

Alors oui, les clichés sont présents, ils sont même l’un des moteurs de ce disque qui les inscrit dans son ADN et les restitue avec suffisamment de naturel pour ne pas sonner de façon ridicule. Nous ne sommes pas dans un quelconque romantisme, comme le suggère très bien la pochette qui lorgne plus du côté de Jack l’Éventreur ou de Jekyll et Hyde. Une ambiance doucement horrifique s’installe, parfois un peu désespérée, manquant parfois d’un peu de nuance. Cela restera d’ailleurs un fil rouge le long de la carrière du groupe qui ne semble pas vouloir sortir de ses thématiques favorites.

On notera également la présence de Nell Sigland sur la sombre ballade "Wish", qui vient donner la réplique à Bjørn Alexander Brem, de sa voix douce qui était sa marque de fabrique à l’époque où elle officiait au sein de The CREST, avant de devenir la chanteuse de THEATRE OF TRAGEDY. Elle vient apporter un sentiment de sérénité bienvenue après la déferlante à laquelle nous avons eu droit sur les titres précédents. Cela reste minimaliste dans l’approche musicale, comme le reste de l’album d’ailleurs, mais là encore cela reste efficace.

Globalement, il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce premier essai de GOTHMINISTER, qui joue à son envie et s’inspirant des grandes lignes de la musique Gothique, style où chaque bonne idée a été dupliquée à l’envi par bon nombre de combos. Aussi, nous n’allons pas taper sur les doigts des Norvégiens sur ce point précis, après tout nous savions à peu près sur quoi nous allions poser nos oreilles. Ce serait cette simplicité qui parfois se pose comme une évidence qui serait rédhibitoire pour peu que l’on apprécie les structures plus construites.

En revanche, GOTHMINISTER a clairement réussi là où EISHEILIG a échoué, dans une démarche relativement similaire. Les Norvégiens n’ont rien sacrifié à l’efficacité quand les Allemands se sont enlisés dans une formule qui n’autorisait pas l’aspect défouloir que peut avoir "Gothic Electronic Anthems". D’ailleurs, il n’est pas étonnant que le groupe ait percé en Allemagne, qui ressemble à une Terre Promise pour toute formation jouant dans cette catégorie. Quelques années plus tôt, GOTHMINISTER aurait peut-être même pu décrocher la timbale avec cet essai plutôt que de rester à l’ombre de RAMMSTEIN ou de OOMPH! à l’international.

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   DARK BEAGLE

 
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- Bjørn Alexander Brem (chant, programations, samples)
- Bjørn Aadland (guitare)
- Goatfather (guitare)
- Rico Darum (guitare)
- Sjur Miljeteig (choeurs)
- Nell Sigland (chant, invitée)


1. Gothic Anthem
2. Angel
3. The Holy One
4. Pray
5. The Possession
6. Devil
7. Shadows Of Evil Sins
8. Hatred
9. March Of The Dead
10. Wish
11. Post Ludium



             



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