Premier méfait d’un combo international américano-norvégio-islandais ! Bienvenue dans la cohorte des malfaisants de PARFAXITAS qui nous gratifie d’un album qui suinte bon les sales offrandes des ABIGOR, NIGHTBRINGER, DEATHSPELL OMEGA, ou autres AKHLYS… Au moins vous êtes prévenus, et vous savez à quoi vous en tenir ! L’album sorti chez les excellentissimes Ván records nous promet donc trois-quarts d’heure infernales et bouillonnantes de lave.

Et en effet, cela ne fait pas un pli, "Weaver Of The Black Moon" déboule et mord dès les premières secondes comme le chien Cerbère pour nous donner l’estocade instantanément. Rien d’étonnant lorsque vous prenez connaissance des êtres maléfiques qui composent PARFAXITAS. L’incandescent Norvégien Kjell Rambech de WHOREDOM RIFLE et chanteur en titre des vénérables et regrettés BLOODTHORN, s’occupe de compulser ses invectives vocales en nuées ardentes. Les Américains Nero à la guitare et YhA (SUFFERING HOURS) à la basse font partie de MERIHEM – entre autres – et sont auteurs d’un superbe album en 2022, "Incendiary Darkness" qu’il me faudra vous chroniquer tant vous devez entendre sa brutalité et sa férocité. Et puis il y a aux fûts Bjarni Einarsson l’Islandais de SLIDHR qui martèle bien comme il faut ses toms de manière quasi syncopée tels des mantras dissonants.

Volontiers emporté et se lovant dans les bras d’un Black Metal que l’on pourrait volontiers qualifier d’orthodoxe (la fameuse catégorie indéfinissable dont les élus semblent faire partie des plus infréquentables qu’ils soient), PARFAXITAS soutient une cadence épileptique conduisant le malaise et les angoisses à leur paroxysme. PARFAXITAS envoie le feu sur le monde, à l’instar de Naamah sur cette pochette brûlant une ville antique sous le regard de la Lune noire. Et la violence de ces assauts enflammées se retrouvent dans la voix de Krell qui tout du long de cet album nous propose un jeu incroyable. L’on connaissait tout le talent qu’il a développé - avec cette scansion vocale particulière qu’il avait chez BLOODTHORN – et sa fureur qu’il développe chez WHOREDOM RIFLE, mais au sein de cet album il m’impressionne grandement. Est-ce la voix même de Satan ? Vous avez la réponse mais écoutez sa prestation sur des titres tels que "Golachab The Avenging Sword", c’est du grand Art.

Si le contenu de chaque titre de ce premier album est très qualitatif, deux titres ont mes faveurs : "Ravens Of Dispersion" et l’éponyme "Weaver Of The Black Moon". Proposant une tension continue dans les ambiances et les dissonances des riffs, la variété mélodique redonne parfois un peu d’air aux gaz saturant et asphyxiant tous les espaces sonores. La grande cohésion du groupe qui allie tous les jeux racés de chacun des membres transpire dans les compositions très ajustés de Nero. Mon Dieu mais quel enfer, diable que c’est beau ! PARFAXITAS plante un gros clou dans tous les cerveaux et en premier lieu dans celui du Black Metal. Pur produit de l’ultra-noir, PARFAXITAS absorbe toute la lumière. Laissez-vous dériver dans ce chef d’œuvre total qu’est "Sea Of Blood / Fields Of Nightmares". Douze minutes à braver l’effroi et à conchier les restes de vie, armés des hurlements de Krell, des diableries de Nero, des grondements de YhA et des assauts de Bjarni. L’apocalypse a sa bande-son et quelle fureur !! 666 !