Un groupe de Death Mélo issu d'Allemagne... Ah ben ça… Quelle rareté ! Si j'étire l'élastique genré au max, je ne connais que SUIDAKRA et VARG, que j'ai déjà chroniqués en ces pages. Le point commun de ces deux malabars ? Leur DM est guerrier, forestier et poilu, comme s'ils voulaient à tout prix s'éloigner des pontes du style. C'est une caractéristique que partage le quintette NYKTOPHOBIA, à la différence qu'il a pris la tangente musculo-romantique flirtant davantage avec la Scandinavie.

Quatrième album – donc celui de la « première maturité » – de NYKTOPHOBIA, "To The Stars" est ratoureux comme un mac dont l'égérie vient de clamser. Sauf que, comment dire… écrire, plutôt… Il en fait peut-être un petit-peu-beaucoup-trop ? Oubliez les comparaisons avec INSOMNIUM ou autre dieu moderne de la mélancolie, ne déconnons pas quand même…

Je vous la vomis brève : les Allemands tentent littéralement de nous décrocher les étoiles avec un Metal mélodique sirupeux, brise-cœur, bourré à-ras-la-panse de décharges émotives et d'impulsions dramatiques pataugeant dans la mélasse du mal de vivre. Ça va jusque là avec NYKTOPHOBIA ; le bouchon est poussé dans la bouteille par ce faux débutant pour chasser l'envie de déguster le nectar. J'avais pourtant accroché – comme tout le monde semble-t-il – à cette combinaison "The Gateway" – "To The Stars" lançant les hostilités, mais j'ai rapido déchanté en accusant ces métastases du pompage, de la redite. Que le combo bûche ou gratte autant qu'il veuille, ça se rapproche odieusement trop de tout ce que vous vénérez dans l'écurie.

Le pire, c'est que quelques membres ont déjà tenté leur chance dans diverses formations DM, avant de se concentrer sur celle-ci. Putain… Le mieux, si vous êtes de mon camp, c'est que la débandade ne dure que 38 minutes, ce qui ne laisse que peu d'opportunités aux Allemands de se revirer de bord. L'iceberg trône à gauche et… ils braquent à gauche, car le nez trop près de la barre. BOUM ! Les optimistes encaisseront les glaçons rebondissant sur le pont, hypnotisés par ce miel musical, dégoulinant comme un champion triathlète sur ses fans au fil d'arrivée. Grand mal de mer leur en fasse.

Le drame aurait pourtant pu être évité si… ah et puis merde, non. Le quintette s'assume et divise. Qui suis-je pour prophétiser ? C'est parfait ainsi et NYKTOPHOBIA s'en frotte les paluches. Y'en a qui aimeront ses guitares langoureuses et ses lignes de synthé échafaudées pour attiser notre fibre de guerrier des âmes. Les autres feront la moue et espéreront qu'OMNIUM GATHERUM ou IN MOURNING sorte son prochain pour enfin prendre leur claque.

Je suis dur, mais sûr. Et je suis d'autant plus heureux de « casser » un disque que plusieurs adulent. Comme quoi, les goûts et les douleurs…

Simple conseil : essayez, mais ne pensez pas que c'est ainsi que le Death Mélo épico-sensible se dévoile dans sa forme la plus complexe et énergique.

Podium : Bof, bof…

Indice de violence : 2,5/5.