Immersion complète et peut-être déraisonnable dans un univers débordant d’ambiances multiples, ce second volet des aventures bioluminescentes de MIDNIGHT ODYSSEY passe un nouveau cap. Certes l’album se décline sur pas moins de cent minutes mais il puise son énergie et son attention dans des cadences épiques distillées çà et là, qui étonnamment, nous laissent chevaucher des points de suspension énigmatiques et intemporelles sans jamais en tomber. Et ces influences plus prégnantes nous donnent une nouvelle lecture du pouvoir hypnotique des œuvres de Dis Pater, car cette seconde partie est bien différente de celle incroyablement vaporeuse du premier volet.

SUMMONING, BATHORY mais aussi le Doom Metal sous sa fragrance atmosphérique guident les pas de ce nouvel opus héroïque. À l’instar des autres œuvres de notre prolifique australien, "Biolume Part II – The Golden Orb" est un voyage manifeste qui ne peut qu’être entrepris par son commencement et durer cent minutes. Impossible de choisir une piste plus qu’une autre ou n’en retenir que certaines, l’envahissement atmosphérique doit partir de la contamination initiale de "Dawn-Bringer" et de ses vingt minutes enivrantes. À bord de ce vaisseau, l’épopée se dessine au fur et à mesure que les claviers absorbent notre attention. En prenant place les yeux mi-clos et les sens aux aguets, les guitares somme très souvent au sein de MIDNIGHT ODYSSEY se placent en arrière-plan et semblent effervescentes. Leurs saturations se marient avec les claviers suspendus de manière symbiotique. Les nappes des voix claires de Dis Pater paraissent se désagréger à l’infini comme un écho s’éternisant, et cet effet évanescent est très prégnant à l’instar du titre "The Unconquered Star" par exemple.

Mais il y a aussi à mon sens quelques longueurs qui malheureusement sur cet acte II me font perdre mon attention, notamment sur les pistes moins inspirées tels que "Below Horizon" ou "The Chains Become Mine" qui me paraissent tourner un peu trop en rond ou ronronner un poil fort c'est selon. Surtout si l’on met en perspective cette fin d’album (les deux pistes se suivent mais totalisent tout de même plus de vingt-cinq minutes), avec ce début impeccable où les transitions et les ponts s’escamotent parfaitement. Mention spéciale notamment à "The Saffron Flame" avec cette cornemuse enivrante et ces claviers délicatement superposés qui arrivent à faire accoucher par la suite des ambiances très Quorthon-friendly. L’on pourrait en dire de même de ainsi qu’à "Rise Of Thunder". Il y a aussi ce très intéressant magma sonore de plus de onze minutes qu’est "The Golden Orb" plus frondeur et sombrement Black Metal dans l’âme. Et puis il y a les deux superbes pistes "Aurora Burning", et surtout "When The Fires Cool", rêvasseuses à souhait et qui suspendent le temps avec une délicatesse infinie. Le chant clair de Dis Pater est si beau il est vrai… Et ses paroles si poétiques… qu’il est difficile de rester impassible devant ces montées d’émotions possibles.

Cependant des trois volets de la série des "Biolume", il est celui qui parfois m’ennuie. Certains le portent aux nues, sans doute à raison, mais selon moi Dis Pater s’est parfois épuisé à fignoler cette œuvre gigantesque, fruit d’un travail complexe et titanesque. Aucune composition ne s’étire à l’infini mais le riffing est pour moi un peu en-deçà et les nappes voluptueuses de claviers sont parfois plus difficilement émouvantes.