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DEATH MÉLO/PROG  |  STUDIO

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2007 The Latter Rain
2010 Mantra
2013 Aenigma
2018 Currents
2024 Solemn

IN VAIN - Solemn (2024)
Par MEFISTO le 2 Juillet 2024          Consultée 888 fois

Quel amateur de Metal Extrême ne connaît pas IN VAIN en 2024 ? Qui ? Non, ne levez pas votre bras, vous ne feriez que vous enfoncer. Putain, IN VAIN ! Un des leaders du Death Mélo propre scandinave ! V'savez, gros son, deux guitares qui tournoient sans cesse en tentant de réinventer la mélodicité et l'art du solo, alternance entre voix claire et chant lugubre, synthé occasionnel (quand ce n'est pas un cuivre !) sensé vous foutre les jetons et les frissons…

Depuis l'excellent "The Latter Rain", que je considère encore comme un des meilleurs premiers skeuds, tous groupes confondus, IN VAIN est pour moi une bête difficile à dompter et surtout, agréable à voir ruer dans les branquignoles. Une espèce d'hybride entre le nec plus ultra du Metal Prog moderne, du Death Mélo classique et néoclassique et du Postcore vaporeux dont la seule finalité est d'écorcher votre petit cœur de panda avec ses textes chargés de désarroi. Le groupe a prouvé depuis ses balbutiements en grande pompe qu'il n'était pas aisé de l'enfermer dans un silo pour lui faire bouffer du grain bio jusqu'à l'étouffement. Album-concept, paquebot chargé en émotions et en sifflements de surin, avalanches épiques atteignant un apex de feeling rarement touché en Death Mélo, IN VAIN repousse les limites et les catalogues du genre en foulant l'herbe de l'establishment en roue libre. Grand bien lui en « fesse ». Oui, car il nous l'enfonce à chaque fois ! Bien que "Currents" ait prouvé que même les grands ne peuvent éviter les sillons…

Six longues années plus tard, les Norvégiens reviennent avec l'envie apparente de recoudre leurs chemises et de reprendre leur couronne. Pochette bien réussie dans ce cas, même si le sire semble si triste ! Est-il découragé face au destin de l'humanité ou rêve-t-il de rédemption ? Pour chasser les oiseaux de proie de mauvaise augure, il devrait écouter l'œuvre qu'il cache, car il découvrirait alors 60 minutes de raisons de changer d'humeur ! Allez, vieux barbu dégueux, relève la tête et headbangue, les yeux fermés, sur ces 9 compos mortelles avant de rater une des plus géniales manifestations Death Mélo qu'il t'aura été donné d'entendre ! En plus de te farcir de la poésie pas dénuée d'intérêt.

A leaf soaring through the air
On a peaceful voyage to distant lands
Where dreams will never fade
Where we will not grow old
One day life's journey will bring us there
To a place where the winds meet


Décortiquons le carnivore. Une heure de musique, c'est pas rien et ça demande de la patience, encore plus chez les non-cartésiens. Si vous êtes du genre à accrocher sur les pièces les plus marquantes et leur emplacement stratégique dans la tracklist, vous servez servis sur ce "Solemn", parce qu'IN VAIN nous simplifie la tâche. Des neuf titres, trois se détachent aisément du lot par leur singularité, soit les 1, 8 et 9 : le premier extrait et ver d'oreille "Shadows Flap Their Black Wings", la puissante "Eternal Waves" et son synthé épique style "Culmination Of The Enigma" et la lumino-guerrière "Watch For Me On The Mountain", qui, après un "Eternal Waves" typiquement parfait pour finir un album, enfonce quand même le clou d'une exquise manière.

Il reste ainsi six saucisses à se farcir. Et pas des moindres, car tout sur "Solemn" est digne de vous assommer l'estomac et la matière grisâtre. Que ce soit l'entièreté de la superbe "At The Going Down Of The Sun" ou les quelques notes graves au synthé achevant "Beyond The Pale", IN VAIN est le maître absolu de la surprise. Il plante tran-qui-lle-ment son aiguille avec sa formule éprouvée de morceaux dépassant en moyenne les 6 minutes. Scène de film : il vous prend par la main menottée pour vous accompagner dans ce dédale pour que l'expérience soit longue, mais jamais longuette. Je vous avertis : quand vous penserez être rendu au morceau 6, vous n'en serez qu'au 3e ! IN VAIN a le chic de varier et d'étirer ses atmosphères pour nous faire souffrir de bonheur. Il est vraiment "Solennel", autant dans le fond que la forme, galvanisé par son expérience et son audace, qu'il multiplie encore sur ce 5e album. Quand on se prend au jeu, on dirait un 10e méfait tellement le sujet et la pointe immergée de l'iceberg sont maîtrisés.

Il se la joue mitigé entre la vie et la mort sur l'efficace tiraillée "To The Gallows", évoque WHILE HEAVEN WEPT sur "Where The Winds Meet" en pesant très fort sur le bouton (i)émoi(/i), sort le saxophone et les solis de malade sur la souple "Season Of Unrest", revêt son costume de grosse brute rosée sur "Beyond The Pale" (elle porte bien son titre celle-là !) et "Blood Makes The Grass Grow" (merde, avoir su, je me serais coupé les veines au-dessus de ma pelouse chétive depuis longtemps !) et, à chaque coup, vise entre les deux yeux pour nous faire cogiter et fléchir – sans ré.

Ça pourra vous paraître bavard par moments, mais être fan de ce groupe exige de la patience et une foi inébranlable ès Death Mélo baraqué et coloré.

Outre la qualité des compos qui s'épaissit, ma plus grande appréciation de ce "Solemn" réside dans le fait que je ne ressente plus la morsure Black d'antan, crocs faiblards qui n'ont jamais aussi blessé que leurs homologues Death Mylo chez IN VAIN. Évacuons ce volet et ouvrons les fenêtres vers un avenir plus que doré pour les Norvégiens préférés de la planète mélodico-progressive.

Je me retrouve encore à foutre un 4,5/5 au groupe, parce que je n'arrive pas à extirper le petit joyau luminescent qui fera la différence. Remarquez, c'est un sacré score, d'autant plus que ce n'est pas son premier 9/10. IN VAIN ne joue pas en vain, il nous ébahit depuis sa naissance et semble parti pour se sortir obstinément les tripes à l'air.

Podium : (or) "Eternal Waves", (argent) "At The Going Down Of The Sun", (bronze) "To The Gallows" et "Watch For Me On The Mountain".

Indice de violence : 3/5.

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- Johnar Håland (guitare)
- Sindre Nedland (chant clair)
- Kjetil D. Pedersen (guitare)
- Andreas Frigstad (chant grave)
- Tobias Øymo Solbakk (batterie, synthé, arrangements)
- Alexander Bøe (basse)


1. Shadows Flap Their Black Wings
2. To The Gallows
3. Season Of Unrest
4. At The Going Down Of The Sun
5. Where The Winds Meet
6. Beyond The Pale
7. Blood Makes The Grass Grow
8. Eternal Waves
9. Watch For Me On The Mountain



             



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